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Fête des Vieux Gréements à Paimpol ( troisième journée) le dimanche 21 août 2016

Publié le 21 août 2016 par Concerts-Review

Fête des Vieux Gréements à Paimpol ( troisième journée) le dimanche 21 août 2016

Fête des Vieux Gréements à Paimpol ( troisième journée) le dimanche 21 août 2016

Cinquième édition de La Fête des Vieux Gréements, à Paimpol, trois jours de festivités, 80 vieux gréements, dont des prestigieux, tels le Mutin ou la Belle Angèle, un marché artisanal, des maquettes de bateaux, des expositions, des pirates, des jeux bretons, des huîtres, des escargots, des sardines grillées, du soleil et ...de la musique, plus de 40 groupes!

On s'y rend le dimanche vers onze heures, le soleil se fait attendre, mais non, Nicoletta, il n'est pas mort, avant l'heure, c'est pas l'heure, 20' de patience et il se pointe, généreusement.

Pas de programme établi, on déambule en s'arrêtant au hasard devant une scène ou à un coin de rue où se produit un groupe ou un artiste solitaire.

Première halte, la scène Michel Tonnerre, sur le podium, un imposant groupe vocal ( une vingtaine d'individus, chanteurs et musiciens) , A Virer, tuniques de marin rouges et une devise: la musique dans le cœur, des embruns dans la voix.

Une foule compacte devant le podium, elle reprend en choeur des textes de Michel Tonnerre, Hervé Guillemer, François Budet, Gérard Jaffrès, Jean-Paul Ferrec, Patrick Ewenn ou Jean-Luc Roudaut!

Le groupe compte quatre albums à son actif , et des titres tels que 'He Ho Matelot', 'Chacun sa mer, chacun son vent' , ' Cap Espérance' , 'Jean-François de Nantes' mettent l'ambiance, le public, déjà nombreux avant midi , les acclamera avec enthousiasme!

T'as vu, des huîtres au barbecue et du vin blanc, ta compagne ne résiste pas, elle s'attable, se fait draguer par un descendant d' Olivier Levasseur dit La Buse, face à l'échoppe un autre ensemble largue les amarres pour interpréter quelques airs salins, Mille Sabords, originaire du Pays de Loire, une trentaine d'individus des deux sexes, marinière bleu marine et blanc, une majorité de voix, quelques instruments: accordéon, flûte, guitare, harmonica, même modus vivandi , des chants de matelots.

Le récital débute par 'Larguer les amarres' qu'une auditrice se rappelle avoir chanté à l'école en 1958 sous le nom de 'Il était temps' , il se poursuit par 'La mouette' et le paillard 'Allons à Messine' pour la sardine et à Lorient pour le hareng, et pourquoi pas à Espelette pour la crevette ( basque)!

Après ces 3 airs, la troupe plie bagage, mille millions de mille sabords éructe un forban qui s'amusait!

Pas de panique, importunés par l'odeur des huîtres brûlant sur feu de bois, la chorale s'installe dix mètres plus loin pour égrener la suite du rosaire, ainsi on fait la connaissance de Fanchon de St Malo, une petite qui n'a pas lu Victor Hugo et qui clôture ce mini récital, les mousses passent à table!

Notre flânerie nous emmène sur les quais face à un voilier antique, ketch ou goélette, tu te renseignes auprès du capitaine, à bord' Les Mat'lots du Vent', des petits gars de Lorient préférant la marine au chemin de fer.

Depuis 2002 ils parcourent les côtes bretonnes pour chanter leur répertoire à qui veut l'entendre, ces marins ont enregistré quatre cd's.

On se faufile parmi les badauds, la troupe vient d'entamer ' Les gars de Terre-Neuve' une composition du normand Daniel Bourdelès, puis comme il fait soif, une halte s'impose au 'Café du port'.

'Kenavo' de Gérard Jaffrès est repris par tous sauf par deux touristes de Dortmund et par leur berger malinois.

Grosse ambiance, mais c'était leur dernière flèche.

Face au bar de la Falaise on avise un musicien de rue au visage tanné, armé d'une acoustique il enchaîne en anglais ou français coloré des folksongs pas débiles, à ses pieds un haut-de-forme noir et une dizaine de cd's , 'Red Sky at Night' Jackstraws, dit la pochette.

L'explication viendra plus tard, David C Kendall, un Californien exilé chez les bouffeurs de grenouilles, fait partie du combo Jackstraws depuis plus de trente ans, il se produit souvent en solitaire, Paimpol il connaît bien pour avoir participer au festival Chant de Marin, les sea songs n'ont plus de secret pour lui.

Après 'Rio Grande do Sul' il annonce a song about sailing to Brazil where the waters are warm. La voix est chaude, le gars est doué, bien vite un attroupement s'amorce face à lui, les pièces atterrissent dans son galurin et trois ou quatre albums ( 10€) trouvent acquéreur.

Il enchaîne sur 'Ali Alo' ( Saint-Malo), titre bilingue que tu connais depuis longtemps, Rum ayant enregistré ' Ali alo pour Maschero' dans les seventies.

La suivante est une valse cajun rappelant l'exode des Acadiens, abandonnés par le roi de France, superbe titre que ce 'Deux voyages'.

David C Kendall, une belle découverte, qui part se payer une Lancelot avec la menue monnaie traînant dans son couvre-chef.

Il est temps de se restaurer avant d'aller écouter Djiboudjep sur la scène Hervé Guillemer.

La table de mix bat le beurre, le soundcheck s'étire, manifestement un gros couac au niveau retour pour un des guitaristes, après bien des tergiversations on lui place un micro face à son instrument et on supprime le jack.

Enfin Djiboudjeb, qui est considérés comme LE groupe breton de chants de marins, sur la brèche depuis 1970, est prêt.

Mikaël Yaouank ( cistre et chant) est toujours là , son copain Michel Tonnerre lui ne l'est plus, un cancer l'a emporté en 2012.

En 2016, le grisonnant Mikaël est flanqué de deux acoustiques se chargeant également des choeurs ( Nicolas LE Rallic et le jeune gars, doué, trahi par la technique).

Après un premier titre servant à peaufiner la balance, le trio propose le classique ' Quinze marins'.

La voix cassée de Mikaël fait merveille, il ne manquait que la bouteille de rhum et une ou deux filles pas farouches et on montait à bord du rafiot.

Ils enchaînent sur la triste mésaventure du 'Gabier Noir', plumé par quelques poules à Liverpool, avant de déposer leurs instruments pour proposer, a capella, le traditionnel ' A Lorient la jolie', un titre également repris par Gilles Servat.

On quitte le Morbihan pour Terre-Neuve et entamer 'Ceux qu'on nommé les bancs', après deux mesures, un blanc, euh, un trou de mémoire, désolé, ça arrive aux meilleurs marins, c'est moins grave qu'un trou dans la coque, on reprend!

La préférée de Théodore, le gars à tes côtés qui reprend toutes les rengaines interprétées, ' Mon petit garçon'.

Rien que pour la tirade ...quand on sera saouls comme des bourriques on ira chanter sur les quais...t'as applaudi à tout rompre.

Paimpol, peut-on se permettre un titre en anglais?

Yes, répond un Rosbif égaré et le trio entreprend sans instruments le sea shanty ' Sam's gone away'.

Depuis 20' ces braves gens réclamaient de la bière, le comité organisateur faisait la sourde oreille avant de déposer six demis sur scène, malicieux, barbe grise questionne: avez-vous soif?

Oui, répondent Lucien et Hervé.

Pas nous, on vous emmène faire la connaissance de 'Fanny de Laninon' , une Brestoise qui fréquentait un bistrot rempli de matelots ensuite on reste dans le Finistère pour une balade sur ' Le pont de Morlaix' .

'John Kanaka', version française, est proposé a capella avant le mouvementé ' Satanicles' , rythmé par les battements de mains de toutes les Paimpolaises et de leurs conjoints hilares.

Il est l'heure de céder la place au groupe suivant, on se quitte avec 'Jean-François de Nantes' ...Oué, oué, oué, Jean Franswé...

Quoi, vous en voulez encore?

Michel, svp, tu montes sur scène pour chanter 'Les filles de Lorient' avec nous!

Cette dernière salve est chaleureusement applaudie par le bon peuple, visiblement heureux!

On y va, dit-elle, je veux me baigner.

T'as acheté une bouée et tu l'as suivie à la plage!


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