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Réparer c’est dépassé ?

Publié le 24 août 2016 par Nicomak @Myriam_Nicomak

Début Août, l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie  (on reprendra le sigle Ademe) publie une étude intéressante sur un sujet que l’on connait déjà très bien : l’obsolescence programmée. En gros, la durée de vie du micro-onde qui fait four, grille-pain et frigo en même temps que vous avez acheté hier chez Darty (pardon, la Fnac) va rendre l’âme au moment où vous aurez jeté la garantie. C’est dommage.

Plus sérieusement, cette programmation pensée par des industriels le siècle dernier, a pour conséquence la surconsommation de matières premières ainsi que la surproduction de déchets. Un fléau pour l’environnement, mais ceci a permis à un maillon de la chaîne de production de se développer : la réparation. Cependant, d’après l’Ademe, c’est un milieu complètement déstructuré où les acteurs impliqués sont nombreux et variés (SAV des fabricants, SAV des distributeurs, les réparateurs indépendants etc.) et où il n’y pas d’organisation représentative pour faciliter le travail aux fabricants, aux réparateurs et aux clients.

Afin de souligner ce manque, l’Ademe a interrogé les professionnels de ce monde underground. On y trouve les classiques comme la réparation de gros et petit électroménager, des vélos et des chaussures. Ainsi que des catégories colorées que je ne connaissais pas comme réparateurs d’équipements bruns (TV) et d’équipements gris (Ordinateurs et Téléphones). Selon l’Ademe, les catégories de réparation en électroménager, TV et chaussures sont des activités peu rentables et qui se meurent. Ceci s’expliquent pour trois raisons :

  • Pour les jeunes ce n’est plus sexy. Personne ne veut reprendre le flambeau !
  • Réduire les coûts pour que cela soit attractif relève d’une grande difficulté.
  • Les pièces de rechange has been sont introuvables et certaines sont à des prix collectors.

La catégorie des ordinateurs et des téléphones s’en sort mieux car plus fashion, malgré que le marché soit peu structuré et qu’il y a peu de législation et de contrôle sur les réparateurs du dimanche. Ah! Ces opportunistes qui bradent les prix avec des pièces qui sortent du grenier ! Il y a aussi un inconvénient pointé par certains professionnels concernant le manque de solidarité des fabricants dans la conception du produit. Surtout quand tout est soudé ou qu’il est impossible de trouver un tournevis à la bonne taille. Tiens, ça me rappelle une pomme.

Dans la matrice BCG à la case « stars » on pourrait y trouver la réparation de vélo, car selon l’Ademe c’est un marché qui ne cesse de croître et dont l’obsolescence programmé à moins d’impact. Certains vélos peuvent être gardé 10 ans sans être changé (à condition de le laisser dans le garage), sont faciles à réparer et ne demandent pas énormément d’entretien. Surtout que les pièces ne mettent pas deux ou trois semaines à arriver…

L’Ademe a proposé à certains professionnels des solutions obtenues lors d’une étude datant de 2014. Celles si portés sur « l’utilisation de pièces détachées de réemploi ou d’occasion » ayant un label qualité. Bien entendu la réponse a été biaisai entre les réparateurs qu’y ont surtout vu leur responsabilité engagé en cas de défauts et ceux qui y ont vu un moyen de faire revenir les clients désespérés. Une proposition d’allongement de la durée de garantie des fabricants a été réfutée par les réparateurs qui rappellent qu’aujourd’hui les vendeurs en ont fait une arme de fidélisation de leur client et ont démodé le minima d’1 an.

Les réparateurs ont quant à eux fait la demande d’obtenir une modulation de l’éco-contribution, c’est-à-dire d’augmenter la durée de disponibilité de pièces détachées et d’instaurer un système de bonus et malus. Ceux qui ne proposes plus des pièces de rechange datant d’au moins 5 ans se feront taper sur les doigts, les auront droit à un cadeau à Noël.

Proposition fort intéressante, ces réparateurs étant souvent des experts à la pointe du savoir technique ont aussi demandé un encadrement juridique pour les malins qui utiliseraient l’impression 3D. Et oui, car sinon n’importe qui copierait des pièces de rechange et glouglou, plus du marché !

Source de l’article : http://www.actu-environnement.com/ae/news/reparation-electromenager-smartphone-ordinateur-velo-27352.php4


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