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[Critique] War Dogs

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

Affiche war dogs
Deux copains âgés d’une vingtaine d’années, vivant à Miami Beach à l’époque de la guerre en Irak, profitent d’un dispositif méconnu du gouvernement fédéral, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l’armée américaine. Si leurs débuts sont modestes, ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d’argent et à mener la grande vie. Mais les deux amis sont totalement dépassés par les événements lorsqu’ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars destiné à armer les soldats afghans… Tel est le pitch de War Dogs, le nouveau film de Todd Phillips (Very Bad Trip, Date Limite) avec Miles Teller et Jonah Hill dans les rôles principaux.

A l’image de la trilogie qui l’a rendu célèbre (Very Bad Trip), la dernière réalisation du cinéaste américain Todd Phillips alterne continuellement le bon et le moins bon, parfois de façon assez inattendue. Pour commencer, à force de mélanger autant les genres (comédie, drame, thriller…), le film ne parvient jamais vraiment à trouver sa propre tonalité, ni à délivrer un message suffisamment fort pour s’imposer sur la durée. En outre, l’ambition du long-métrage semble également changer en cours de route, le récit se révélant tour à tour extrêmement cynique et incroyablement moralisateur. De quoi franchement dérouter le spectateur ! La scène finale est d’ailleurs parfaitement représentative de cette ambiguïté permanente. Ensuite, le scénario se laisse aussi aller à quelques facilités d’écriture, notamment dans le développement du couple. Après coup, son seul intérêt semble finalement être de rendre attachant un personnage aux actions pourtant très discutables (Miles Teller). Tout le contraire de l’autre (Jonah Hill) pour lequel aucun effort d’écriture n’est réalisé, le jeune homme restant strictement le même du début à la fin.

Photo war dogs
Pour autant, le long-métrage se laisse suivre sans déplaisir et peut notamment s’appuyer sur un duo de choc pour maintenir l’intérêt pendant près de 2 heures. Malgré des personnages parfois un peu caricaturaux, les deux acteurs délivrent en effet une performance de tout premier ordre. A la limite du cabotinage, Jonah Hill incarne ainsi avec énergie un jeune patron aussi cinglé qu’ingénieux. Alors que Miles Teller, plus discret, n’a pas besoin de forcer son talent pour exister. De par son côté néophyte, il constitue la porte d’entrée du spectateur dans cet univers relativement obscur. Un univers qui constitue l’un des réels atouts du film puisque celui-ci s’avère particulièrement intéressant. A la manière d’un Lord of War, il fait la lumière sur une pratique méconnue du grand public et, surtout, sur ses dérives. Prendre conscience que deux anonymes peuvent, avec un peu de réflexion et beaucoup de panache, honorer des gros contrats d’armement de l’armée américaine est effectivement à la fois inspirant et terriblement effrayant.

Pour conclure, malgré un mélange des genres bancal qui l’empêche de véritablement trouver son rythme, et un scénario déroutant qui semble continuellement se chercher, War Dogs demeure donc tout de même un divertissement sympathique, porté par deux acteurs au diapason. Pas indispensable mais plaisant !



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