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Et pendant ce temps à Morondava

Publié le 06 septembre 2016 par Alexcessif
Récit épistolaire du fiston nouveau résident à Madagascar.
Lexique
La crevette : surnom donné par ses potes en raison de sa maigreur, adolescent. Aujourd'hui la crevette est devenue gambas mais a  conservé son surnom
Vazavha: surnom donné au continentaux par les malgaches
Apie : sa chienne
Nouvelles d’un vazaha, chapitre 1 Et pendant ce temps à Morondava Salut à tous ! Et surtout merci à tous ceux qui ont demandé de mes nouvelles. Et oui, la crevette est arrivée à bon port. La vie semble bien agréable ici. C’est un autre monde mais tellement de simplicité ! Bon, à peine arrivé à l’aéroport et je passe déjà à la caisse : il manquait soi-disant un papier pour Apie et j’ai donné mon premier « pourboire » pour éviter la quarantaine. Résultat : allègement de 50 € !! Mais tous les malgaches ne sont pas les mêmes. Ma petite malgache, Nelly, m’avait organisé une petite récupération par des amis à elle. En fait, une amie d’enfance, Dia, et son chéri Patrick, un « zhanatan », c’est-à-dire un étranger né à Madagascar. Lui a été très objectif et m’a dit à quoi je devais faire attention, puis Dia régulait… De quoi prendre un max d’informations. De samedi à mercredi, je suis resté à Tana hébergé chez eux, gracieusement. J’ai fait mon marché tout seul, les malgaches parlent mieux français que les espagnols ! Et ils rendent la monnaie même lorsque tu penses qu’il n’y en a pas. Bon premier contact avec la population. Puis Apie s’est fait des amis : au bout de 2 jours, tous les enfants du quartier la connaissait. Ensuite, premier contact avec la faune locale : une araignée de la taille de ma main, heureusement elle était dehors. Après ces quelques jours, arrivée à Morondava mercredi, 12 heures de route pour faire 600 kms : c’est un bon timing. Accueil par Nelly, hébergement toujours gratuit chez sa sœur (je précise car il faut leur reconnaître ça: l'hospitalité). Là aussi tout le monde parle français, ça aide. Apie ne devait pas rester avec nous puis finalement sa sagesse l’a emportée. Elle nous sert de gardien, préviens quand il y a des gens qui arrivent, elle est nourrie au riz et aux restes, plus de croquettes. Ça n’a pas l’air de la déranger, qu’est ce qu’elle bouffe ! Accueil apéro : j’avoue, je ne tiens pas aussi bien l’alcool que les malgaches. Mais que le rhum arrangé est bon ! Nous avons des poules, il y a des cochons chez le voisin, des zébus dans le parc où je promène Apie… bien sûr, tout le monde en liberté ! Le seul problème, ce sont les déchets, il y en a partout, c’est dommage. Mais je suis quand même entouré de cocotiers, de manguiers, beaucoup de plantes grasses, des espèces de yukas plus grands que moi… Pour aller en ville, il y a le « bajaj », espèce de pousspouss motorisé à 3 roues et à 60 centimes la course pour faire 4-5 kms. La nuit, autre point négatif, il vaut mieux éviter de sortir, à cause de l’insécurité. Rien de bien méchant, à part que tu peux rentrer chez toi à poil, au sens propre, sauf s’ils te laissent le slip ! mais je ne préfère pas essayer. Pour se laver, eau froide de rigueur, ça saisi au début mais que ça fait du bien, car il fait très chaud, 30-35 °. Apparemment, il va faire froid dans 2 mois : 25°… Heureusement, il fait frais la nuit. Demain, j’irai à l’océan, à 10 min max de chez nous en Bajaj. Pour faire la nourriture, c’est tout au barbecue ! Mais pas de sarments, que du charbon. Poisson, viandes, légumes, tout y passe. Mais on s’adapte, c’est même moi qui ai fait la cuisine hier : patates, poivrons, oignons, paprika, poulet. Apparemment, ils ont aimé. Petite précision : le poulet a été acheté vivant…c’est donc Nelly qui s’est occupé de son cas, j’ai filmé…problème : c’est normalement aux hommes de faire ça, il va donc falloir que je m’y colle un de ces jours… Pour acheter de la bière fraiche, il y toujours une « gargote » ouverte, même à 22 heures, c’est comme chez « Hassan Céhef », celui qui veut travailler travaille, celui qui ne veut pas va se coucher… D’ailleurs, la ville est très vivante. Il y a une route principale sur laquelle se trouve la plupart des commerces toujours plein de monde, c’est une belle cacophonie entre les pousspouss à vélo, les bajaj, les 4x4, les taxis brousse, les motos, les quelques blancs qui font les malins en quad… et les piétons sur la route. Tout se gère au klaxon, c’est spécial mais relativement discipliné. Puis les routes secondaires sont généralement composées de logements. Dernière chose : le délestage. D’un coup, tu n’as plus de lumière ou plus d’eau. Alors on s’organise, réserves d’eau et bougies ! Ce pays est difficilement descriptible, mais j’ai l’impression de retrouver la France rurale de notre jeunesse, quand nous allions chez les grands parents à la campagne le week end ou l’été. On prépare les animaux nous même, on se lave au bol, il y a toujours du monde à la maison, les portes sont ouvertes, ça chante, ça rigole… il manque juste la bouillotte de mamie au fond du lit. Mais c’est pas grave ! Ça fait du bien de retrouver un peu d’humanisme, le goût du vivre simple. C’est ce que je cherchais donc tout va bien !
Voilà, désolé de faire long mais je voulais essayer de vous faire voyager un peu, j’espère avoir réussi ! La bise à tout le monde.

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