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L’entreprise adaptée à 80% de handicap

Publié le 08 septembre 2016 par Nicomak @Myriam_Nicomak

L’organisation : Bridgelec

Il s’agit de Get Electronique et de sa filiale. Celle-ci naquit des cendres du site castrais de Télématique fermé par le Groupe Schneider il y a plus de 20 ans. L’objectif de ces anciens salariés d’April qui ont repris l’activité du site était de perpétuer une gamme de produit abandonnée par le géant Schneider et dont la demande existait encore. En deux décennies Get Electronique a su développer un savoir-faire sur le transfert de production d’anciennes gammes d’automates programmables mais aussi sur le maintien opérationnel de ces mêmes produits.

C’est du recyclage ! Sa capacité à gérer l’obsolescence de ces produits en les réparant lui a permis une activité pérenne qui a cheminé jusqu’à intégrer le groupe Sphérea, ancienne filiale d’Airbus. Cette intégration en 2006 a permis à Get Electronique d’avoir un rayonnement commercial comptant 900 clients dans plus de 50 pays dans l’industrie du nucléaire et du transport.
Grace à cette croissance, le projet Bridgelec a pu voir le jour en début d’année. La spécialité de cette entreprise ? Ingénierie système, électronique et câblage filaire.

La problématique de Bridgelec

Le chômage des personnes handicapées est très peu connue du grand public et le travailleur en situation d’handicap est au centre des intérêts de ce nouveau projet. D’après les deux premiers salariés de Bridgelec, Jonathan Delacourt et Adnan Kirkit. Il est difficile de trouver du travail en ayant un handicap. Le marché leur ferme les portes, Adnan 23 ans n’a pas pu trouver du travail à cause de sa malformation à la main et ce malgré son BTS de systèmes électroniques obtenus au Lycée Rascol d’Albi en 2014. « Même quand je réussissais les test d’embauches, c’était systématiquement un autre qui était pris » soutient Adnan.

Ce qu’a vécu Adnan ne peut que confirmer le raisonnement de Armelle Delporte, la responsable des ressources humaines de Get Electronique et Bridgelec, qui a du mal à trouver des candidats car ceux-ci « sont découragés par la mentalité de certains chefs d’entreprise qui leur ferment des portes ».

Les enjeux des parties prenantes

L’enjeu est avant tout social. Les personnes en situation d’handicap qui peuvent ou doivent être indépendant ont besoin eux aussi de travailler pour subvenir à leur besoin. Les subventions de l’état ne font pas tout, et elles ne sont pas destinées à tout handicap. Il faut savoir que 18% de la population active des travailleurs en handicap sont aux chômages.

Bridgelec nous rappelle aussi l’obligation légale qui concerne toutes entreprises de plus de 20 salariés, d’employer au moins 6% de travailleur en situation de handicap. Dans le cas contraire, les entreprises devront payer une contribution à l’Agefiph, entre 400 et 1500 fois le SMIC horaire par travailleur handicapé manquant. Vous avez bien lu.

Armelle Delporte DRH de Bridgelec souhaite changer les préjugés sur les travailleurs handicapés, surtout après avoir pu remarquer que les personnes en situation de handicap sont souvent plus investies dans leur travail que les non handicapées . Elle explique que ceci est dû grâce au sentiment d’avoir beaucoup plus à prouver pour compenser leur handicap et que ces travailleurs déterminés sont reconnaissants qu’on leur fasse confiance. Elle ajoute aussi que ces salariés sont très rarement en arrêt maladie. Sans doutes car ce genre d’opportunité de travail est malheureusement rare.

Les objectifs stratégiques

  • Augmenter l’effectif de handicapé dans Bridgelec
  • Maintenir une proportion de 80% de salarié handicapé
  • Diversifier l’activité de Get electric et élargir son rayon commercial
  • Apporter une reconnaissance, une fiabilité et une expertise à Bridgelec
  • Permettre à certaines entreprises d’amortir leur coût quand elles ne respectent pas le quota minimum

Le projet

Nous sommes au mois de Mai de cette même année, Bridgelec voit le jour. La nouvelle entreprise porte ce nom car en anglais « bridge » veut dire « pont ». Pourquoi ce choix ? L’intention de Philippe Lasman, président délégué de Get Electronique et patron de Bridgelec, était de créer une passerelle dans le monde du travail pour les personnes souffrant d’un handicap. C’est donc avant tout un geste social qui se poursuivra en recrutant une dizaine d’autres salariés handicapés au bout d’un an pour constituer l’effectif de Bridgelec.

La deuxième raison qui a motivé cette initiative est le recours possible pour les sociétés d’engager une entreprise adaptée en sous-traitance qui leur permettra de diminuer de 50% cette taxe. Selon Philipe Lasman, il existe un marché pour ce type d’échange qui permettra par la suite à Get Electronique de décrocher de nouveau contrat. C’est une relation gagnant-gagnant d’après Philipe Lasman car Bridgelec sera le contractant désiré par les entreprises faisant défaut de salarié handicapé et Get Electronique sera le garant qui rassurera l’entreprise sur la qualité et les délais à tenir. Tout cela grâce à son expérience, ses compétences et son équipe spécialisé.

Réussite du projet

Une des réussites marquantes est d’offrir une chance à ceux qui avaient du mal à la trouver. Deux salariés satisfaits. C’est donc selon Jonathan, 41 ans, qui après la chute d’un toit souffre de problèmes de dos l’empêchant d’accomplir certaines tâches, une belle opportunité, « Il y a des perspectives d’évolution. Je vais enfin pouvoir faire des projets ». Son jeune collègue Adnan rejoint ce soulagement, « je suis conscient de la chance que j’ai ».

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Pour aller plus loin

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