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Le jour du slip, je porte la culotte, Anne Percin & Thomas Gornet

Par Maliae

septembre 12, 2016

Le jour du slip, je porte la culotte, Anne Percin & Thomas Gornet
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Résumé : Premier " boomerang " à quatre mains, " Le jour du slip " et " Je porte la culotte " nous permettent de nous glisser dans la peau d'un(e) autre. Dans le texte d'Anne Percin (Le jour du slip), Corinne se réveille affublée d'un zizi et s'aperçoit que tout le monde l'appelle Corentin et a l'air de trouver cela normal... Tandis que Thomas Gornet nous raconte dans " Je porte la culotte ", l'effet que ça fait de se retrouver dans la vie de Corinne quand on croit être Corentin ! La journée incroyablement drôle de deux enfants qui se retrouvent projetés dans le genre opposé, à l'âge où les identités masculines et féminines s'affirment, dans la cour de l'école mais aussi dans les attitudes des adultes ! Deux récits hilarants qui jouent à fond le jeu du " recto-verso " et qui posent finement la question des relations entre filles et garçons.

Avis : C'est un livre très court, qui se fait écho, au travers de Corinne et de Corentin, qui changent de sexe en se réveillant un beau matin. Ça fait bien marrer (la gamine que je garde me l'a dit " lis le, c'est trop drôle ") et on se retrouve face à des situations plutôt amusantes. Mais pas que. Parce qu'on voit comment se construit le genre, au travers en particulier des adultes qui ont un traitement différent selon s'ils sont face à un garçon ou à une fille, et forcément qui construisent le comportement des garçons et des filles. Bon du coup avoir un copain et avoir une copine devient différent qu'on soit un garçon ou une fille, et dans ce livre Corentin et Corinne vont en faire l'expérience.
Corinne transformé en Corentin va pas avoir son bisou de la part de sa maman, elle va la trouver plus froide aussi. Ça va lui donner envie de pleurer, pas de bol il paraît que les garçons ont pas le droit. On sent bien à travers le texte d'Anne Percin que les garçons sont plus autorisés à être bagarreur ( " c'est normal pour un garçon " entend-t-on souvent dans le monde, alors qu'en fait c'est en disant ça, qu'on rend ça normal, mais passons), que les adultes vont - sans s'en rendre compte - agir différemment. Plus de purée pour Corentin (alors qu'une fille doit pas trop manger), plus d'attention quand il pleure, etc.
Et franchement à travers ce bouquin, on se rend compte que c'est largement plus cool d'être un mec que d'être une fille à notre époque, ils ont quand même vachement plus de libertés. Sauf peut-être niveau tendresse à recevoir bien sûr... Corinne qui devient Corentin en profite donc un max et s'amuse bien finalement !
Puis du côté de Corentin transformé en Corinne, ben voilà qu' "elle " s'entend bien avec un garçon, et tout de suite le comportement change aussi. L'amitié est transformée, c'est pas pareil, on se sent " amoureux ".
Bon mais pas que. Tout est différencié dans cette histoire. Les vêtements, les chambres, les jouets. J'ai crisé quand Corentin explique que quand il est un garçon sa mère lui achète pas de livres (c'est sérieux purée? Ah ben oui les mecs lisent pas j'oubliais).

Je ne sais pas du tout comment les enfants ressentent ce livre, mais avec mon œil d'adulte, ben ça fait quand même un peu râler cette différence de comportement qu'on soit une fille ou un garçon, parce que franchement ça paraît quand même pas mal injuste non?
Ça ne vous paraît pas étrange parce qu'on fait toujours ça, mais imaginons que du jour au lendemain on fasse la même choses avec les enfants qui ont des yeux marrons et les enfants qui ont des yeux bleus? Les premiers c'est bien connu n'aime que le rose et les deuxième ont l'air " homo " s'ils en portent. Là ça vous choque?

Bref c'est avec l'éducation qu'on peut essayer de changer ça, faire attention à notre comportement différencié, et bon sang, laissons les garçons pleurer et les filles se salir.

Phrases post-itées :
" Je suis un garçon, et j'ai toujours entendu dire que ça ne pleurait pas, les garçons. Apparemment, ils ont pas le droit. "

" Un garçon qui pleure, c'est plus grave qu'une fille qui pleure, on dirait ! "

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