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8 pourquoi partir et comment rester.

Publié le 16 septembre 2016 par Alexcessif
8 pourquoi partir et comment rester. Suite du récit épistolaire du fiston à Madagascar. Nouvelles d'un vazaha, chapitre 8-mi temps Salama (bonjour). J'ai écrit il n'y a pas longtemps mais désolé, ça vient suivant l'inspiration. Alors petit bilan à mi parcours. Qu'est ce que je fais là ? J'ai déjà expliqué pourquoi je suis parti: la France ne me correspondait plus. Alors je me retrouve là, face au canal du Mozambique, je viens d'avoir 40 piges et je suis donc à la moitié de ma vie comme à la moitié de ma première année à Madagascar. Réfléchissons : est ce que les amis me manquent ? Pas vraiment. On ne se réuni qu'une fois par mois à peu près, et encore y a jamais tout le monde. Donc on ne peut pas dire que ça manque. La famille ? À part mes frangins et mes parents, pour le reste c'est même pire que les amis, on ne se voie qu'une fois par an. Et malgré cette irrégularité dans nos réunions, y a toujours des embrouilles, donc ça ne manque pas non plus. L'actualité française ? Météo, politique et maintenant burkini et Pokémon Go. Non mais franchement allo quoi !!?? Chacun son truc mais perso, tout ça ne me manque pas non plus. J'ai tout essayé: mariage, maison, travail, enfants, la jolie voiture, le petit chien... Avec plus ou moins de réussites, je pense avoir fait le tour. Alors j'ai réalisé le rêve de plusieurs milliers de français, à savoir partir vivre au soleil. Est ce que je me sens mieux ici ? Franchement, je pense que seul le temps le dira. Pour l'instant oui. Bon ok, je ressens un petit décalage culturel. Ils me font chier avec leur histoire de porc qu'il faut pas manger avant d'aller à l'océan car c'est une viande sale, alors qu'eux même laissent leurs déchets sur la plage... Leur problème à eux, mes malgaches, est résumé par le titre de leur hymne: "oh terre des ancêtres". En fait, ils ont gardé trop de choses que leur avait dit leurs arrières arrières grands pères, sans savoir si ça voulait dire quelque chose. Dans certaines régions du sud, y en a qui ne mangent pas de poulet parce qu'il y a longtemps, un sorcier s'est fait piqué l'œil alors qu'il essayait d'attraper une poule sous le lit... Certains crèvent la dalle, y a des poulets qui courent partout sous leurs yeux, mais ils n'y touchent pas à cause du vieux qui a dit que la poule était maudite ... Mais tout ça ne m'empêche pas de vivre. Perso, je mange ce que je veux quand je veux et ils ne m'emmerdent pas. Ici je branle pas grand chose, j'ai pas la tv, internet j'achète du forfait uniquement pour le boulot... pourtant je ne m'ennuie pratiquement jamais. Mon seul contact avec l'Occident: Facebook, qui est gratuit, le matin pour le caca, le midi pour la sieste, le soir pour m'endormir. J'ai jamais autant été sur Facebook ! En fait, le mauvais réflexe que j'avais souvent en France quand j'avais rien à faire, c'était d'allumer la tv. Aujourd'hui je ne critique pas, j'étais le 1er à me marrer aux conneries d'Hanouna, par exemple. Et ça fait du bien, après une journée de taf de se détendre de cette façon. Mais maintenant que je n'ai plus la télé, je m'aperçois que je prend plus de temps pour moi: lire, écrire, réfléchir... C'est con mais je me rend compte que je ne prenais pas beaucoup de temps pour me poser, c'est pour ça que je faisais les choses par automatisme mais pas par plaisir. C'est une sensation bizarre. Ici j'ai mes petits projets que je vais essayer de mettre en place dès l'année prochaine, questions de moyens. Je n'en parle pas par superstition mais j'espère que ça en fera venir quelques uns d'entre vous. Objectif: 3 ans, après avoir bâti une maison et créé des entreprises que j'espère rentables. Et après, visite de l'île. Comme j'ai fait en France avec ma petite 106 et un fourgon, je prendrai un 4x4 et je tracerai. Bon la différence, faut le reconnaître, c'est qu'ici je ne pourrai pas dormir dans la bagnole à cause de la sécurité. Mais c'est pas grave. Tu trouve toujours un hôtel à 10 balles la nuit. Y a tellement à voir ici aussi. Madagascar est plus grand que la France métropolitaine, c'est à dire si on ne compte pas la superficie des DOM-TOM. Donc je devrai me régaler. Alors voilà, le bilan à mi parcours n'est pas si mal, y a encore tant à faire... Cette expérience me fait prendre conscience d'une chose: même quand on croie avoir fait le tour de ce qu'on devait réaliser, même à 40 ans, on a la vie devant nous. En attendant, j'aurai essayé le paddle surf. Bein c'est pas pour moi. C'est agréable d'être sur la mer, sauf que c'est trop physique pour moi, je n'y trouvais pas de plaisir. Je préfère encore le canöé, tu es au raz de l'eau, tu peux profiter du paysage. Le paddle, t'es debout donc tu peux pas profiter de la même façon. Même s'il est plutôt facile de tenir l'équilibre, ça demande quand même une certaine concentration. Et même le mono tombe de temps en temps, s'il se déconcentre sur des vagues. En fait, ça s'apparente à de la muscu, sauf que t'es en plein air: il faut regarder droit devant et pagayer, pagayer... Et quand t'as le vent ou le courant contre toi, t'en chie pour faire du quasi sur place. J'ai réussi à prendre quelques vagues sans tomber, des petites de 50 cm, faut être honnête. Là c'est sympa mais c'est trop bref. Tant pis pour moi. Je vais me faire un peu de natation et ça ira, je veux rentrer en France tel un Gérard Darmon dans Le grand pardon 2, quand on le retrouve exilé au Panama, svelte et bronzé. On peut toujours rêver mais faut que je fasse quelque chose pour mes tétons qui pointent, sur une femme c'est excitant mais là, c'est pas esthétique. Donc la vie continue, elle est belle, profitez en !
Ba be (grosses bises)

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