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« La mémoire des embruns » de Karen Viggers

Par Douceurlitteraire

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Bientôt la remise du Prix des lecteurs LIvre de Poche et voici les derniers livres lus pour la sélection du mois d’Août.

La mémoire des embruns a ce brin d’évasion que j’adore même si le dénouement facile à deviner m’a empêché d’avoir un coup de coeur.

Quatrième de couverture:

 » Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare. 

Entre souvenirs et regrets, Mary retrouve la terre aimée pour tenter de réparer ses erreurs. Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d’Antarctique, elle veut trouver la paix avant de mourir. Mais le secret qui l’a hantée durant des décennies menace d’être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre. 

Une femme au crépuscule de sa vie, un homme incapable de savourer pleinement la sienne, une bouleversante histoire d’amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse. Un roman envoûtant, promesse d’évasion et d’émotion. »

Mon avis:

Le voyage en Tasmanie est garanti et le vent soufflant sur l’île de Bruny bel et bien ressenti. Mary nous fait revivre par ses souvenirs la vie de femme de gardien de phare avec ses bons et ses mauvais côtés. Sa vie de femme, ses amours, ses déceptions, ses secrets, Mary nous raconte tout. Sa dernière traversée vers l’île est comme un pélerinage, une confession, une acceptation de son passé. Elle veut retourner à chaque endroit qui a compté, elle veut ressentir la présence de Jack à chaque instant, ce dernier l’ayant quitté bien des années auparavant.

Ses enfants sont en désaccords quant à son choix de partir vivre ses derniers jours sur cette île où ils ont grandi. Tom, son plus jeune fils, est le plus à même d’accepter son choix et parallèlement au retour de Mary sur l’île, nous découvrons la vie de Tom. Ses quelques mois sur l’Antarctique, son mariage partant à vau-l’eau, sa nouvelle rencontre, son incapacité à s’engager depuis son retour en Tasmanie, sa solitude. Un homme touchant, humain et extrêmement sensible. Une sensibilité qui le différencie de ses frères et soeurs.

Mary reçoit la visite de sa petite fille sur l’île et également de ses deux fils. Ils s’inquiètent de son isolement et tente de la faire rentrer sur le continent. Elle va faire la connaissance d’un jeune homme sur l’île, un jeune homme au premier abord froid et distant parfois même désagréable. Ses visites quotidiennes vont les faire se dévoiler l’un l’autre et  ils vont ainsi découvrir leur sensibilité commune ainsi que leurs secrets.

Un très beau livre même si certains aspects m’ont un peu gênés: en effet, l’auteur est vétérinaire et ont le ressens bien dans certaines descriptions des animaux vivant sur l’Antarctique. Certaines  un peu longues m’ont parfois perdue. Le dénouement évident de l’histoire ne gache en rien la beauté du roman ni le lourd secret que cache Mary depuis des années.

Une agréable lecture pleine d’évasion aussi bien dans les beaux paysages que dans la mémoire.

Bonne lecture!

Petit extrait:

« Alors que la voiture filait sur l’étroite route du Neck, Mary se renfonça dans son siège et ferma les yeux afin de mieux laisser remonter les souvenirs. Autrefois, il n’y avait qu’un sentier inégal le long de la crête. Arrivée essouflée tout en haut, elle contemplait avec Jack et les enfants l’immensité du ciel et le croissant de terre entre Adventure Bay et Fluted Cape. La masse vallonnée de South Bruny, les vagues en blanc cordons accrochant la plage de leurs griffes mousseuses. Côté ouest, des cygnes noirs dérivaient sur le chenal. Elle se rappelait la chaleur pendant l’ascension. La délicieuse morsure du vent. Le rideau de pluie cinglant l’île du Sud.

  Aujourd’hui, la passerelle livrait la crête aux touristes. L’pile était devenue une destination et le mot isolement ne s’appliquait plus au lieu. Bruny était un endroit que Mary aimaut toujours, mais il n’était plus le même. Elle devait l’accepter. Changement rimait avec avenir. Elle sourit. On parlait de progrès. Mais elle n’était pas dupe. L’île était son passé. Sa vie avec Jack. Toute son existence. »

La mémoire des embruns, Karen Viggers, traduit de l’anglais (Australie) par Isabelle Chapman, Les Escales Mars 2015, Livre de Poche Avril 2016, 576 pages. 


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