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Les sels d'aluminium dans les déodorants favoriseraient le cancer du sein

Publié le 26 septembre 2016 par Bioaddict @bioaddict
Une étude réalisée par des chercheurs suisses et publiée dans "l'International Journal of Cancer" en septembre 2016 accuse les sels d'aluminium contenus dans les anti-transpirants de favoriser le développement du cancer du sein.

Voici un geste que toutes les femmes réalisent une ou plusieurs fois par jour : mettre du déodorant ! Le problème est que ce geste anodin peut se révéler dangereux pour la santé ! En cause ? Le sel d'aluminium également reconnaissable sous l'appellation "aluminum chlorohydrate" ou "aluminum zirconium pentachlorohydrate" sur les étiquettes des produits.

Partant du constat que 80 % des tumeurs apparaissent juste à côté du creux de l'aisselle, c'est à dire à l'endroit où les femmes appliquent leur déodorant et anti-transpirant, où l'épiderme est extrêmement perméable et où se trouve le réseau lymphatique qui draine la glande mammaire, le professeur André-Pascal Sappino et le docteur Stefano Mandriota ont commencé leurs recherches sur l'implication éventuelle de l'aluminium dans la formation de cancers du sein en 2009, puis ont publié une première étude en 2012. Cette étude a montré que, mis en contact in vitro avec des cellules mammaires humaines normales, " l'aluminium, à notre grande surprise, en quelques semaines, perturbe leur comportement et leur fait prendre les caractéristiques de cellules malignes ". Le lien était donc établi. Mais parce que la preuve de toxicité directe de l'aluminium pour le corps humain n'aurait pas été formellement établie, les autorités sanitaires ont décidé de ne pas appliquer de mesures de précaution pour protéger les consommateurs.

" Cette étude a provoqué un certain scepticisme, au motif qu'on s'était limité à un modèle in vitro ", reconnaît le médecin interviewé par le journal Le Parisien, et deux ans plus tard, la Commission de Bruxelles, estimant que les risques étaient impossibles à évaluer, n'a pas touché à la réglementation à laquelle sont soumis les industriels.

Les deux chercheurs suisses ont alors décidé de pousser leurs recherches en faisant des tests sur des souris. Résultat : " Chez toutes, on a constaté le développement de tumeurs à des degrés divers, mais parfois très agressives, formant des métastases " révèlent-ils.

Que faire pour se protéger ?

Bioaddict.fr avait soulevé le problème du sel d'aluminium dans les déodorants en 2012 et interrogé le Docteur Olivier Guillard, chercheur à la faculté de médecine de Poitiers, qui a beaucoup travaillé sur ce sujet après la découverte d'un cas clinique exceptionnel, une femme intoxiquée à l'aluminium (qui se plaignait de douleurs osseuses et d'une extrême fatigue) suite à l'utilisation biquotidienne d'antitranspirants sur peau rasée. "L'aluminium est toxique une fois dans l'organisme, il doit être exclu des produits cosmétiques " nous avait-il alors expliqué.

Aujourd'hui, pour limiter le risque d'exposition à l'aluminium, la concentration de ce composant dans les produits anti-transpirants ou déodorants doit se limiter à 0,6%. Problème : la teneur exacte ne figure pas sur les produits disponibles dans le commerce. Et pour cause, selon Que choisir, celle-ci est largement supérieur à 0,6 %...

Par mesure de précaution, il vaut ainsi mieux éviter la pierre d'alun de synthèse, reconnaissable si l'étiquette de l'emballage mentionne " ammonium d'alun ", et préférer, éventuellement, la pierre d'alun naturelle ou reconstituée, reconnaissable si l'étiquette mentionne " potassium d'alun ".

Il faut aussi éviter les déodorants contenant du " chlorhydrate d'aluminium " (mention figurant sur les étiquettes), surtout sur peau rasée ou fragilisée.

Et pour celles et ceux qui souhaitent utiliser des déodorants (difficile de s'en passer...) la solution existe avec les déodorants sans chlorhydrate d'aluminium, et il y en a de plus en plus sur le marché ( bien lire les étiquettes), ou les déodorants labellisés Cosmébio dans lesquels les chlorhydrates d'aluminium sont interdits par la règlementation bio. Mais attention la pierre d'alun naturelle est un cas à part. Elle peut encore aujourd'hui être labellisée Cosmébio tout en contenant un sel d'aluminium.

Le mieux ? Misez sur des marques bio ! Beaucoup proposent des déodorants sans sel d'aluminium comme Coslys, Douce Nature, Bio Secure, Weleda, Lavera ou encore Cattier. Ne doutez pas de leur efficacité ! "Les déodorants bio proposent des formulations de plus en plus performantes. Beaucoup contiennent du triethyl citrate, un antioxydant qui empêche la formation des mauvaises odeurs de manière durable" assure "60 millions de consommateurs" dans une vaste enquête sur la beauté au naturel publiée en août 2016.

Stella Giani


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