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Droit du sang: Certains politiques veulent laver plus blanc que blanc

Publié le 03 octobre 2016 par Leforik
Droit du sang: Certains politiques veulent laver plus blanc que blanc

L’essayiste Raphaël Glucksmann résiste à la doxa décliniste de personnages comme Eric Zemmour, Renaud Camus ou encore Robert Ménard. Et il fait mieux que cela, il argumente et offre un discours posé, réfléchi, juste et apaisant. Après les attentats, le pays semble parfois emprunt à la paranoïa et au rejet injustifié de l’ « autre » dans une hystérie la plus totale parfois. Dans cette confusion, d’aucuns sont tentés par le discours alarmiste. Pire, les hommes politiques de droite (voire de gauche), utilisent les mêmes mots, abordent les mêmes thèmes que l’extrême-droite. Un exemple. Après Eric Ciotti (LR), c’était au tour de Nicolas Sarkozy, candidat aux primaires de la droite et du centre, de songer à revenir au droit du sang: On ne peut être français que si ses parents le sont, en opposition au droit du sol où l’on est français dés que l’on nait en France (lorsque nos parents sont étrangers, on obtient sous condition à la majorité, la nationalité française).

Raphaël Glucksmann est venu dans l’emission « On est pas couché » présenter son dernier livre « Notre France. Dire et aimer ce que l’on aime ». Il en profite au détour d’une question d’aborder le droit du sang. Pour lui, c’est pire que remettre en cause un principe républicain comme la gauche le dit. Car il faut remonter en fait au XIVe siècle. En 1315, c’est le roi Louis X le Hutin qui décréta que « chaque personne qui foule le sol de France devient franc ». Ceci est en réalité le socle commun de notre nation. Ce qui est ridicule, c’est donc s’auto-proclamer défenseur des traditions françaises en 2016 et fantasmer sur l’identité française quitte à en dévoyer son sens et sa réalité historique. Aller à l’encontre à des fins électorales, c’est ce que l’on nomme le populisme, et c’est très tendance. Malheureusement tout cela s’inscrit dans une vaste escroquerie intellectuelle sous couvert d’une lutte contre le terrorisme. Cette surenchère politicienne peut mettre en danger la cohésion nationale, à une heure où l’on a besoin au contraire, d’apaiser. Raphaël Glucksmann dit même que l’« on va finir, au nom de la tradition française, par créer une nation qui n’a rien à voir avec ce qu’elle fut avant. ». Il est dommage de voir qu’à la télévision, la part belle est laissée aux alarmistes et sous-experts, véritables VRP des Zemmour, Finkielkraut et consorts. L’assertion « c’était mieux avant » laisse place à de nouvelle interrogation: « Avant quoi? ».

Il y a très peu de discours apaisant ou remettant les choses à leur place. Les politiques devraient être les premiers à rétablir le sens des termes, à rétablir l’histoire. Au contraire, un boulevard semble laissé aux partisans de la « théorie du grand remplacement », qui fait son petit bonhomme de chemin. Eric Zemmour avec son livre pamphlet « Un quinquennat pour rien », se vend comme des petits pains. Il appartient à chaque amoureux du pays des droits de l’homme, de faire cesser cette mascarade et se rappeler des traumatismes qu’on subit nos prédécesseurs. Car la France, c’est aussi le pays des résistants comme Jean Moulin.

On est pas couché, France 2, samedi 01 octobre 2016


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