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« Le Syndrome de la vitre étoilée » de Sophie Adriansen

Par Angelalitterature

« Le Syndrome de la vitre étoilée » de Sophie AdriansenSophie Adriansen, Le Syndrome de la vitre étoilée, Fleuve Editions, août 2016, 349 pages, 19€50.

Toutes ses amies sont enceintes ou attendent un enfant. Stéphanie continue d'avoir le ventre plat. Cela fait plus d'un an qu'ils essayent d'avoir un enfant avec Guillaume, en vain. Ce roman à la forme bien particulière nous fait entrer dans le quotidien de ce couple et dans l'esprit de cette jeune femme qui tente d'avoir un enfant, jusqu'à envisager la PMA. Mais ce roman apporte bien plus qu'un simple questionnement sur la grossesse. Il propose une réflexion sur la femme, sur la liberté de la femme, sur la volonté de l'enfant.

La vitre étoilée, c'est celle du flipper qui, sous les coups des joueurs frustrés d'avoir laissé échapper la bille, se brise sans se disloquer. Les fissures lui confèrent un aspect céleste. C'est quand tout est brisé à l'intérieur alors qu'à l'extérieur tout semble tenir. On peut même trouver ça joli. Après, généralement, ça fait tilt.

Des avis des amis, à ceux de la famille, en passant par les jugements, les différentes voix qui s'élèvent sur le sujet de la grossesse deviennent pesantes. Sa mère lui dit :

Tu es sans doute trop stressée, voilà pourquoi tu ne tombes pas enceinte !

Ou encore :

- Tu sais combien de juenes femmes célibataires à trente ans finissent vieilles filles ? Tu sais qu'il sera beaucoup plus difficile de retrouver quelqu'un à ton âge ? Tu sais que si tu veux des enfants tu ne doit pas perdre de temps ? [...]

- Je suis aussi libérée de cette pression qu'on me met à ce sujet.

- Ah oui ? À propos des enfants ? Qui te met la pression ?

La liberté prend ses distances et reprend peu à peu ses droits. La narratrice livre son intimité, ses réflexions sur le sexe, ses rencontres avec les différents médecins. Chaque événement est une étape dans le processus de libération du corps. On n'a d'ailleurs jamais été autant convaincu du pouvoir de l'esprit sur le corps...

Sous la forme de fragments, Sophie Adriansen distille au fil du roman des citations de livres, de films, de chansons qui ont façonné le parcours de la narratrice. De Lionel Duroy, Julie Bonnie, à Milan Kundera, en passant par Les Dents de la mer, jusqu'à la bande originale de Mary Poppins, chaque citation a son importance. Elle intègre aussi des anecdotes de naissances célèbres, qu'elle nomme le Carnet rose. Chaque fragment apporte une pierre à l'édifice de la construction du personnage de Stéphanie. On ressort de ce livre bouleversé par cette voix de femme qui trotte dans notre tête encore longtemps après sa lecture...

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