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Marie-Thérèse Goutmann : « Adieu camarade »

Publié le 06 octobre 2016 par Particommuniste34200
  • Écrit par  Emmanuelle Stange
De nombreuses personnes ont tenu à accompagner la militante dans son dernier voyage.  Photo E.S De nombreuses personnes ont tenu à accompagner la militante dans son dernier voyage. Photo E.S L’utilisation de l’article, la reproduction, la diffusion est interdite – LMRS – (c) Copyright Journal La Marseillaise

L’infatigable militante communiste été enterrée lundi 3 octobre, entourée de ses camarades et de ses proches.Tous ont salué l’engagement, le courage et la modestie de cette femme d’exception.

Une vie de combats pour un monde meilleur. Marie-Thérèse Goutmann, qui s’est éteinte jeudi dernier à l’âge de 83 ans, a un parcours politique et humain hors du commun. Première femme à présider un groupe parlementaire en 1975, elle fut sénatrice, députée, maire et aussi mère, épouse et grand-mère…

« Tu peux être fière de ce que tu as fait de ta vie », soulignait François Liberti, la voix embuée, hier matin, lors de l’hommage organisé au funérarium. Et à Sète où Marie-Thérèse - « ce petit bout de femme qui se rendait à l’assemblée nationale en 4 chevaux et avait l’audace de venir en pantalon » - avait pris sa retraite, peu de gens savaient les responsabilités qui avaient été les siennes. Car c’était une femme « humble et discrète ».

Son engagement sans faille pour le droit des femmes et des enfants, pour la paix au Vietnam et en Algérie, pour la libération d’Angela Davis, pour l’émancipation humaine… Au fil des prises de paroles, c’est le portrait d’une femme d’exception qu’ont brossé ses camarades et ses proches. « Avec détermination, conviction et sans jamais lever le ton, tu savais écouter et répondre à chacune de nos interrogations, en respectant nos différences d’approche et d’analyse, témoignait Cèdre Cadena, secrétaire de la section sétoise. C’est sans aucun doute à l’enseignante que tu n’as jamais cessé d’être que nous devons ce privilège d’apprendre à comprendre. »

« Son parcours est un exemple, saluait Clara Gimenez, porte-parole des jeunes communistes de l’Hérault, et il me touche particulièrement de par sa conception du rôle d’un élu. Car Marie-thérèse a su être porteuse d’un mandat populaire comme continuité de son militantisme et pas comme une fin en soi. Aujourd’hui nous somme prêts à reprendre le flambeau et c’est avec une immense fierté que nous continuerons ses combats ! » « Je te sais gré Marie Thé de m’avoir confortée dans l’idée qu’il faut toujours se tenir debout, ne jamais se résigner, baisser les bras, ajoutait Myriam Barbera, qui fut elle aussi députée en 1978, une époque où les femmes étaient peu nombreuses à l’assemblée et où sur les 21 femmes élues, il y avait 13 communistes. »

Le goût des autres et l’amour des siens

Évoquant la « militante infatigable, mais fatiguée ces derniers temps, surtout depuis la mort de son frère jumeau », son fils Serge rappelait aussi la femme libre, qu’était sa mère. « Et la liberté, c’est l’intelligence de la nécessité ». Jacques Milhau, le frère « esseulé et morcelé », dépeignait « la vie ardente, la figure altière, le goût des autres et le désarroi dans lequel tu nous laisses. » Léa, la petite fille racontait « les parties de monopoly, la chaleur humaine, la générosité ».

Quant à Aline, l’une des filles, elle s’adressait « non à la femme publique » mais à la mère, à celle « qui m’a sauvée quand le fossé était proche, qui ne nous a jamais lâchés moi et mes fils, qui a toujours été là, à chaque épreuve. Je lui dois beaucoup. Je lui doit tout. » Et nous aussi, on lui doit beaucoup.

Emmanuelle Stange

Pierre Laurent et Marie-George Buffet ont salué l’engagement de M-T. Goutmann. Un hommage public lui sera rendu ce mardi à 14h30 au Sénat.



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