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C’est quoi, un bon soignant?

Publié le 11 octobre 2016 par Lana

On me dit parfois que je ne parle pas assez du positif, alors j’ai envie de parler des bons soignants. Oui, j’en ai rencontré aussi. Evidemment, je vais parler aussi des mauvais soignants, pour donner des exemples de ce qu’il ne faut pas faire. Il va de soi qu’il ne s’agit que de mon avis, et que ceux que je juge comme tels ne le sont peut-être pas pour d’autres personnes ou à d’autres moments. Donc, il s’agit surtout de dire ici ce que, moi, j’attends d’un soignant. Comme mon médecin généraliste et ma psychiatre sont deux excellents soignants, je vais me baser sur la relation que j’ai avec eux.

-Qu’il soit à l’écoute et qu’il me croit. Longtemps, je n’ai pas été soignée parce que je n’ai pas été écoutée ni crue. On m’écoutait à peine, on balayait mes explications d’un geste (« -Vous avez peur des papillons? Pas grave il n’y en pas beaucoup dans nos régions! -Vous ne mangez plus? C’est la vie d’étudiant. »). Parce qu’on ne m’écoutait pas assez, on ne me croyait pas sur la gravité de mes problèmes. Dans son livre, « Les brutes en blanc », Martin Winckler dit qu’on enseigne aux médecins à ne pas croire tout ce que dise les patients. Mais comment aider quelqu’un si on commence par ne pas le croire? Un psychiatre m’a dit d’attendre que ça passe. On connaît le résultat, la schizophrénie n’est pas passée toute seule. Etonnamment!

-Qu’il ne me mette pas dans une case. Ma psychiatre en Espagne avait décidé que j’étais dépressive parce que quand je l’ai vue la première fois, je faisais une dépression en réaction au Temesta. Elle avait donc fait son diagnostic, et ne voulait pas en changer, laissant sur le côté les symptômes psychotiques. Je n’ai donc pas eu de traitement adéquat. Ne pas mettre dans une case, c’est aussi souvent ne pas être dans la case du malade psychiatrique, donc forcément simulateur quand il a des troubles somatiques. Ca veut dire aussi que le médecin doit nous prendre en compte dans notre globalité. Quand je vais chez l’ORL, je ne suis pas juste une oreille et il est inadmissible qu’il me demande d’arrêter mon traitement sur le champ parce que ça l’arrange pour faire des tests.

-Qu’il soit franc. Ne pas mettre dans une case ne veut pas dire ne pas faire de diagnostic. On peut faire un diagnostic psychiatrique sans y réduire la personne. Si on veut connaître son diagnostic, il est essentiel pour moi que le médecin réponde aux questions qu’on lui pose. S’il n’a pas fait de diagnostic, il peut le dire, c’est mieux que des théories fumeuses du genre « je ne veux pas mettre d’étiquettes », « ça vous apportera quoi de savoir? », etc. On ne se bat bien que contre une maladie qu’on connaît, sur laquelle on peut se renseigner, partager avec d’autres personnes, bref qu’on peut arriver à comprendre.

-Qu’il ne soit pas jugeant. Que ce soit sur le physique ou le mode de vie. Je n’ai que moyennement apprécié le commentaire du médecin du travail sur mes seins, « pas des œufs sur le plat ». J’ai envie que mon médecin soit là si j’ai envie de parler de mon poids, pas qu’il me bassine avec des histoires de régimes quand je ne lui ai rien demandé. Idem pour la cigarette. Je sais que c’est mauvais pour la santé, je n’ai pas besoin de leçon de morale. Le médecin du travail m’a dit que la cigarette était dangereuse et que je devais arrêter de fumer, sans rien me proposer comme solution. A quoi est-ce que ça sert? Par contre, à mon généraliste qui ne m’a jamais fait la morale, je sais que je peux demander de l’aide pour arrêter de fumer si j’en ai envie.

-Qu’il soit disponible. Attention, ça ne veut pas dire qu’il doit être là 24heures sur 24! Mais je sais que je peux téléphoner à ma psychiatre si j’ai un problème et que je peux aller chez mon généraliste le matin avant d’aller travailler si je vais mal et qu’il prendra du temps pour moi si c’est nécessaire.

-Qu’il soit souple. Ayant eu un psychologue très rigide, la souplesse est très importante pour moi. Je ne suis pas du genre à rater un rendez-vous ni à arriver en retard, mais quand j’appelle pour changer un rendez-vous, j’apprécie qu’on ne me raccroche pas au nez, comme l’avait fait ce psychologue.

-Qu’il parle et soit chaleureux. Ca paraît évident, mais mes anciens psychologue et psychiatre étaient froids et quasi muets et ça m’a fait beaucoup de mal de me confronter à des murs quand j’avais besoin d’aide.

-Qu’il me fasse confiance. La confiance doit être réciproque, et j’apprécie qu’un médecin aient confiance dans mes propres ressources.

Et vous, qu’attendez-vous d’un soignant?


Classé dans:Réflexions personnelles

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