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Masters of Sex (Saison 4) : le changement, c’est maintenant

Publié le 12 octobre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Masters of Sex // Saison 4. Episodes 2 à 5.
BILAN


Quand on regarde cette saison 4 d’un peu plus près, Masters of Sex change un peu la direction qu’elle a pu prendre par le passé, notamment l’an dernier. C’est une excellente nouvelle d’autant plus que les intrigues sont bien plus fluides. Du coup, les prémisses du premier épisode se confirment dans ces nouveaux épisodes, en espérant bien entendu que la seconde partie de la saison soit aussi efficace (et ce n’est pas forcément gagné). Masters of Sex sait nous plonger dans son époque. Les références fusent, mais Bill et Virginia restent forcément l’intérêt principal de Masters of Sex. Ils se sont toujours considéré comme des gens capables de voir la vérité dans les yeux de leurs clients. Cependant, ils ne sont peut-être pas aussi intelligents qu’ils ne veulent bien le penser. Dans « Inventory », la série permet de rendre compte du fait que Bill et Virginia peuvent aussi avoir des problèmes alors qu’ils doivent travailler avec de nouveaux associés. Leur idée d’engager de nouveaux associés est une occasion de faire évoluer la dynamique que Masters of Sex avait parfois un peu trop usée l’an dernier. Lors de la saison 3, les changements n’étaient pas spécialement importants alors que la série avait suffisamment de matière pour le faire.

Notamment car la relation entre Bill et Virginia était en pleine mutation et que les deux personnages avaient des ambitions un peu différentes. Dans la continuité des choses développées dans la saison 4 de Masters of Sex, j’aime bien les relations et les changements que cela apporte à l’ensemble. Nancy et Art par exemple qui cachent leur relation dans « Inventory ». Il était temps par ailleurs que bill voit enfin une certaine forme de clarté dans sa vie. Il comprend à quel point son désir pour Virginia est dysfonctionnel. Finalement, ce que j’apprécie dans Masters of Sex cette année c’est l’introduction de nouveaux enjeux, notamment avec les nouveaux associés. Tout ce qui se développe autour des cas de la semaine est plutôt sympathique dans son ensemble. Rien de bien novateur mais globalement, la série trouve sa propre façon de changer un peu la vision que l’on peut avoir des choses. Par ailleurs, il n’y a rien de vraiment romantique chez Bill, assis dans une salle sombre en tant de regarder un vieux film de Virginia en train de se masturber. C’est presque malsain mais une fois de ça, c’est une façon comme une autre de rappeler à Bill à quel point il est obsédé par Virginia. Dans « The Pleasure Protocol », Masters of Sex parvient à mettre des mots là dessus et c’est une très bonne nouvelle.

Ce que Bill comprend aussi dans cet épisode c’est le fait que Virginia continue de lui mentir et ne lui sera jamais dévoué de la façon qu’il voudrait. Virginia quant à elle est beaucoup plus compliqué à cerner cette année. Notamment car elle ne s’est pas mariée avec Dan, qu’elle a couché avec quelqu’un d’autre et que Dan l’a surpris, etc. Je pense qu’elle a même peut-être besoin d’une plus grosse thérapie que Bill. Ces deux là vont bien ensemble mine de rien tant ils sont tous les deux un peu étranges dans leur façon de penser.

Virginia - « We were due at the wedding chapel at seven, and that afternoon I went downstairs to the tables, and I found a nice man with a Pearl Harbor tattoo, and I took him upstairs and let Dan discover us. That's the real reason why he's back with you. »
Alice - « I don't know who's more deserving of pity in that story. What kind of woman beds a man on the same day she was meant to marry another? »

Malgré tout, l’indépendance sexuelle du personnage permet de rappeler aussi les principes féministes dont le personnage fait preuve depuis le début. Sans compter qu’elle proclame aussi au travers de tout cela qu’elle détient l’usage de son corps. Elle n’appartient à personne et elle dispose de sa sexualité et de son corps comme elle le souhaite, sans le contrôle de quelqu’un d’autres. Mais c’était un peu le cas il y a quelques temps jusqu’à ce que désormais ses rencontres avec les hommes deviennent un peu dépressives.

A retenir surtout dans ces quatre épisodes c’est l’évolution intéressante de ce que Libby peut faire. J’aime bien la façon dont elle grandit dans la série mine de rien. Le fait qu’elle dise ses quatre vérités à Bill, que Libby soit donc un peu plus une femme forte mais pas remisée au second plan me plaît. Cela me fait penser à Mad Men. Il y a pas mal de points de comparaison entre les deux séries même si Mad Men n’a pas connu le passage à vide que Masters of Sex a connu l’an dernier. Libby me fait énormément penser, encore aujourd’hui, à Betty Draper, la femme (puis ex) de Don, le héros de la série. La relation entre Bill et Libby ressemble à celle de Don et Betty. Les deux ont beau ne plus avoir une relation au beau fixe, ils se sont aimés et s’aimeront toujours. C’est comme ça. Et je trouve que c’est ce qui donne toute cette force au personnage de Libby et lui donne l’intérêt que l’on peut lui trouver. L’un des moments les plus intéressants du personnage est probablement celui du monologue de Libby dans « Inventory ».

Nous sommes dans les années 60 et il est vrai que Masters of Sex n’avait jamais vraiment encore exploré le libertinage. « Coats or Keys » nous permet de plonger dans ce monde unique à une époque où encore une fois la sexualité était encore quelque chose de tabou mais qui tendait à se libérer petit à petit. Je crois que cet épisode est mon préféré de tous ceux diffusés cette année. Il y a une vraie énergie et des personnages qui savent très bien comment s’y prendre pour nous permettre de passer un bon moment. Sans compter que Masters of Sex peut alors aussi nous donner une image légèrement différente des choses. Finalement, Masters of Sex continue de démontrer qu’elle est capable de belles choses cette année et qu’elle peut aussi nous faire oublier la saison précédente qui était loin d’être la meilleure de toute. Il y a encore quelques faiblesses dans le rythme que la série a besoin de corriger dans la seconde partie de la saison mais globalement le résultat est au rendez-vous.

Note : 6.5/10. En bref, Masters of Sex a désormais repris des couleurs et c’est rassurant.


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