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L’Exorciste 2 : L’hérétique

Par Mrvladdy @mrvladdycrane
L’Exorciste 2 : L’hérétiqueL'Exorciste 2 : L'hérétique (Exorcist II: The Heretic). 1 heure 48. États-Unis. Épouvante. Sortie en France le 25 janvier 1978. Réalisé par John Boorman avec Linda Blair, Richard Burton, Louise Fletcher, Max Von Sydow, James Earl Jones, Kitty Winn, Paul Henreid, Ned Beatty... " J'ai été possédée par un démon... Oh mais ça va, il s'en est allé ! "

Le père Lamont enquête sur la mort mystérieuse du père Merrin, survenue à la suite d'un exorcisme, et va devoir combattre le dieu Pazuzu que la jeune Regan a toujours en elle.

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, malgré mes nombreux visionnages de l'œuvre culte " L'Exorciste ", je n'avais jamais pris le temps de découvrir ses suites qui ne m'attirait pas plus que ça et qui semblait flirtait bon la série B sans saveur. Pourtant, en me replongeant il y a peu une énième fois dans le premier volet, j'ai eu envie de franchir le cap cette fois-ci. C'est ainsi que je me suis mis à découvrir " L'Exorciste 2 : L'hérétique ".

Comme je m'y attendais, je n'ai pas accroché plus que cela à cette suite. Le scénario écrit par William Goodhart, John Boorman et Rospo Pallenberg, d'après l'œuvre de William Peter Blatty n'est pas catastrophique, je l'ai juste trouvé peu passionnant. En fait, je me suis même surpris à rester captiver par le truc dans ses premières minutes. Le fait de retrouver Regan a sans doute joué un peu.

Mais ensuite, je me suis très vite ennuyé devant ce résultat assez classique qui se détache de son prédécesseur dans son climat mais qui ne parvient jamais à sortir de son ombre malgré tout. Très bavard, souvent avec de nombreux dialogues inutile et pompeux, on a donc un autre film d'exorcisme qui ne fait que profiter du statut de film culte du premier volet.

Maintenant, j'apprécie quand même cette volonté de vouloir faire évoluer cette intrigue, de tenter de nous montrer de nouvelles choses... C'est juste regrettable qu'il ne s'agisse que d'une façade qui très vite s'effrite. Les ingrédients sont déjà connu, on a l'impression de manger un plat froid et ce qui passe pour une évolution fait au final plus office de surplace le tout avec des éléments peu convaincant et des longueurs assez préjudiciable.

Ne connaissant que Linda Blair (Regan MacNeil) que pour sa performance dans le premier volet, ça m'a fait plaisir de la retrouver. Cela donne une once de crédibilité et de cohérence à cette suite. La fraicheur n'est plus la même mais l'actrice évolue dans un univers familier. Marqué par son expérience passé (la comédienne refusa de se maquiller comme pour le premier film et la production devait faire appel à une doublure pour les scènes de possessions), je l'ai quand même trouvé moins percutante. Les années font qu'elle a sans doute perdue son innocence qui faisait office de choc auparavant et qui ne fonctionne plus ici. Sa prestation reste légère mais pas détestable non plus, cela manque juste de consistance pour vraiment marquer les esprits.

A ses côtés, j'ai moyennement été convaincu par Richard Burton (Le Père Lamont). Lui aussi n'est pas foncièrement mauvais mais je trouve qu'il en faisait quand même des tonnes et du coup, j'ai eu du mal à y croire. L'acteur ne semble d'ailleurs pas toujours convaincu par le traitement de son personnage et doit beaucoup au charisme naturel de son comédien.

J'ai aimé retrouver Max Von Sydow (Le Père Merrin). Une nouvelle fois, je le trouve un peu sous exploité mais l'acteur ayant été peu convaincu par le résultat final du film de William Friedkin que cela se ressentirait presque ici que l'on ait dû le pousser un peu pour participer dans cette suite de John Boorman. C'est quand même vraiment dommage cette sous-exploitation car il y a pourtant de la matière avec ce personnage.

Louise Fletcher (Le Docteur Gene Tuskin) ne s'en sort pas trop mal sinon. C'est d'ailleurs elle qui m'a paru le plus crédible dans cette distribution. Ce n'est pas non plus mémorable mais la comédienne est la plus constante dans son jeu et son personnage est celui qui tient le plus la route à mon sens même si tout le pataquès fait autour de l'hypnose est quand même assez risible il faut l'admettre. En parlant de risible, le reste du casting fait ce qu'on lui demande mais cela m'a fait sourire de revoir à l'écran James Earl Jones (Older Kokumo) dans un rôle assez clownesque à mes yeux et qui accentue le fait que j'ai du mal à prendre ce film au sérieux.

Après le talent de William Friedkin, la présence de John Boorman derrière la caméra avait de quoi me rassurer. Cependant, je suis vite retombé de mon piédestal. Certes, le réalisateur sait tenir une caméra. Il propose de bons cadres et nous offre une autre alternative à cette histoire en évitant le copier-coller... Mais qu'est-ce que c'est kitsch. Si le premier film a pris un sacré coup de vieux mais possède un charme certain, celui-ci a encore plus mal vieilli et ce n'est clairement pas à son avantage.

Entre sa photographie assez hideuse parfois, son exploitation de la lumière douteuse tendant vers un rouge assez laid et des effets visuels approximatifs, j'ai eu du mal à être pris. Le premier film propose un climat, une ambiance, une tension... Là, c'est bien d'avoir quelque chose de différents mais l'on ne retrouve rien de tout cela. La tension est inexistante (je me suis moqué royalement du sort des protagonistes), l'ambiance m'a plus ennuyé qu'autre chose et le climat m'a paru assez fade.

Je n'ai pas trop été fan non plus des différents décors. On est bien dans les années 70 il n'y a pas de doutes. Il n'y a qu'à voir le lieu de travail du Docteur Gene Tuskin pour s'en convaincre, il ne manque plus que les boules à facettes et les pattes d'éléphants dans les costumes. Même la vision de l'Afrique est extrêmement caricatural et plus drôle qu'autre chose. Quant à la bande originale composée par Ennio Morricone, j'ai beau apprécier le compositeur, je trouve que ça ne colle pas du tout avec son sujet même si le thème phare réussit à rester un peu en tête.

L’Exorciste 2 : L’hérétique

Pour résumer, " L'Exorciste 2 : L'hérétique " n'est pas la catastrophe que je craignais. Il y a des choses intéressantes et même si le film ne parvient jamais à égaler son ainé, on propose une autre alternative à ce récit et ça me plait. Maintenant, le résultat est bien trop classique pour convaincre, les acteurs bien trop légers et la réalisation trop kitsch pour me prendre avec elle. C'est un divertissement que je ne regrette pas d'avoir vu mais dont les nombreuses maladresses font que je n'en n'abuserais pas pour autant.


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