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Dirigeants, salariés : tous directeurs de la RSE !

Publié le 02 novembre 2016 par Comnonprofit

Les entreprises ont largement développé ces dernières années leurs engagements en matière de responsabilité sociale ou environnementale. Là où on peinait à identifier le bon interlocuteur en entreprise sur ce sujet (Dircom, DRH, dirigeant...?), on voit ainsi de plus en plus systématiquement des personnes en charge de la politique de développement durable et/ou de la RSE dans l'entreprise.

Garant de la politique et de l'engagement de développement durable de l'entreprise, le chargé de mission RSE évalue l'impact des activités de celle-ci au plan environnemental, sociétal, et économique ; et participe à la conception et la mise en œuvre d'une stratégie globale avec des objectifs mesurables. Son champ de compétence est généralement pluridisciplinaire. Pourquoi ? Parce que la RSE touche à toutes les dimensions de l'entreprise : volet juridique, social, management/RH, environnemental, financier, marketing, commercial.. Il mène ainsi une action transversale et déploie un plan d'action à tous les échelons de l'entreprise et dans toutes ses activités. A partir de ce constat pourquoi la RSE ne devrait relever que de sa responsabilité ?

Et si chaque salarié avait le titre de chargé de mission RSE ?

Et bien oui ! Si la RSE est présente dans toutes les activités de l'entreprise, il est logique que chaque service, et par conséquent chaque salarié soit en partie responsable des objectifs RSE fixés. Quand on sait qu'en plus les salariés ne demandent qu'à être impliqués sur ces questions et qu'en parallèle une des clefs du succès d'une démarche de responsabilité sociétale réside dans l'implication de tous les salariés, tout cela prend encore plus de sens ! Attribuer à tous cette responsabilité a part ailleurs plusieurs atouts :

  • Cela favorise une implication maximale de tous, il ne s'agit plus de se décharger ou dédouaner sur son collègue en charge du sujet ou de la direction a priori seule maître à bord ;
  • Cela invite à la prise d'initiative : tout le monde est concerné et peut donc proposer et agir sur son secteur ;
  • Cela favorise une plus grande prise de conscience des enjeux de la RSE et de son importance dans la mission d'entreprise ;
  • Cela permet d'éduquer chacun et aide à réaliser que nous sommes tous en capacité d'agir dans ce domaine quelque soit notre champ de compétence : pas besoin d'avoir un diplôme en développement durable, il suffit juste le plus souvent d'adopter un comportement citoyen ;

Pour ceux qui auraient encore quelques doutes, j'aime beaucoup rapprocher cette idée de cette tendance du bonheur au travail qui a fait naître un nouveau métier : celui de " chief happiness officer ". Comme si il suffisait qu'un responsable du bonheur intervienne en entreprise avec quelques apéros, un babyfoot, et des plantes vertes pour que tout devienne merveilleux... Mais le bonheur en entreprise c'est un travail au quotidien et surtout il se co-construit avec la participation de tous les salariés ! Nous avons tous un (petit) rôle à jouer pour être bien notre entreprise, avec nos collègues, dans notre fonction, non ? Le chief happiness officer n'est finalement qu'un chef d'orchestre. Et bien pour la RSE c'est pareil, sa réussite dépend de la contribution de tous, chacun doit faire sa part.

Deux conditions préalables :

1/ Intégrer la RSE à la politique globale de l'entreprise

Alors oui évidemment cela suppose au préalable d'intégrer la RSE à la politique globale de l'entreprise. En effet, la RSE ne devrait pas avoir de service dédié cloisonné, mais bien être prise en compte dans tous les services de l'entreprise. Le département RSE comme petite subdivision des relations publiques ou de mécénat dans l'organigramme doit disparaître pour être intégré dans les opérations de l'entreprise. Lorsque la RSE est pensée de manière globale cela permet au dirigeant d'avoir une vision plus transversale et plus systémique de son activité et de faire des contraintes apparentes, des axes de réflexion et de repositionnement de l'entreprise, avec, à la clé, de nouvelles perspectives de croissance et d'amélioration de sa performance. Car la RSE je le rappelle présente de nombreux atouts : elle permet une réduction des coûts (achats), de fidéliser et d'attirer les talents (RH), développe l'innovation (R&D), humanise l'entreprise (corporate) etc. Les entreprises qui ont l'ambition de faire du profit tout en tenant compte dans leur ADN de leur impact sur la société et l'environnement, ont tout compris.

2/ Écoute et reconnaissance des dirigeants

Comme nous l'avons dit une des clefs du succès d'une démarche de responsabilité sociétale réside dans l'implication de tous les salariés, de manière transversale et dans la durée. Mais avant toute chose n'oublions pas que celui qui donne le " tempo " c'est le dirigeant, c'est LA première personne qui doit montrer l'exemple, mettre en avant ses convictions et les partager avec ses collaborateurs. C'est encore une fois une manière de montrer qu'il ne s'agit pas d'un sujet annexe, mais qu'elle a toute son importante dans la mission globale de l'entreprise. De la même manière, celui-ci doit être capable d' être à l'écoute de toutes les initiatives allant en ce sens et de les valoriser. Cette marque de reconnaissance est indispensable car elle permet d'engager, de favoriser la confiance en soi et d'encourager les collaborateurs sur ces sujets.

Tout ceci forme ainsi un cercle vertueux où le chargé de mission RSE devient finalement beaucoup plus une personne ressource. Son rôle consiste alors essentiellement à donner le cadre, la vision stratégique et s'assurer que tout le monde est en ligne avec celle-ci et la partage. Il n'est donc plus question ici de contrôler ou commander mais simplement de soutenir les équipes dans la prise d'initiatives pour atteindre ensemble les objectifs fixés.


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