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Et il a cinq ans

Publié le 04 novembre 2016 par Alice Join @Alice_sur_twitt
Et il a cinq ans

Tu as prendu cinq ans mon Ernest. Mon Nanou. Mon néné. Mon Zazou. Mon bébé. Mon Dadou. Poussette. Didou. Zoune.

A les cinq ans, tu avais décidé que tu seras grand. Et en effet, tu as poussé d'un coup d'un seul, depuis peut-être que tu es rentré chez les "Grands", comme si tu avais retardé autant que tu pouvais le moment de t'ouvrir au monde, ce monde qui s'est longtemps arrêté au regard de ta maman, le mien.

Quel soulagement de te voir questionner sans cesse, t'interroger sur des mots que tu entends depuis des mois, voire des années. Tout y passe, des pourquoi, des comment, attendus, espérés.

Et pourtant, il t'a fallu sûrement quatre ans pour mémoriser le prénom de tes grands-mères, "Mamie Rien" et "Mamie L'autre", c'était un peu vexant, à force. Et puis ton nom de famille, où il a fallu te menacer de ne pas t'emmener en vacances en Angleterre pour que tu le retiennes, alors que celui de tes amis t'est familier.

Toi dont j'aime la douceur et la délicatesse, les câlins si tendres. Toi qui ne distribues pas ton amitié au premier venu mais qui aimerais emprunter les copains de ton grand frère, toi qui le débines toujours ce grand frère, mais qui se désole de le voir triste ou puni, ton Octave.

Toi qui ne sais pas marcher, qui cours sans cesse, la boule d'énergie qui se laisse surprendre par le sommeil à tout moment, mais qui cherche, quelquefois le repos dans cette couverture toute douce dans laquelle tu t'enroules pour trouver le calme et la solitude, là-haut, dans votre chambre.

Toi, le premier enfant que je vois jouer des heures dans sa chambre, avec ses voitures, dinosaures, que tu alignes sans fin. Ta passion pour les pistolets, ton ennui devant un dessin animé, tes éclats de rire aussi parce que tu sais voir le drôle partout, parce que tu es notre complice, notre malicieux.

Le petit garçon aux animaux, qui fait preuve d'une infinie douceur pour approcher un chat, un chien. Le Blond aussi aux susceptibilités, aux cris perçants qui n'oublie jamais que c'est une manière d'obtenir gain de cause, toi à la larme sur commande. Petit Piment qui aime ce qui pique, qui a choisi des hamburgers "oui mais des vrais, ceux de la maison" pour le menu de son anniversaire.

Toi qui écoutes des heures et des heures de la musique "forte", ce qui signifie, pour toi, qui bouge, rythmée, ou mieux encore, ton gros bonheur, c'est le "Gros rap qui tue". Toi qui ne connais pas toujours ni nos noms, ni nos prénoms, mais qui reconnais du Picasso et du Andy Warhol, toi qui préfères entrer dans une église que dans un cinéma, qui aimes flâner, découvrir et visiter mais aussi cuisiner.

Toi qui m'épates parce que finalement tu n'es jamais là où l'on t'attend.

Toi à qui j'ai toujours le sentiment de ne pas consacrer assez de temps, toi que je verrai toujours un peu plus fragile, un peu plus vulnérable, parce que si petit, si nourrisson, tu m'as fait prendre conscience de la lourde angoisse qu'est la maternité.

A Toi, ma petite plume, si douce et si essentielle, je te souhaite une belle cinquième année. Avec tout mon amour, jusqu'à l'infini.


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