Magazine Cinéma

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Par Vance @Great_Wenceslas

En fait, je ne crache pas dans la soupe. Ce genre de comédies romantiques, s'il peut agacer - et notamment la gent masculine nostalgique des films d'action et n'osant pas céder aux sirènes des sentiments, mais également les femmes qui s'estiment lésées par un étalage de valeurs rétrogrades où la jeune fille attend inlassablement le Prince Charmant qui accourra après moult tergiversations - peut aussi remplir un petit vide, mettre du baume au cœur, égayer une soirée pluvieuse et, partant, contribuer à adoucir une vie terne. Quand c'est bien fait, que les interprètes sont au diapason d'un script malin, raisonnablement aguicheur et sachant éviter poncifs et niaiseries dégoulinantes, je suis client. Les yeux s'embuent, le cœur s'emballe, on rougit de plaisir devant les déclarations enflammées, les baisers langoureux et les situations loufoques.

Or, n'en déplaise aux irascibles cités plus haut, ça a parfois donné lieu à de véritables réussites. Formellement maîtrisées et adorables. Quand c'est centré sur un couple séduisant et improbable, secondé par une gentille bande originale et dirigé par un réalisateur capable, ça donne Pretty Woman. Succès planétaire, plusieurs fois cloné - et parfois avec les mêmes acteurs. Et quand on choisit au contraire de faire se rencontrer une très nombreuse palette de comédiens aussi sexy que performants, qu'on les mêle au travers de relations sentimentales incongrues et de complications familiales ardues, ça donne Love actually.

Alors Garry Marshall, se sachant marcher sur des œufs, choisit l'autocitation, mais sans (trop d') excès. Il reprend Julia Roberts (ainsi que l'impeccable et très classe Hector Elizondo), mais ne la met pas en avant (certes, son statut la place automatiquement en tête d'affiche, cependant son histoire est - presque - secondaire). Aucune réelle surprise dans les atermoiements amoureux d'une femme soldat rentrant retrouver quelqu'un après un an sur le terrain. Toutefois son (énorme) clin d'œil au générique de fin vaut largement le détour.

Pour le reste, le casting est tout sauf surprenant, si on prend en compte la volonté d'attirer un maximum de spectateurs. En fait, il y en a pour tous les âges : Shirley McLaine est en couple depuis 51 an avec Hector et s'occupe d'un gamin de 8 ans, leur petit-fils, amoureux d'une inconnue (là encore, guère de surprise, sa Valentine est facile à deviner). Au passage, le garçonnet a une bouille à croquer et témoigne d'une sincérité désarmante dans sa quête d'un amour impossible.

Les ados ne sont pas en reste. Je peux témoigner, aux cris qui avaient fusé dans la salle, que le torse glabre de Taylor Lautner (mais si, le beau Quileute ténébreux de !) ne laisse pas les demoiselles indifférentes : son couple avec Taylor Swift est aussi insupportable que comique, les deux rivalisant dans les poses aguicheuses et les dialogues exagérément pubères. Leur fougue adolescente est compensée par la gentille Grace ( Emma Roberts, toute mignonne), amoureuse et désireuse d'offrir sa virginité à son Adonis mais s'efforçant d'abord de remplir correctement son rôle de baby-sitter.

Ensuite, il y a les deux rivaux de la série glamourissime Grey's Anatomy, avec l'un d'entre eux interprétant un chirurgien séducteur et l'autre un sportif adulé à un tournant de sa carrière. A vous de deviner lesquels entre les brushings impeccables de Patrick Dempsey et Eric Dane.

Au milieu de tout ce beau monde, Ashton Kutcher campe un jeune fleuriste, patron de sa propre société, qui entame le film en demandant Jessica Alba en mariage. L'hésitation qu'on perçoit dans les yeux de la bombe anatomique sera le fil rouge d'une histoire... cousue de fil blanc. C'est le jour de la St-Valentin, le plus chargé pour son commerce : il devra jongler entre sa proposition, les demandes de ses clients, et le dilemme qu'il éprouve pour sa meilleure amie, Jennifer Garner, dont il sait qu'elle est amoureuse d'un mari volage. Son sourire béat ne le quittera pratiquement jamais, ce qui lui donne un côté (au choix) ridicule ou agréablement gauche.

Des rôles sur mesure, donc. Néanmoins, on relèvera les performances de trois d'entre eux : Jessica Biel, dont on avait l'habitude de remarquer plutôt la silhouette parfaite que le visage inexpressif, est finalement très étonnante dans ce personnage d'agent de star au bord de la crise de nerfs, de plus en plus dépressive à mesure que s'accumulent les mauvaises nouvelles et cherchant sa consolation dans le nombre de participants à sa soirée " Anti-St-Valentin ". Sa relation avec un Jamie Foxx hâbleur, vexé de se voir confier des micros-trottoirs alors qu'il est reporter sportif, est rafraîchissante. Leur duo au karaoké est, en outre, assez désopilant. Quant on découvre au générique que c'est elle qui chante, ça ajoute un peu plus d'étonnement sur sa performance.

, la nouvelle petite princesse d'Hollywood, s'en sort plutôt bien aussi : ses yeux de biche et ses mimiques hilarantes collent bien à l'image d'une jeune célibataire spécialiste des ébats acrobatiques (avec Anne Hathaway Topher Grace, le Venom de Spider-Man 3, lui aussi très convaincant en fonctionnaire maladroit) obligée de faire du téléphone rose pour combler ses fins de mois. Quand on sait que sa patronne n'est autre que l'inénarrable Queen Latifah, on imagine les conséquences.

Partager cet article


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vance 6006 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines