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[Critique] Tu ne tueras point

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

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Dix ans après Apocalypto, Mel Gibson est de retour derrière la caméra pour Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge en VO), un biopic racontant l’étonnante histoire de Desmond Doss (Andrew Garfield). Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Desmond, un jeune américain, se retrouve confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il veut servir son pays, mais la violence est incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’oppose ne serait-ce qu’à tenir une arme et refuse d’autant plus de tuer. Il va pourtant décider de s’engager dans l’infanterie comme médecin.

Si le parcours de Desmond Doss a tout de l’histoire hollywoodienne classique sur le papier, Mel Gibson parvient tout de même à apporter sa propre patte au long-métrage. En se concentrant sur les convictions profondes, la détermination sans faille et le formidable altruisme d’un héros tiraillé par le doute, le réalisateur l’élève effectivement au rang de symbole. A travers lui, il offre un regard, certes pas fondamentalement neuf, mais toutefois intéressant sur la guerre. En clair, la guerre est détestable mais les hommes qui la font sont admirables. A ce sujet, on regrettera cependant le peu de nuance conféré aux soldats japonais, présentés tout du long comme un ennemi complètement déshumanisé. Bien sûr, l’intérêt du film est ailleurs mais le point de vue adopté oublie néanmoins toute dimension globale du conflit, préférant se concentrer exclusivement sur la grandeur des États-Unis. Malgré tout, on ne peut reprocher à Tu ne tueras point de verser dans le patriotisme primaire, celui-ci dénonçant en fin de compte autant l’horreur du conflit que la bravoure des soldats.

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Assez classique dans sa première partie, le long-métrage décrit notamment avec humour la rencontre du personnage avec Dorothy (mignonne Teresa Palmer), seul soutien dont il bénéficie face aux pressions de l’armée, ainsi que son entrainement musclé précédent son départ au front, passage ô combien nécessaire pour installer les enjeux à venir. Par la suite, dès lors que Desmond débarque à Okinawa, le film prend véritablement une toute autre dimension. D’un réalisme inouï, les séquences de guerre impressionnent littéralement par leur extrême intensité et leur violence exacerbée. Mel Gibson s’en donne à cœur joie dans sa mise en scène, utilisant toute la palette technique à sa disposition (cadrages, plans séquences…) pour immerger le spectateur au cœur même de l’affrontement. Un affrontement brutal qui retranscrit à merveille la sensation d’urgence et de danger de la situation. Enfin, le casting (Vince Vaughn, Sam Worthington, Hugo Weaving…) complète brillamment l’ensemble, chaque acteur délivrant une prestation irréprochable. En particulier le talentueux Andrew Garfield, qui revient en force après la parenthèse The Amazing Spider-Man.

Entre pur biopic, intense film de guerre et véritable drame humain, Tu ne tueras point s’avère donc être une œuvre aussi belle et humaniste que tragique et éprouvante. Porté par une remarquable interprétation de Andrew Garfield et une superbe mise en scène de Mel Gibson, le long-métrage s’impose sans difficulté comme un très grand film de guerre.



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