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Mondwest

Par Tinalakiller

réalisé par Michael Crichton

avec Yul Brynner, Richard Benjamin, James Brolin...

titre original : Mondwest

Film de science-fiction, western, thriller américain. 1h28. 1973.

sortie française : 27 février 1974

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Mondwest

Un parc d'attractions peuplé de robots propose aux visiteurs de se replonger dans plusieurs époques. Lancés dans l'ouest sauvage, deux amis se retrouvent plongés en plein cauchemar quand l'un des androïdes se détraque et les prend en chasse...

Mondwest

Depuis quelques semaines, la chaîne américaine HBO (en France c'est sur OCS) diffuse la première saison de Westworld, créée par Jonathan Nolan et Lisa Joy (et en partie produite par J.J. Abrams). En attendant de regarder tous les épisodes (et de vous confier mon avis), j'ai voulu découvrir le film qui est à l'origine de la série-événement. Le célèbre écrivain Michael Crichton a aussi été réalisateur. Westworld (en français Mondwest) est son premier long-métrage. dans le futur, Westworld est un parc d'attraction qui permet à de riches visiteurs de passer du temps dans une reconstitution quasi parfaite du Far West. Ils peuvent vivre des aventures à cheval dans le désert mais aussi (et j'ai presque envie de dire " surtout ") coucher avec toutes les prostituées du saloon, se battre voire même tuer des shérifs et cowboys (sans que les visiteurs puissent risquer leur vie). Les personnages de ce parc sont en fait des robots qui ressemblent à des humains et qui ont été crées pour suivre plusieurs types de scénario. Westworld n'est pas l'unique parc de cette gigantesque et incroyable entreprise. Les visiteurs peuvent aussi vivre une expérience époustouflante au Moyen-Age ou durant la Rome Antique (même si on voit peu de scènes autour de ces époques, surtout pour Rome, où on imagine une débauche pornographique censurable). On a évidemment envie de comparer le long-métrage et la série mais les approches sont différentes. Certes, les deux oeuvres ont su mêler intelligemment deux genres qu'on n'associerait pas nécessairement ensemble : le western et la science-fiction (et pour le film de Crichton, même si on voit peu les autres univers, il y a l'ambition d'ajouter le péplum et le film médiéval). Mais la comparaison s'arrête là. La série existe pour développer les personnages, leurs sentiments, leur complexité. Elle veut explorer beaucoup de possibilités en prenant son temps. Je ne prétends pas être une spécialiste de science-fiction mais dans sa réflexion mise en place, elle me fait penser à des oeuvres de Philip K. Dick par exemple. Il y a quelque chose de plus froid, de plus démesuré aussi. La réflexion est évidemment présente dans le film de Crichton mais elle est présentée différemment dans le sens où Mondwest se veut plus direct en terme d'action et d'intrigue. Le film est court (1h30), l'intrigue présentée au dès les cinq premières minutes et va à l'essentiel. Après avoir savouré les joies du parc, deux humains jouant aux cowboys sont poursuivis par un robot-cowboy. Bref, on est dans une sorte de mélange, avant l'heure, de Jurassic Park (le roman d'origine était écrit par Crichton) et Terminator.

Mondwest

Mondwest est bien rythmé, assez divertissant et prenant et reprend bien les différents codes de chaque genre. Si le film mise davantage sur l'action et donc les conséquences de ce système mis en place, il n'oublie pas sa réflexion autour de notre société (même si cette critique sera davantage - et logiquement - étirée dans la série). Ainsi, est évoquée dans un premier temps la révolte des robots (thème important dans l'univers de la science-fiction) qui développent une pensée. Cela servira de point de départ mais le film ne développe pas cette réflexion dans le sens où on ne s'attache pas aux robots, on ne connait pas leur réelle identité profonde (on n'est pas dans du Asimov par exemple). Dans le film, il s'agit plus d'un fait qui apparaît durant le film en tant qu'élément déclencheur de l'intrigue. Cela dit, ce n'est pas dérangeant car encore une fois, la science-fiction reste bien présente même si le film donne l'impression, par sa brièveté, de trancher entre les genres abordés. Ainsi, la révolte des robots n'est peut-être pas ce qui a été le plus approfondie, en revanche, pour compenser (et peut-être même compléter) cette absence, d'autres thèmes autant importants prennent davantage de place. L'homme se sert de ce parc pas seulement pour s'amuser mais pour assouvir ses vices et pulsions de vie et de mort. Comment ne pas y voir une critique du tourisme sexuel ? En tout cas, au-delà d'avoir regardé un film divertissant et intelligent dans la manière d'aborder ses thèmes, la mise en scène est plutôt bonne et inspirée, ce qui est étonnant de la part d'un écrivain (hélas, même si cela me semble logique, beaucoup d'auteurs ne sont pas de bons réalisateurs). Dans l'ensemble, le film est également satisfaisant d'un point de vue esthétique même s'il a vieilli de ce côté-là (heureusement ce n'est pas le cas côté réflexion). Après il faut aussi se remettre dans le contexte de l'époque : j'imagine que les effets spéciaux devaient en jeter dans les années 1970, notamment avec cette séquence pixelisée à partir du point de vue du robot. Richard Benjamin livre une interprétation correcte mais est un peu fade (après son rôle est celui d'un homme banal, il n'est pas très développé non plus), James Brolin s'en sort un peu mieux (il a un peu plus de charisme). Yul Brynner (dont le personnage fait référence à celui qu'il incarnait dans Les Sept Mercenaires de John Sturgess) est en revanche vraiment impeccable, on a vraiment l'impression de voir un robot avec une apparence humaine, c'est même assez déstabilisant !

Mondwest

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