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No Tomorrow (2016) : Titre prémonitoire ?

Publié le 15 novembre 2016 par Jfcd @enseriestv

No Tomorrow est une nouvelle série de 13 épisodes diffusée depuis le début octobre sur les ondes de The CW aux États-Unis et KTLA au Canada. Celle-ci met en scène deux personnages aux antipodes : la timide Evie (Tori Anderson) et l’extraverti Xavier (Joshua Sasse) qui vivent un véritable coup de foudre dès la première fois où ils se rencontrent. Ce dernier est persuadé que la fin du monde surviendra dans plus ou moins huit mois et a décidé de vivre sa vie au jour le jour, entraînant l’hésitante Evie avec lui. Libre adaptation de la série brésilienne Como Aproveitar o Fim do Mundo (2012), No Tomorrow peine à nous transporter dans la douce folie de ses protagonistes qui semble plus que forcée. The CW a beau renouer avec une formule qui lui a valu les éloges par le passé, il serait peut-être temps de passer à autre chose.

No Tomorrow (2016) : Titre prémonitoire ?

« Vivre sa vie »

Evie travaille dans une compagnie de livraison d’achats en ligne pour Diedre (Amy Pietz) une patronne pour le moins antipathique. Ses meilleurs amis Hank (Jonathan Landgon) et Kareema (Sarayu Blue) apportent un peu de soleil dans ses journées et c’est dans un marché public qu’elle fait la connaissance de Xavier, un hipster dynamique qui tranche avec la morne de son prétendant Timothy (Jesse Rath), encore plus timide qu’elle. Découvrant qu’ils sont voisins, ils font connaissance et cet ancien scientifique lui fait part de sa découverte quant à l’apocalypse prochaine. Sceptique, elle admire tout de même sa philosophie et ensemble, ils partagent leurs listes respectives de choses à faire… avant qu’il ne soit trop tard. Seulement, personne ne croit aux théories du jeune homme, ce qui embarrasse Evie lorsqu’elle le présente enfin à ses amis et sa famille. Dans l’épisode précédent, c’est le cousin de Xavier, Jesse (George Basil) qui vient se réfugier chez lui après s’être évadé de prison (enfermé pour détournement de fonds). Il se cache dans un premier temps dans son sous-sol et après de multiples tergiversations, c’est Evie qui parvient à lui faire traverser la frontière grâce aux camions de livraison sa compagnie.

Dès que Xavier et Evie croisent leur regard No Tomorrow prend tout de suite l’allure d’une comédie romantique à l’eau de rose.  Ainsi, l’apocalypse annoncée revêt peu d’importance à nos yeux : pour son invraisemblance bien entendu, mais c’est surtout une excuse pour vivre la vie à fond et The CW n’avait pas besoin de prendre ce détour pour amorcer sa nouveauté. Coup de foudre instantané, c’est à peine s’ils se connaissent la première fois qu’ils couchent ensemble et instantanément, Evie repousse Timothy avec désinvolture, et ce, bien qu’il affronte sa timidité et la demande en mariage.

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C’est justement ce ton est extrêmement léger qui fait le plus de mal à la série. En conséquence, le couple ne cesse d’accomplir les défis insipides qui ne leur apportent pas plus que quelques minutes d’adrénaline alors que pour le téléspectateur, c’est le néant. Par exemple, dans la liste des choses qu’Evie souhaite ardemment accomplir avant que l’apocalypse ne se produise : chanter en public, mettre du papier d’aluminium dans un four micro-ondes pour voir ce qui va se passer ou encore sauter du haut d’une falaise dans l’eau. Quant à Xavier, ce n’est pas beaucoup mieux. Outre le fait de vouloir coucher avec elle alors qu’il ne la connaît pas encore, il tient mordicus à héberger, puis aider son cousin à fuir la police (la vie est si courte), quitte à risquer lui-même d’aller en prison… Si au moins le couple s’était donné des objectifs plus sérieux comme de faire la paix avec leurs ennemis, d’aider leurs proches ou mieux, les plus démunis. Au lieu de cela, on a droit à une scène ridicule dans laquelle Xavier a invité tous les amis de sa belle avec une multitude de gâteaux pour tous ses anniversaires passés, présent et à venir. Le gaspillage fait ensuite son œuvre avec les invités qui dans un moment d’euphorie finissent tous par se les lancer à la figure…

Le temps de changer de disque

Il y a quelques années déjà qu’une petite révolution s’est produite chez la CW. En annulant peu à peu ses séries mettant en scène des adolescents (interprétés par des adultes) avec l’éternelle métaphore de l’émancipation, on s’est plutôt lancé dans l’autodérision avec des fictions un peu naïves, mais rafraîchissantes. C’est malheureusement le même schéma, mais avec l’originalité en moins que No Tomorrow arrive sur nos écrans. Dans un premier temps, la chimie n’est tout simplement pas au rendez-vous entre les deux acteurs principaux : Tori Anderson débite mécaniquement ses lignes sans nous convaincre tandis que Joshua Sasse passe le plus clair de son temps torse nu, comme si ses muscles étaient tout ce qu’il avait à nous offrir.

No Tomorrow (2016) : Titre prémonitoire ?

Pour ne rien arranger, c’est toute la brochette de personnages secondaires qui peine à nous convaincre. La relation amoureuse en devenir, apparemment improbable entre Hank et Diedre n’est qu’une pâle imitation du couple entre White Josh et Darryl dans Crazy Ex-Girldfriend tandis que le caractère unidimensionnel des parents d’Evie (Gigi Rice et Ted McGinley) n’égale en rien la profondeur de Xiomara et Alba dans Jane The Virgin. Seul Timothy nous amusait au départ avec ses chuchotements perpétuels requérant des sous-titres (intentionnels) à l’écran, mais quelques scènes seulement ont suffi pour que sa gêne maladive se dissipe et qu’il retrouve un timbre de voix normal.

Le premier épisode de No Tomorrow a rassemblé 1,51 million de téléspectateurs en direct avec un taux de 0,48 chez les 18-49 ans. Mais l’auditoire a fondu de moitié au deuxième épisode et à la mi-saison, il ne se chiffrait plus qu’à 920 000 (taux de 0,31). Avec Crazy Ex-Girlfriend qui peine à fédérer l’auditoire qu’elle mérite, la hache de la CW devrait bientôt tomber sur l’une d’entre elles.


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