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Les seniors, premiers bénéficiaires de la mobilité du futur ?

Publié le 16 novembre 2016 par Pnordey @latelier

Le véhicule autonome et les services de mobilité à la demande offrent aux seniors de nouvelles opportunités de transport.

Le futur de la mobilité ne fait pas uniquement référence à l’évolution technologique des véhicules et leur optimisation énergétique. Il englobe également la notion de démocratisation de l’accès aux transports. Les nouvelles technologies responsables de l’émergence de la voiture autonome comme celle des services de transport à la demande, offrent l’opportunité aux individus à mobilité réduite et aux personnes âgées, de se déplacer en toute facilité et gagner, ainsi, en autonomie.

Véhicule autonome, promesse de sécurité

C’est du moins l’angle marketing choisi par Google depuis le lancement de la Google Car. Encore récemment, le géant du web mettait en avant sur son site internet le visage rayonnant de Florence Swanson, une Américaine âgée de 94 ans, ayant effectué son premier trajet en Google Car. « Redonner leur indépendance et leur liberté à des personnes en situation d’isolation constitue un des objectifs premiers de la Google Car », a expliqué Jennifer Haroon, responsable des opérations chez Google X, lors de la conférence Aging 2.0 à San Francisco.

Les seniors, qui représenteront 21,7% de la population américaine en 2040, semblent une cible plus que judicieuse. Selon l’organisation AAA, 70% des septuagénaires souffrent d’arthrose, une inflammation des articulations touchant principalement les mains, et rendant difficile la réalisation de gestes souples au volant. De plus, l’AAA attire l’attention sur la prise de traitements médicamenteux très répandue parmi les populations âgées, traitements pouvant affecter le degré d’attention au volant. Alors que 75% des conducteurs âgés de plus de 65 ans disent prendre un voire plusieurs médicaments par jour, la distraction au volant est reconnue comme une des premières causes d’accident de la route, comme le souligne Jennifer Haroon. « En moyenne, 35.000 personnes meurent chaque année d’un accident de voiture sur le sol américain, un chiffre qui ne baisse pas année après année. Or, 94% des accidents sont dus à des erreurs humaines. C’est donc là que le véhicule autonome prend tout son sens ». À ce propos, Joseph Coughlin, chercheur au MIT, soutient même que le véhicule autonome promet non seulement de faciliter la mobilité des seniors mais que ceux-ci pourraient même devenir « les éclaireurs de (cette) nouvelle technologie », premiers utilisateurs devant les millennials.

Les géants de la mobilité à la demande se tournent vers les seniors

Les propos de Joseph Coughlin font d’ailleurs écho à l’évolution des service de transport à la demande. En effet, les millennials ne sont plus les uniques cibles des entreprises du secteur. Aujourd’hui, Uber et son concurrent Lyft se sont tous deux positionnés sur le marché de la silver economy. Une implantation établie notamment par le biais de multiples partenariats. Uber annonçait ainsi récemment une association avec 24Hr HomeCare, une entreprise basée à Los Angeles tandis que Lyft fait à présent équipe avec GreatCall dans la région de San Diego. Ces deux services permettent la réservation de chauffeurs par le biais d’un appel téléphonique, sans avoir recours à une application smartphone. Nul besoin alors de disposer d’un compte chez Uber ou Lyft, il suffit à l’utilisateur d’appeler un(e) standardiste qui se chargera d’effectuer la réservation à sa place. Le chauffeur sera également informé du profil du passager ainsi que de l’éventuelle assistance dont celui-ci aurait besoin. La facturation se fait par la biais des entreprises partenaires. Les deux services sont aujourd’hui disponibles en Californie, Floride, Arizona et Dallas au Texas.

Dans le domaine médical en particulier, Lyft a choisi de se joindre à SPLT, une start-up qui propose une application de co-voiturage entre employés. Ce service disponible à Détroit, permet de réserver via un appel un chauffeur de VSL en moins de quelques heures pour être conduit à un rendez-vous médical alors que leur réservation prend d’ordinaire plusieurs jours.

. @GoGoGrandparent lets older adults use #lyft with a phone call. No need to use an #app or a #smartphone #A2OPTIMIZE pic.twitter.com/UKxbX4apGa

— Atelier BNP Paribas (@atelier_us) 14 octobre 2016

 

Des start-ups complètent le marché de la mobilité à la demande

Mais Uber et Lyft ne sont pas les seuls à vouloir adresser le marché des seniors. La start-up GogoGrandparent, originaire de San Diego, soutenue par Y Combinator, propose un service similaire aux partenariats que cherchent à établir Lyft et Uber. En un coup de téléphone, les utilisateurs de GogoGrandparent peuvent réserver une voiture via Uber mais aussi accéder à d’autres services à la demande tels qu’Instacart, pour la livraison de commissions, Munchery et Postmates, pour les repas.

Si le véhicule autonome et les services de transport à la demande gagnent les seniors, une autre forme de mobilité semble séduire les utilisateurs plus âgés, celle de l’autopartage. L’entreprise de location de véhicules à la demande, Zipcar révélait il y a peu que 15% de ses utilisateurs actifs sont âgés de plus de cinquante ans. Ce chiffre serait d’ailleurs en croissance selon les dires de Kaye Ceille, présidente de Zipcar.


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