Hérault/Gard : Deux options, un but commun au PCF.

Pierre Laurent s’était prononcé en faveur d’un soutien à Mélenchon. afp AFP – AFP – AFP or licensors

Une nette majorité (66,9%) de militants gardois a choisi de soutenir J-L. Mélenchon, tandis que les Héraultais auraient préféré une candidature interne (57,8%).Dans une « campagne autonome », l’heure est au large rassemblement aux côtés de France insoumise pour battre la droite et le FN.

Deux stratégies différentes mais au final une même volonté : élargir le rassemblement pour battre la droite et l’extrême droite. Voilà résumé le choix des 2 000 militants communistes d’ici. Entre jeudi et samedi, ils se sont fortement mobilisés dans l’Hérault (859 votants sur 1035 inscrits, soit 83%) et le Gard (878 votants sur 1137 inscrits, soit 77,2%). Une « vraie leçon de démocratie », se réjouit le secrétaire du PCF34, Nicolas Cossange.

Les militants communistes ont d’abord adopté massivement (88,5% dans l’Hérault et 95,9% dans le Gard contre 92% au niveau national) la résolution stratégique qui fixe le cap général des batailles de 2017. A savoir : porter un pacte d’engagements pour sortir la France de la crise, construire le rassemblement des forces anti-austérité et proposer des candidats aux législatives capables de porter ce projet.

Ils se sont ensuite prononcés sur les deux options stratégiques proposées. Dans le Gard, 66,91% ont choisi d’aller dans le sens et « d’amplifier » la tendance nationale (53,6%). Celle d’un soutien à Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle par le biais d’une « campagne autonome », a précisé Pierre Laurent. Sur la quinzaine de sections gardoises, seules deux (la Grand Combe et Cèze Auzonnet) ont placé en tête l’option 2 (une candidature communiste indépendante susceptible de se retirer). Si les avis ont été très partagés à Nîmes (52% pour l’option 1), la tendance mélenchonniste s’est révélée plus tranchée à Alès (72%). A Saint-Martin de Valgalgues, 95% des 78 inscrits ont même plébiscité le leader de France insoumise.

Selon Vincent Bouget, il ne faut pas voir dans ce « vote clair » une « logique de territoire », ni une quelconque allégeance au cofondateur du Parti de gauche. Encore moins une soumission au mouvement France insoumise que J-L. Mélenchon a lancé sans le feu vert des forces du Front de gauche. « Des débats ont eu lieu, des appréciations différentes ont été faites. Ce n’est pas un vote d’adhésion plus qu’avant », assure le secrétaire départemental du PCF30. Lequel rappelle qu’en 2011 les communistes gardois s’étaient prononcés à peu près dans les mêmes proportions (64%) en faveur de J-L. Mélenchon.

Proposer des candidats partout

Les choses ont davantage évolué dans l’Hérault où le jeune Biterrois Nicolas Cossange a pris la succession du Montpelliérain Michel Passet à la tête de la fédération. En 2011, 65% des militants communistes héraultais avaient validé l’option Mélenchon. Cette année, ils n’ont été que 42,2% (351 voix), 481 adhérents (57,8%) de « l’écrasante majorité » des 22 sections lui préférant une candidature interne qu’aurait pu incarner André Chassaigne.

Là encore, pas de raison de dramatiser. « On est dans un parti où le débat est riche. Ce n’est pas un vote sanction », assure Nicolas Cossange pour qui l’option 1 devient désormais « celle de tous les communistes ». « Ce n’est pas seulement un soutien à J-L. Mélenchon, nous devons construire un rassemblement qui doit aller au-delà du cadre qu’il s’est fixé ». Face au « danger » du FN, de « l’austérité » promise par la droite et aux « atermoiements » du PS, « tous les militants PCF doivent pouvoir s’inscrire dans la campagne », souhaite N. Cossange.

Entre début et mi-décembre, les fédérations de l’Hérault et du Gard vont proposer autant de candidatures aux législatives qu’il y a de circonscriptions. Candidatures susceptibles de se désister au profit de candidats plus rassembleurs.

Rémy Cougnenc