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Les audioguides numériques illustrent une évolution des besoins et comportements des Français face aux produits touristiques

Publié le 05 juin 2008 par Philipprfabry

Avant mon intervention aux Rencontres techniques du e-tourisme organisées le 15 mai, à Périgueux, par Aquitaine Europe Communication (AEC) et la Mission des offices de tourisme et pays touristiques d’Aquitaine (MOPA), sur le thème « Quelle demande et quelle offre en matière d’audio-guides ? », j’ai été interviewé par Suzanne Galy, rédactrice Plurimédia à l’AEC.
Quelques éléments sont disponibles dans L’Aquitaine numérique 14 - Dossier e-tourisme : “le printemps des audioguides” (fichier PDF).

Vous trouverez ci-joint la version complète de notre échange :

AEC : Comment expliquer le développement actuel des audioguides numériques dans le secteur du tourisme ?
Philippe Fabry (PF) : Ces outils sont avant tout l’expression de besoins et de comportements nouveaux de la part des touristes. On sait que les Français ont modifié leurs habitudes de vacances : ils partent plus souvent mais moins longtemps. Ils recherchent de l’autonomie et le voyage doit être « à la carte ». Ils sont également plus mobiles et la possibilité de choisir un produit adapté au temps dont ils disposent est, par exemple, essentielle. Veulent-ils visiter toute une ville ou seulement un quartier ? Le produit touristique proposé se personnalise, il devient plus souple et plus en adéquation avec la demande.

AEC : L’audioguide numérique est donc un produit d’appel ?
PF : C’est un produit intéressant en termes de service. Il peut attirer des gens sur un site où ils ne seraient pas venus. Un exemple, celui de la chasse au trésor virtuelle, guidée par GPS, proposée dans le Doubs : le produit de base du parc est la randonnée mais avec ce produit de « geocaching », il offre aux familles une activité supplémentaire. Pour les acteurs du tourisme, l’audioguide peut être un moyen de diversifier une offre, ce qui est très important. Par ailleurs, il permet de donner des informations supplémentaires qui ne concernent pas le site proprement dit mais l’environnement du site : les restaurants, les magasins, etc. Un site touristique doit toujours s’intégrer dans un réseau.

AEC : Vous conseillez aussi d’ « intégrer l’audioguide au cœur de l’offre touristique ». Que voulez-vous dire ?
PF : On a beaucoup imaginé les nouvelles technologies comme un outil supplémentaire à la visite. Je pense aux bornes vidéo par exemple. L’audioguide doit constituer l’offre de base du produit touristique proposé : il doit y être intégré dès sa conception mais également a posteriori dans la démarche de communication et de marketing. L’intérêt de l’audioguide numérique est d’enrichir le réel, de décrypter ce que le public voit. Aujourd’hui, le touriste ne se contente plus de connaissances, il veut du savoir : les hommes, les événements, du vécu, de l’anecdotique. Les informations contextuelles sont intéressantes mais nous devons avant tout lui apporter de l’humain, un lien entre le réel et le virtuel. Cette expérience marquera sa sensibilité. C’est tout l’enjeu de la médiation appliquée au tourisme.

AEC : Cela revient à approcher le produit touristique de manière plus ludique ?
PF : Les vacances sont un moment de détente, de rêve. Nous sommes par ailleurs dans une société du zapping et de l’immédiateté, ce qui signifie accessibilité et confort d’utilisation. Mais le contenu ne perd pas forcément en qualité avec l’audioguide numérique car il offre une lecture de la réalité à plusieurs niveaux. Il répond à tous les publics : jeunes, plus âgés, aguerris ou novices. Le château de Chenonceau, par exemple, a été dans les premiers sites à proposer deux formats de visites audioguidées sur iPod, une courte et une longue. Internet, avec son mécanisme du lien hypertexte, a beaucoup influencé notre manière de recevoir l’information : nous allons de l’essentiel à l’anecdotique, du spécialisé au ludique en fonction du niveau de détail recherché. Si l’on considère, en plus, le fait que l’audioguide numérique offre une variété de langages et permet une évolution des contenus, on comprend qu’il peut impacter fortement l’offre touristique de départ. C’est une évolution à saisir par les professionnels du tourisme comme une véritable valeur ajoutée.


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