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Ghardaïa : 21 sympathisants de Fekhar écroués

Publié le 08 décembre 2016 par Amroune Layachi
Ghardaïa : 21 sympathisants de Fekhar écroués

ILS SONT ACCUSÉS D’INCITATION À LA HAINE ET À LA VIOLENCE

Lapolice, qui soupçonnait “des réunions secrètes pour l’organisation d’actions de soutien au détenu Kamel-Eddine Fekhar”, a fait une descente le 24 novembre dernier, vers 20h, pour procéder à leur arrestation.

La mise sous mandat dépôt de 21 Mozabites, mardi, par le juge d’instruction du tribunal de Ghardaïa, pour “incitation à la haine et à la violence, constitution d’une association de malfaiteurs et regroupement non autorisé”, serait en rapport avec l’affaire de l’activiste mozabite et militant politique Kamel-Eddine Fekhar, en prison depuis juillet 2015.

Des sources locales affirment que le meneur des mis en cause,  Cheikh Salah Brahim, la quarantaine, est l’un des anciens dissidents de la grande mosquée mozabite de Ghardaïa, où un groupe mené par Kamel-Eddine Fekhar a affronté un autre groupe issu de la même communauté pendant l’été 2010, dans l’affaire dite “guerre pour le contrôle de la mosquée El-Atik”.

Les 21 Mozabites écroués fréquentaient, en effet, une maison qui leur a été cédée par un ami émigré en France, et où “ils faisaient la prière et organisaient des offices religieux”. Mais la police, qui soupçonnait “des réunions secrètes pour l’organisation d’actions de soutien au détenu Kamel-Eddine Fekhar”, a fait une descente le 24 novembre dernier, vers 20h, pour procéder à leur arrestation. La maison est située au quartier Ahbas-Ouchour, dit Ba-Aïssa-Ouâlouane, à environ 150 mètres des lieux où Kamel-Eddine Fekhar et une vingtaine de ses compagnons ont été arrêtés pendant le Ramadhan 2015.

Les présumés coupables de “réunions clandestines” étaient initialement 22 personnes, dont un mineur, qui, lui, a été placé sous contrôle judiciaire. Nos sources affirment que “tout le groupe a passé 12 jours dans les locaux du commissariat central de Ghardaïa, avant d’être déféré, ce mardi, devant le parquet, et ensuite présenté devant le juge d’instruction du tribunal de Ghardaïa”.

“Comme cela fait 16 mois que Fekhar est derrière les barreaux, sans avoir encore eu droit à un procès, cette nouvelle vague d’arrestations permettra le prolongement de l’instruction et donc un séjour plus long en prison. Nous soupçonnons aussi qu’à travers ces arrestations, les autorités veulent faire cesser tout activisme autour de la libération de Fekhar”, expliquent nos sources. Mais selon l’APS qui citait, hier, une source judiciaire, les services de sécurité ont agi “sur renseignements faisant état de l’existence d’un groupuscule produisant et diffusant des tracts et documents subversifs incitant à la haine et à la violence dans la région de Ghardaïa (…) Les investigateurs ont arrêté les prévenus en flagrant délit de réunion clandestine et la fouille des lieux a permis la découverte de plusieurs documents à caractère subversif et des armes blanches (épées, couteaux, haches et autres objets contondants)”.

La même source évoque comme chefs d’inculpation “participation à des activités subversives, incitation à la haine et à la violence, détention d’armes blanches prohibées, association de malfaiteurs et diffusion de documents et tracts subversifs appelant à la haine ethnique”. Nos sources soutiennent plutôt que “les autorités ont procédé à l’arrestation de ce groupe de 21 individus pour faire cesser les alertes lancées à des ONG et des institutions internationales plaidant le cas de Kamel-Eddine Fekhar”, contre qui, pour rappel, de lourdes charges sont retenues, notamment “atteinte à la sûreté de l’État”.


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