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Sur la débilité des primaires

Publié le 10 décembre 2016 par Gauchiste

La mode est aux primaires. Primaire de la droite, des écolos, de la gauche (l'autre droite donc)... tout ça pour limiter le choix. La mode nous vient des États Unis.

L'idée est qu'on s'est rapidement aperçu qu'avoir différents candidats d'un même parti divisait le nombre de voix entre tous, et ne permettait pas nécessairement d'atteindre le 2nd tour. Donc pour que le combat ait lieu, il fallait forcément un candidat de chaque camp.

Le FN n'étant ni d'un côté ni de l'autre (bien que le Les Républicains s'en rapproche sur de nombreux thèmes), il agite le démon des chaises musicales : les 2 chaises du 2nd tour pour 3 candidats ! La pression est telle qu'on doit absolument choisir le champion de chaque parti pour éjecter le FN de l'équation. Mais avec un effet pervers énorme.

Imaginons une minute un candidat libéral (très opposé à mes idées donc) qui serait « un peu modéré », considérant par exemple que la compétitivité passerait par des salariés en bonne santé, donc soignés. Il proposerait un petit revenu de base pour limiter la délinquance et booster les ventes (version libérale, mais bon, on prend ce qu'on a). Avec ce genre d'argument un peu modéré pour un candidat de la droite, il serait nécessairement éjecté à la primaire.

C'est pourtant ce candidat qui aurait le plus de chance de se faire accepter par le camp adverse. Bon gré, mal gré, on se dirait que ça évite un Fillion ou un Sarkozy, que ce serait ça de pris sur la santé ou l'autonomie, même s'il préfère prélever plus d'impôt sur les pauvres avec la TVA.

Les primaires sont une machine à mettre face à face des candidats que tout oppose. Cela rend clivant le débat, et finalement, si un candidat l'emporte, il sera nécessairement détesté par les 49% n'ayant pas voté pour lui. Il ne sera pas possible d'avoir une opinion modérée pour ces 49%. On choisit deux candidats qui rendent impossible toute concertation.

Tout cela est naturellement très théorique. Car finalement, la machine à voter sert souvent à élire les plus grandes gueules (les débats politiques ne portent jamais sur des visions politiques, mais sur des petites lois explicables en 10 secondes de télévision). Ils sont d'ailleurs capables de se parjurer en cours de mandat.

Bon, je dis ça, mais franchement, sur les 6 de la primaire, je ne vois pas lequel pourrait m'éviter une dépression s'il passait Président.


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