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Confidences de Max Lobé, une lecture de Nkul Beti

Par Gangoueus @lareus
« Confidences » : Un livre pas extraordinaire, mais dont la voix propose une bonne voie de réflexion (…) !             Une chronique de Nkul Beti      

Confidences de Max Lobé, une lecture de Nkul Beti

Copyright Yvonne Bölher

« Confidences »est le troisième roman de Max Lobe, publié en 2016, aux éditions Zoe. En effet, l’écho de sa voix est la reconstitution et la transmission de la conscience historique aux jeunes générations Camerounaises, qui ignorent, pour avoir été lobotomisées systématiquement, l’histoire de l’indépendance de leur pays.
« C’est un tonton qui m’a présenté à un autre tonton qui (…) m’a présenté à papa Makon. C’est papa Makon qui a décidé de m’emmener voir sa vieille mère, Mâ Maliga ».
C’est un Max Lobe déterminé à tirer du gouffre des ténèbres l’histoire de l’indépendance du Cameroun qui va à la rencontre de la captivante Mâ Maliga, dont l’écho de la voix est empreint de l’odeur d’une autre époque, pour se renseigner sur le passé floue de sa terre de départ : le Cameroun. C’est donc au rythme de la douceivresse gouvernée par le matango, le vin de palme, que la voluptueuse vieille dame livre à Max Lobe, qui l’écoute attentivement, son témoignage plein d’humour et de sarcasme sur le mouvement de l’indépendance au Cameroun à travers l’itinéraire du parcours existentiel, la vie, de son pourfendeur Ruben Um Nyobe dit Mpodol.

Derrière la voix de Mâ Maliga, l’auteur exprime cette volonté ferme de reconstituer la vraie histoire du peuple Camerounais, longtemps muselé et lobotomisé, à travers la mémoire des anciens, afin que les jeunes générations se mettent à jour et qu’elles cessent d’ingurgiter et de ruminer l’histoire écrite par la main du colon, et dont plusieurs pages ont été laissées, consciemment, vierges.

Max Lobe, sous le label d’une parlure, en mode au Cameroun, qui résulterait de la proximité entre les langues maternelles camerounaises et la langue française, le camerounisme notamment, nous livre une intrigue hilarante à l’ombre de laquelle se terre une ironie sournoise et frénétique. De fait, la manière d’écriture de l’auteur serait le poteau-mitan pour dédramatiser cet épisode peu connu et peu jovial de l’histoire du mouvement de l’indépendance au Cameroun. Autrement dit, ladite manière d’écriture serait, également, le moyen de ramer à contre-courant des puristes de la langue française en mettant en évidence son caractère instable et agrégatif. Mieux, qu’elle varierait en fonction du biotope où elle est usitée, et, parfois, selon le niveau descolarisation despopulations.  

   Ce roman, proche sur le plan stylistique de « Le cimetière des bacheliers »de François Nkeme, s’inscrit dans la même catégorie thématique que l’œuvre de Hemley Boum, « Les maquisards », qui retrace, aussi, l’histoire du mouvement de l’indépendance au Cameroun mais sous une forme plus romancée et standard.« Confidences »se pose, in fine, comme un livre pas extraordinaire, mais dont la voix propose une bonne voie de réflexion au lecteur sur l’entretien de sa mémoire historique…A lire !                                                                                                    Nkul Beti.Département de français,
Université de Yaoundé I.

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