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La bande de l’angle

Publié le 24 novembre 2016 par Ecotourisme

La plupart des élèves, après avoir passé près d’une heure dans la queue pour sortir – enfin! – du collège, s’attardent peu devant cette porte maudite et se hâtent de rentrer chez eux. Qui ne les comprend pas (surtout en sachant qu’ils pensent plus au copieux goûter qui les attend qu’aux devoirs qu’ils ont négligé de faire)?

Pourtant, nous sommes quatre à nous attarder à l’angle de la rue, où nous restons à discuter pendant presque une demi-heure. C’est une habitude prise depuis la 6e, et qu’il nous paraîtrait aujourd’hui absurde de négliger. Je pense qu’au départ, comme nous étions

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dans des classes différentes, nous prenions ce moment pour nous raconter le déroulement et les anecdotes de la journée ou nous rappeler certains faits qui nous avaient tellement marqués qu’ils revenaient presque toutes les semaines (blagues plus ou moins drôles de nos professeurs respectifs, différents supplices que nous avions endurés ou crises de fou rire par exemple). Nous en profitions également pour nous lamenter à propos de nos devoirs, un de nos sujets de plainte favoris.

Ainsi, nous nous sommes accoutumés à cette transition entre le collège et notre retour chez nous, si bien que de 17 h à 17 h 30, nous régnons en monarques absolus sur ces quelques mètres carrés de trottoir, et il est désormais hors de question que l’on usurpe notre place! De cet endroit stratégique, nous pouvons observer de nombreuses choses, du vieux monsieur louche qui empile des mégots de cigarette au touriste égaré qui nous demande son chemin (un jour, sans le faire exprès, nous en avons envoyé un dans la direction opposée à celle qu’il voulait…), en passant, bien sûr, par plus de la moitié des profs du collège (dans ce cas, nous avons trois solutions : les saluer et même les raccompagner, les ignorer de notre mieux, ou bien tout simplement fuir le plus loin possible). Rien n’écourte ces rassemblements (même si l’un de nous manque cette année de plus en plus souvent à l’appel, sous le prétexte hypocrite que nous tardons à sortir, alors qu’il ne nous attend que quelques secondes à peine), ils vont même s’allongeant et s’enrichissent désormais quelquefois d’un passage à la boulangerie.

Il est donc probable que, dans quelques années, un monument sera érigé à nos noms (et à notre gloire) pour commémorer ces réunions quotidiennes!

Calliope, 4e


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