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[Critique] LES SENTIERS DE LA PERDITION

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LES SENTIERS DE LA PERDITION

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Titre original : Road to Perdition

Note:

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Origine : États-Unis
Réalisateur : Sam Mendes
Distribution : Tom Hanks, DanielCraig, Paul Newman, Stanley Tucci, Jennifer Jason Leigh, Jude Law, Ciarán Hinds…
Genre : Thriller/Drame/Adaptation
Date de sortie : 11 septembre 2002

Le Pitch :
En 1931, Michael Sullivan est un homme de main au service de John Rooney, le caïd de la mafia irlandaise de Rock Island, Illinois. Un soir, alors qu’il doit mener une importante mission pour son boss, son jeune fils Michael Jr. fait le mur et le suit. Il assiste à un meurtre commis par Connor, le fils de Rooney et est découvert. Connor préfère alors se couvrir et tuer tous les membres de la famille Sullivan, mais Michael Sr. et Jr. réussissent à échapper au massacre et décident de se venger…

La Critique de Les Sentiers de la Perdition :

Sam Mendes. Un nom qui est désormais rattaché à celui du plus célèbre espion de la couronne britannique, mais qui avait déjà bien œuvré dans les années 90 et 2000, après avoir exercé ses talents dans le domaine du théâtre en tant que metteur en scène. Il se distingua notamment sur American Beauty, superbe film sur la crise de la quarantaine ou encore Jarhead, film de guerre réaliste et psychologique. Il est ainsi déjà auréolé d’un Oscar et d’un Golden Globe lorsqu’il se voit confier l’adaptation de Road To Perdition, un comic book DC Comics en 2002.

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Immersion dans l’histoire de l’Amérique

L’histoire des Sentiers de la Perdition a de quoi allécher. On suit les errances vengeresses d’un gros bras au cœur tendre et de son fils sur la Côte Est des États-Unis en plein combo Grande Dépression/Prohibition. Sur le papier, le film s’annonce génial et original : mafia irlandaise, road movie, présence d’un enfant donc regard particulier, production DreamWorks (oui oui) casting incroyable et metteur en scène en pleine ascension. Pourtant, le résultat n’estp as à la hauteur des attentes (de celles de l’auteur de ces lignes en tout cas). J’ai vu le film il y a longtemps et je l’avais bien apprécié, il faut dire que la simple vision de bonhommes se trimballant en imper avec des mitraillettes Thompson suffisait à faire ma soirée à l’époque (que j’étais un garçon facile…). Le revoir maintenant me donne surtout une impression de gâchis….

Bon, commençons par les points positifs, tout de même : le film est assez élégant, Mendes ayant un bon sens du cadre et du mouvement. On a ainsi droit à de très beaux plans et à une esthétique sobre et très « classique » (la fusillade sous pluie est un concentré de film noir certifié années 40). Les choix de casting sont plutôt malins et surprenants, mentions spéciales à Jude Law en tueur à gages/photographe amateur de cadavres dérangeant, et à Daniel Craig en enfant gâté du patron de la mafia qui traîne sa gueule d’ange avec un profond malaise. Il est parfait. Le score de Thomas Newman est à l’image… des images justement, soit juste, sobre et efficace, avec un joli thème principal. Le petit Tyler Hoechlin (qui n’est plus si petit et qui incarnera Superman dans la saison 2 de la très dispensable Supergirl) s’en sort assez bien également. Et, bien sûr Paul Newman est impérial et charismatique dans son dernier rôle à l’écran.

Le revers de la perdition

Sinon, presque tout le reste cloche. Il manque toujours un je ne sais quoi. L’émotion est bien peu présente, la faute à une gestion des personnages pas toujours très heureuse, certain n’étant que des fonctions (la famille et le couple que l’on voit à la fin, pur Deus Ex Machina). Tom Hanks interprète avec conviction un homme qui aurait vraiment eu besoin de plus de profondeur, de contraste. Il effraie tout le monde au sein de la Pègre sans qu’on sache vraiment pourquoi et c’est dommage. La présence de l’enfant n’est pas très bien utilisée non plus, son regard sur cet univers sombre et violent aurait peu apporter un vent de fraîcheur et en montrer toute l’absurdité. Mais il se cantonne à illustrer la (plutôt sympa quoique peu subtile) métaphore de la Perdition (ville à atteindre mais chemin de vie à éviter). Le montage n’est pas toujours très heureux et brise certaines ébauches de beaux moments, la faute à un rythme un peu trop soutenu. Et surtout, Antony LaPaglia (FBI Portés Disparus) a été coupé au montage alors qu’il prêtait ses traits à Al Capone (franchement, ça aurait eu de la gueule) ! Bref, si l’écriture avait été au niveau de la mise en scène, on aurait eu droit à un petit chef-d’œuvre.

En Bref…
Les Sentiers de la Perdition est un film de gangsters qui, sans être honteux, aurait pu aller beaucoup plus loin et offrir à Newman une sortie de scène plus flamboyante. Un Mendes mineur mais pas désagréable qui nous permet de voir un casting à contre emploi plutôt sympa, et c’est déjà pas mal…

@ Sacha Lopez

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  Crédits photos : UFD


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