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La musique de Makine

Par Carmenrob

Trouvé chez le vendeur de livres usagés un petit roman de Makine, datant de 2001, La musique d’une vie. En 128 courtes pages, le grand Makine trace les contours d’une vie. La musique de Makine

À la faveur d’une tempête de neige qui cloue les passagers à la gare durant toute une nuit, le narrateur fait la rencontre d’un homme, un pianiste, avec qui il fera le voyage jusqu’à Moscou et qui lui racontera son histoire tragique. Mais pas plus tragique que bien d’autres. Tant d’hommes et de femmes russes, ceux que le narrateur appelle Homo sovieticus avec un mélange de mépris et d’admiration, de colère et de compassion, ont fait face avec le même fatalisme à leur terrible destin.

L’histoire commence alors que le pianiste s’apprête à donner son premier concert public. Concert inespéré au sortir d’une période d’arrestations arbitraires et de menaces pesant sur sa propre famille. Les années de terreur orchestrées par Staline. Pourtant, la foudre va éclater dans le ciel bleu et le jeune homme devra fuir pour se mettre à l’abri. Rattrapé par la guerre, il se battra sous un faux nom. Cette usurpation d’identité finira par être dénoncée et le mènera dans les camps.

Plus que tout, c’est la magnifique écriture de l’auteur, sa profondeur et sa sensibilité qui charment.

Il démarra, s’engouffrant dans les rues tantôt bleues, tantôt traversées par les coulées cuivrées du couchant. Il se disait qu’il devait y avoir dans cette vie une clef, un code pour exprimer, en un langage bref et univoque, toute la complexité de ces tentatives, si naturelles et si douloureusement embrouillées, de vivre et d’aimer.

Andreï Makine, La musique d’une vie, Éditions du Seuil, 2001, 128 pages


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