Bénéficiant d'un puissant buzz lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, Eldorado est en ce moment dans les salles, auréolé de critiques assez dithyrambiques. Le renouveau du road movie ?
La critique
Yvan (Bouli Lanners), la quarantaine, est un dealer d'automobiles solitaire. Hanté par la disparition de son frère, il mène une vie sans grande intensité. Mais voilà qu'un jour, en rentrant chez lui, il surprend un jeune cambrioleur, Elie (Fabrice Adde). Il parvient à le flanquer dehors mais il n'est pas prêt de s'en débarasser. Le harsard l'amène en effet à recroiser Elie alors qu'il fait de l'autostop. Finalement plus touché qu'en colère par ce jeune homme junkie en quête de rédemption, Yvan accepte de l'amener jusqu'à sa famille. Un voyage commence alors, farfelu et plein de surprises...
Eldorado est un film très attachant. Deux portraits d'hommes solitaires, laissés pour compte, y sont dévoilés avec beaucoup de tendresse et de justesse. Si la société les a rejetés, ils pourraient peut être trouver l'un en l'autre leur "Eldorado". Il est aussi difficile de résister au charisme de looser du personnage de Bouli Lanners acteur, que de rester de marbre face à la réalisation particulièrement inspirée et poétique de Lanners réalisateur. La campagne, la route, les nuages : le voyage est de toute beauté et le tout avec beaucoup de sobriété et de modestie. L'anecdotique est transcendé, les rencontres et échanges humains magnifiés. Si le scénario ne témoigne pas forcément d'une grande originalité, si Eldorado n'apporte rien de neuf au road movie, on retrouve un ton, un univers.Mélange réussi d'un humour belge qui a la côte ces derniers temps et d'un cinéma réaliste social, ce long métrage d'une durée idéale de 1h25 se révèle être au final un parfait divertissement estival.
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