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[Critique] 31

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] 31

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Titre original : 31

Note:

★
☆
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Rob Zombie
Distribution : Sheri Moon Zombie, Malcolm McDowell, Richard Brake, Elizabeth Daily…
Genre : Horreur/Épouvante
Date de sortie : 2 janvier 2017 (DTV)

Le Pitch :
Le 30 octobre 1975, alors qu’ils roulent vers leur prochain spectacle, une troupe d’artistes itinérants tombe dans le piège tendu par un groupe de psychopathes. Prisonniers, ils vont devoir survivre à un effroyable dispositif qui va les opposer à une succession de tueurs sanguinaires au sein d’un labyrinthe des plus retors…

La Critique de 31 :

Menant de front une double carrière qui lui permet de sortir à intervalles réguliers des films et des albums, tout en tournant dans le monde entier, Rob Zombie est un homme occupé. The Lords Of Salem, son précédent outrage, avait démontré un désir de sortir du schéma imposé par ses deux premiers longs-métrages, à savoir La Maison des 1000 Morts et The Devil’s Rejects, et avait divisé la critique et le public, fans hardcore compris. Un peu comme son Halloween 2, qui était assorti d’une imagerie un peu psyché aussi étrange que déconcertante. 31, sa nouvelle livraison, fait quoi qu’il en soit tout l’inverse. Elle revient aux fondamentaux. Sur le papier, c’est plutôt séduisant, mais dans les faits, c’est complètement raté.

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Retour dans la maison de l’horreur

Également au scénario, Rob Zombie n’est pas allé chercher midi à quatorze heures le pitch de son 31. Ainsi, comme son titre le suggère, l’action se déroule pendant Halloween et mixe un peu La Maison des 1000 Morts avec Running Man. Des gens doivent survivre à un jeu pervers, dans un espace clos, tenu par de gros tarés armés de trucs pointus et autres outils de torture. C’est tout. Peut-être blasé d’avoir vu son projet initialement prévu prendre l’eau, Zombie est allé directement à l’essentiel sans se préoccuper d’injecter une quelconque dose d’originalité. Les psychopathes en question ressemblent en plus à ceux de The Devil’s Rejects, sauf que cette fois, Sheri Moon Zombie fait partie des gentils… 31 prend des airs de film torché à la va-vite par un gars qui n’en a manifestement rien à cirer. Connu et apprécié des amateurs d’horreur, Zombie a tablé sur ce que ses fans connaissent et apprécient de lui mais sans trop forcer. Parce qu’autant le dire tout de suite : nous n’aurions rien eu contre un bon vieux slasher. En théorie, cette version viciée de Running Man que semblait être 31 sur le papier n’avait rien de déplaisant au premier abord. Le problème ne vient pas de là. Pas uniquement en tout cas. Le vrai soucis, c’est que la fainéantise avec laquelle ce bon vieux Rob a écrit son script est aussi de mise dans tous les autres aspects de la production.

Menu best-of indigeste

31 est un film violent. Très violent. Mais 31 est aussi un film bavard et plutôt crétin. À l’instar de The Lords Of Salem qui péchait par une écriture souvent à côté de la plaque, il ne brille pas spécialement par la pertinence de son propos et se prend régulièrement les pieds dans le tapis. Le personnage campé par Richard Brake, que l’on voit en gros plan sur l’affiche est d’ailleurs un bon exemple : le mec parle beaucoup et il devient vite évident que tout ce qu’il a à raconter n’a aucun intérêt. Rob Zombie a tendance, depuis Halloween, à un peu trop se regarder le nombril et si c’est moins marqué ici que dans son précédent long, on retrouve tout de même des facilités scénaristiques et cette outrecuidance propre au cinéaste. Au lieu d’envoyer du lourd niveau épouvante et gore, il en fait des caisses. Ses protagonistes sont transparents ou lourdingues. Il n’y a pas de juste milieu. Les psychopathes s’enchaînent et personne ne parvient à ne serait-ce que venir raviver une flamme de toute façon éteinte depuis un bon bout de temps. Car on sent venir rapidement que 31 ne fera pas date. Pire, on sait dès le début qu’il s’imposera sans mal comme le pire film de Zombie. Comme un téléfilm mal filmé, mal écrit, mal joué et mal produit. Carrément oui. L’esthète Rob Zombie, celui qui nous a gratifié de deux premiers films appliqués et d’une flopée de clips au diapason, a perdu (momentanément on l’espère) son mojo. Dans 31, son cinéma se résume à une enfilade de facilités et de lieux communs. L’action n’est pas spécialement lisible, la géographie des lieux est bordélique, on ne comprend pas où les acteurs vont ni d’où ils viennent et au final, on s’en moque, tant les enjeux sont inexistants. Surtout qu’en l’occurrence, le dénouement est aussi prévisible que décevant.
Pour résumer, seule la bande-originale, composée de tubes rock sélectionnés avec goût, fait le job. C’est peu…

Sheri Moon Zombie pour toujours

Et puis il y a la muse de Rob Zombie. Celle qui est partout et qu’on retrouve encore une fois au premier plan. Une actrice qui a pu se montrer pertinente par le passé mais qui ici, sombre avec le navire. Manque de bol, c’est elle qui mène tout la joyeuse troupe et c’est donc elle qui contribue à donner au métrage son rythme. Elle en fait des tonnes et son rôle est plus ou moins le même que celui qu’elle jouait dans La Maison des 1000 Morts et dans The Devil’s Reject. Sauf qu’ici, oui, on le répète, elle fait partie des gentils… De toute façon, peu importe. Richard Brake s’implique bien, histoire de pimenter la sauce, mais la direction d’acteurs est molle, voire inexistante. Zombie préfère nous ressortir le champ lexical du cirque et s’autocaricature sans même sembler s’en rendre compte. Ça passe pour ce qui est des clips de ses chansons mais au cinéma, c’est trop. Il faut changer de disque. C’est urgent.

En Bref…
31 est un mauvais film d’horreur. Un ramassis de clichés indigestes qui n’assure jamais, ne serait-ce que sur un plan purement visuel. Une amère déception donc. Un long-métrage aussi vain qu’ennuyeux,qui dénote d’un manque d’inspiration et/ou de motivation flagrant de la part de Zombie. Et comme il intervient après le déjà bien gonflant The Lords Of Salem, l’envie de lui pardonner ce nouveau faux pas n’est pas particulièrement intense.

@ Gilles Rolland

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  Crédits photos : Seven 7


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