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Allah Las – Calico Review

Publié le 06 janvier 2017 par Rocknrank

Allah Las – Calico Review

En 2014, les Californiens nous avaient affublé d'un putain de bon disque folk rock West Coast avec " Worshsip The Sun ". Mon dieu que c'était jouissif ! Un grand espoir naissait.

Avec ce troisième chapitre, qu'allaient nous faire les Allah Las ? Un virage musical à 180 degrés ? Ou creuser l'excellent sillon vintage dans lequel ils se sont placés ?

" Calico Review " parait donc en Septembre 2016. Tout prête à rêver. Le groupe, fervent défenseur d'une tradition rock vintage, met la main sur une partie du matériel ayant servi à enregistrer le chef d'œuvre des Beach Boys : le bien nommé " Pet Sounds ". Ils s'enferment aux studios Valentine Records.

Déception...

Une entame d'album complètement ratée. Soporifique à souhait... Un peu trop tiré sur le joint les gars ? Strange Heat et Satisfied écrasent dans la torpeur. Tout est brume et tétanie. Comme figé par une rythmique qui noie le tout dans un étrange carcan de sons feutrés et gluants. Aucune dynamique dans la mélasse.

Il faut attendre le troisième titre pour retrouver un peu de nervosité avec Could Be You qui sonne comme du V elvet Underground avec la nonchalance d'un chant à la Dandy Warhols. Les choses deviennent vraiment plaisantes avec ce High & Dry qui bloque les compteurs à 1967 grand maximum. Rien de nouveau et d'innovant au pays des Allah Las. Ici on est en terrain rétro. Le bonheur. Un retour aux sources fécond et providentiel. Oui soyons conservateurs. Au diable les sons synthétiques.

Néanmoins ce nouvel opus n'a pas le charme ni la créativité de son prédécesseur. Les Allah Las peinent à donner le peu d'impulsion nécessaire aux chansons pour ne pas sombrer dans l'ennui à l'image de Mausoleum. Tempo plombant. Rythmique plaquée mollement. Et le chant n'aide pas à pimenter l'affaire. Même travers sur cette entrée en matière pop baroque qui vire rapidement au garage folk psychédélique : Autumn Dawn. A la croisée des élucubrations narcoleptiques de Syd Barret et du Brian Jonestone Massacre. La ronflante et pénible Warmed Kippers suit le même tracé.

Problème d'un groupe qui a décidé d'être une démocratie sur ce disque en donnant la possibilité à chacun de s'exprimer à la composition et au chant. Une dimension collective qui marche rarement à moins de réunir en son sein un paquet de gens brillants comme les Beatles ou Pink Floyd. La démocratie est rarement le meilleur allié de la musique.

Roadside Memorial ravive la flamme. La cavalerie est en marche à la conquête du Midwest. Tempo sautillant. Charles Bronson, Clint Eastwood et James Coburn chevauchent notre propre Western Spaghetti. Joli travail des guitares qui tricotent de jolis motifs hispanisants qui nous ramènent au bon temps de Robbie Krieger ( The Doors) et John Echol ( Love). 200 South La Brea imprime ce registre western avec banjo d'un côté et gimmick sunshine pop de l'autre. Percées de fuzz et refrains aux choeurs veloutés. Cela fleure bon Donovan. Les influences restent inchangées.

Famous Phone Figure est une jolie ballade surannée. Les harmonies sont voilées. Comme si la chanson s'écoutait sur un vieux gramophone. Une marche qui fout le bourdon. Tout d'un coup, c'est une vie qui défile comme sur un vieux film en 8mm. Brève magnificence. Le plus beau titre du disque, mêlant influences baroques des Bee Gees et Harry Nilsson période 60's.

Terra Ignota et Place In The Sun achèvent d'enfoncer le disque dans les méandres... Chant languissant et nasillard. Les guitares ont beau broder de jolies figures de style comme sur tout le long de l'album, chant et batterie ne leur rendent pas justice. Flemmardise ? Panne d'inspiration ? Auto-complaisance ? Les Allah Las ont un peu foiré ce troisième ouvrage hormis quelques chansons de bonne facture ici et là. Mais rien de mémorable. Accouchant d'un chef d'œuvre sur le précédent disque, nous voici nourris bien maigrement...


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