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Kid CuDi « Passion, Pain & Dragon Slayin' » @@@½

Publié le 16 décembre 2016 par Sagittariushh @SagittariusHH
kid-cudi-ppds - Hip-Hop/Rap, - Trip Hop/ Electro/ Alternatif

Kid CuDi « Passion, Pain & Dragon Slayin' » @@@½

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On avait totalement perdu Kid CuDi. L’amoureux éperdu de Man on the Moon que j’étais n’avait plus que mes yeux et mes oreilles pour le voir s’enfoncer dans des projets de plus ou plus abscons et nébuleux, et parallèlement dans une spirale auto-destructrice. Peut-être parce que l’alcool, la drogue, la dépression, bien que ces trois paramètres peuvent s’avérer de puissantes sources de créativité.

Pour sa part, son univers devenait petit à petit aussi inintéressant qu’inquiétant. Mais alors que la sortie de l’album prévu pour Septembre 2016 fut ajourné au Décembre le temps qu’il se remette d’aplombs dans un hôpital psychiatrique, une lueur d’espoir est réapparue avec Passion, Pain & Dragon Slayin’.

L’indice qui a laissé penser que l’album pourrait être assez bon, au-délà de la participation d’Andre 3000, Pharrell Williams, Travis Scott et Mike Dean sur quelques prods, c’est le découpage en actes (Tuned, Prophecy, Niveaux de l’Amour [sic] et It’s Bright and Heaven is Warm), une similitude partagée avec Man On The Moon 1 et 2. De là, il suffisait de faire un lien. Subséquemment, Passion, Pain & Dragon Slayin’ s’écoute dans l’ordre et non pas en lecture aléatoire, à commencer par le single trippant et mystique « Frequency » qui nous met tout de suite dans l’ambiance (« couple girls, couples stories and a couple shrooms »).

Et un décollage en douceur pour un voyage en fusée dans de l’électro stratosphérique au milieu de laquelle les marmonnements deviennent des symphonies dont seul Cudi a le secret. Aucune turbulence sur PP&DS, juste des passages musicalement hyper ennuyeux (« Wounds« , « Swim in the Light » avec son autotune, « Dance 4 Eternity« , « The Commander« …), avec des longueurs et des vides (on est dans « l’espace » qui est le sien je rappelle), mais quand ça fonctionne, il crée de véritables merveilles comme « Mature Nature« , « Releaser » avec son cadre baroque, le lugubre « Distant Fantasies » ou encore « ILLusions« . Certains instants sont touchés par la grâce comme « Rose Golden » avec Willow Smith et pourquoi pas « Cosmic Warrior« . Cudder a fait de petits progrès au niveau de la production, bien aidé par Plain Pat, Dot da Genius et aussi Mike Dean. D’autres font plus office de, pas nécessairement « bouche-trou », mais comblent des interstices comme « Kitchen » ou « Releaser« .

Mais il n’y a pas que Kid Cudi pour faire cet album de Kid Cudi. Il y a d’abord, et surtout, Andre 3000, une des rares personnalités à avoir déclaré qu’il aimait beaucoup Speedin’ Bullet 2 Heaven. Et par deux fois. La première sur le refrain et quelques ad-libs chantés sur « By Design » (co-produit par Pharrell Williams, en plus), une chanson à la teinte pop exotique. La deuxième, c’est encore un couplet de la mort-qui-tue sur « The Guide« , dans une ambiance qui évoque légèrement ATLiens. Leur complicité fonctionne très bien, c’est une chose, et celle avec Pharrell en est une autre qui marche tout aussi bien. Il signe la double-prod originale de « Flight at First Sight / Advanced« , première moitié qui laisse rêveur avec ces touches de synthé astrales, la seconde moitié qui joue des claviers de téléphone avec un passage rap de CuDi. Monsieur Williams s’occupe également de l’atterrissage pleine de joyeuseries avec « Surfin’« . Dommage que la collaboration avec Travis Scott sur « Baptized in Fire » ne soit pas meilleure que celles sur Birds in the Trap.

L’essentiel à retenir sur les 19 tracks:
« Frequency »
« By Design » feat Andre 3000
« All In » (prod Mike Will Made It)
« ILLusions »
« Rose Golden » feat Willow Smith
« Flight at First Sight / Advanced » feat Pharrell
« Distant Fantasies »
« Mature Nature »
« Cosmic Warrior »
« The Guide » feat Andre 3000
« Surfin’ » feat Pharrell

Bonne nouvelle, on a enfin retrouvé Scott Mescudi, le garçon qui au fond de sa solitude explore les étoiles dans sa tête, avec sa musique sans genre mais qui a du style. Le voilà sur la voie de la réhabilitation avec un sixième album non sans défauts, toutefois le plus abouti depuis son side-project WZRD.


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