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Critique Ciné : Primaire (2017)

Publié le 09 janvier 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Primaire // De Hélène Angel. Avec Sara Forestier, Vincent Elbaz et Patrick d’Assumçao.


Hélène Angel n’est pas spécialement une réalisatrice connue. Sa carrière de vingt ans n’a pas été spécialement jonchée de réussites. Le dernier film en date, Propriété interdite (2011) était particulièrement mauvais. Mais avec Primaire, il y a un vrai changement. Alors certes, Primaire est grandement aidé par une Sara Forestier (Suzanne) brillante du début à la fin, impliquée dans son rôle de professeure des écoles. Ce que je trouve cependant dommage avec ce film c’est sa fin, qui en déconcertera plus d’un. Mais c’est une façon intéressante de parler du métier, pas toujours facile, de professeur des écoles en s’éloignant des clichés sur les enseignants qui abreuvent les films français depuis des années (et notamment les comédies). Car la vraie vie dans une classe ce n’est pas Les Profs, ce n’est pas les Sous Doués, ce n’est pas tout ça. Cela se rapproche beaucoup plus de Primaire. Et encore, Primaire a la malice de s’intéresser au métier d’enseignant plus qu’aux élèves qui ne sont qu’un gage comique pour amuser la galerie. Et sincèrement, ce n’est pas ce que j’ai préféré dans ce film, loin de là. Mais le film est juste dans sa façon d’aborder son sujet, parvenant à raconter des histoires intelligentes avec une façon de faire réellement travaillée.

Florence est une professeure des écoles dévouée à ses élèves. Quand elle rencontre le petit Sacha, un enfant en difficulté, elle va tout faire pour le sauver, quitte à délaisser sa vie de mère, de femme et même remettre en cause sa vocation. Florence va réaliser peu à peu qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre...

Je pense que beaucoup de profs vont se retrouver dans Primaire. Je ne suis pas prof mais l’on sent que les situations que les personnages vivent sont des choses qui ont été vécues par des enseignants. Sara Forestier porte en grande partie ce film sur ses épaules. Elle est impliquée et l’on sent qu’elle veut nous partager quelque chose. Cette actrice, assez souvent clivante, trouve ici une façon juste d’accorder les violons de tout le monde. J’ai toujours adoré cette actrice mais avec Primaire elle confirmera son talent à ceux qui n’ont pas été complètement séduits au premier abord. Primaire ne cherche pas non plus à édulcorer certaines choses qui font mal. Je pense notamment à l’histoire de Charlie et du rôle qui a été choisi pour elle dans la pièce annuelle de sa classe. Mais le film sait ne pas tomber dans le pathos ou la surenchère sentimentale. Il y a donc les enfants qui sont là pour nous amuser et délivrer quelques situations cocasses sans trop forcer pour autant. Finalement, Primaire est un joli film, teinté de plusieurs sentiments à la fois et qui parvient à nous offrir une vision globale d’un métier qui n’est jamais montré de façon trop réaliste au cinéma. Je crois que depuis Entre les murs de Laurent Cantet, aucun film n’avait su être aussi intéressant sur le sujet (en dehors des documentaires car il y a eu des bons tout de même)… et c’en est assez désolant.

Note : 9/10. En bref, un film bien équilibré avec une Sara Forestier au sommet.


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