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CANCER : Pourquoi les cellules cancéreuses n'aiment pas du tout la vitamine C ? – Redox Biology

Publié le 10 janvier 2017 par Santelog @santelog

CANCER : Pourquoi les cellules cancéreuses n'aiment pas du tout la vitamine C ? – Redox BiologyPourquoi les cellules cancéreuses n’aiment pas du tout la vitamine C ? Parce que de faibles niveaux d’enzyme catalase rendent les cellules cancéreuses vulnérables à une dose élevée de vitamine C, répond cette équipe de l’Université de l’Iowa. Or cette enzyme appelée catalase est la voie principale pour éliminer le peroxyde d’hydrogène généré par la décomposition de la vitamine C et ce dérivé réactif de l’oxygène (reactive oxygen species, ROS) endommage les tissus et l’ADN des cellules tumorales. Ainsi, si jusqu’ici la vitamine C restait une thérapie très discutée contre le cancer, cette étude, présentée dans la revue très spécialisée Redox Biology précise non seulement le processus d’action, mais le bon mode d’utilisation.

La plupart des traitements à base de vitamine C sont par voie orale ; ces scientifiques montrent, dans un premier temps, que la voie intraveineuse, en contournant le métabolisme normal de l’intestin et les voies d’excrétion permet de parvenir à des niveaux sanguins 100 à 500 fois plus élevés que les niveaux observés avec l’ingestion orale. C’est cette concentration super-élevée dans le sang qui est cruciale pour la capacité de la vitamine C à attaquer les cellules cancéreuses. De précédentes études avaient justement suggéré, in vitro et in vivo chez la souris, qu’à ces niveaux extrêmement élevés la vitamine C tue sélectivement les cellules cancéreuses, mais pas les cellules normales.

Les scientifiques de l’UI ont donc testé l’approche par essais cliniques, dans le traitement des cancers du pancréas et du poumon en combinant des doses élevées de vitamine C intraveineuse avec la chimiothérapie standard ou la radiothérapie. Des essais de phase 1 avaient déjà montré une bonne tolérance de la thérapie combinée. Cette nouvelle étude suggère son efficacité et montre précisément une amélioration de la survie. L’étude montre que :

  • la vitamine C se décompose facilement, générant du peroxyde d’hydrogène, une espèce réactive de l’oxygène capable d’endommager les tissus et l’ADN,
  • les cellules tumorales sont beaucoup moins capables que les cellules saines d’éliminer ce peroxyde d’hydrogène nocif,
  • les niveaux très élevés de vitamine C n’affectent pas les tissus normaux mais permettent de réduire le tissu tumoral.

Les cellules normales ont plusieurs façons d’éliminer le peroxyde d’hydrogène et de le maintenir à des niveaux très bas afin qu’il ne cause pas de dommages. C’est l’enzyme appelée catalase qui contrôle cette voie principale d’élimination du peroxyde d’hydrogène généré par la décomposition de la vitamine C. Or les cellules tumorales, à faibles niveaux d’activité  » catalase  » sont donc plus vulnérables au peroxyde d’hydrogène.

Une nouvelle donnée fondamentale donc, qui appelle à déterminer quels cancers et quelles thérapies pourraient être améliorés par l’inclusion d’ascorbate à haute dose dans le traitement. Les cancers avec de faibles niveaux de catalase sont susceptibles d’être les plus sensibles alors que les cancers à niveaux relativement élevés de catalase pourraient être les moins sensibles. Il reste donc à développer des méthodes pour mesurer les niveaux de catalase dans les tumeurs.

Source: Redox Biology December 2016 DOI : 10.1016/j.redox.2016.10.010 Tumor cells have decreased ability to metabolize H2O2: Implications for pharmacological ascorbate in cancer therapy

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Lire aussi :CANCER: La vitamine C donne-t-elle un coup de pouce à la chimio?

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