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Critiques Séries : Glacé. Saison 1. Pilote & Episode 2 (France).

Publié le 12 janvier 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Glacé // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilote / Episode Deux.


Quand la France se met aux thrillers scandinaves, cela donne Glacé. Mais Glacé ne vaut pas Midnight Sun (Canal +) et bien d’autres mais cela reste une tentative intéressante de la part d’M6 malgré tout. Adaptée du roman de Bernard Minier, Glacé ne laisse rien de véritablement imperméable. Le scénario se suit sans déplaise ment mais rien n’est suffisamment original pour que l’on ait réellement envie de se plonger dedans. M6 a beau vouloir se remettre dans le bain des fictions de prime-time, avoir engagé Charles Berling dans le rôle titre (et c’est un bon choix), cela n’est pas suffisant. La vraie force de Glacé est son décor. Cette suite de paysages brumeux et enneigés est magnifique. Cela permet de créer une atmosphère pesante, à la limite suffocante permettant d’utiliser les Pyrénées à bon escient. Comme les thrillers scandinaves, le lieu est donc important. Midnight Sun a également exploité son décor afin d’en faire un personnage à part entière de la série. Je crois que c’est le seul élément que l’on peut véritablement retenir de Glacé. Bien que la série parvienne au travers de ces deux épisodes à rester classique sans faire de vagues, les héros sont bourrés de clichés du genre que l’on a l’impression d’avoir déjà trop vu auparavant. Et cela n’aide pas vraiment Glacé à être aussi approfondie et subtile qu’elle en le devrait.

A flanc de montagne, dans les Pyrénées, est découvert le cadavre d’un cheval sans tête accroché à 2000 mètres d’altitude, au sommet d’un téléphérique. Les capitaines Servaz et Ziegler se voient confier cette enquête. A quelques kilomètres de là, dans un centre pénitentiaire de haute sécurité, la jeune psychiatre Diane Berg entame des séances de psychothérapie auprès de Julian Hirtmann un dangereux tueur en série arrêté des années auparavant par le capitaine Servaz... Les destins de ces quatre personnages vont se percuter dans une enquête des plus terrifiantes.

Glacé a du mal à rendre son histoire logique et passionnante car la caricature donne l’impression que nous ne sommes pas face à quelque chose de suffisamment naturel pour coller aux splendides décors que l’on nous cale en face. Mais le ton est trop facile et trop cliché pour véritablement accrocher. C’est un paradoxe qui donne l’impression que Glacé repose plus sur son décor que sur le reste alors que l’histoire en elle-même est beaucoup plus importante. Ce ne sont pas quelques beaux paysages qui vont donner envie de se coltiner six épisodes d’une série, mais plutôt son histoire. Quand elle le veut, elle sait créer un brin de suspense ici et là mais le casting n’est pas aidé. Charles Berling, très convaincant, tente de donner un peu de solidité à cet ensemble, mais ce n’est pas suffisant pour porter Glacé jusqu’au bout de ces deux épisodes. Je ne connais pas le roman de Bernard Minier mais je sais que certains lecteurs ont été déçus du résultat. L’adaptation est un peu trop fainéante, comme si l’on n’était pas capable d’adapter des romans. Mais je ne peux pas vraiment juger dans le sens où je découvre l’histoire de Glacé en même temps que le scénario de la série la distille.

Glacé tente alors de s’inspirer à droite et à gauche de certaines choses (notamment le Silence des Agneaux) et malgré quelques séquences visuellement sympathiques, on est bien loin d’une série au rythme efficace. Je n’ai pas besoin d’action tout le temps, mais le rythme ne se joue pas uniquement dans des cliffanghers. Cela a besoin d’être aussi important dans les dialogues qui doivent muscler l’histoire et pas nous donner l’impression que l’on est en train de nous délivrer un écran de fumée sans feu. En tentant de copier ce qui se fait à l’étranger sans trouver son propre style, Glacé s’est égarée et c’est là que c’est le plus problématique. Pascal Chaumeil (Spotless, Un petit boulot) n’est pourtant pas un mauvais scénariste. Décédé en 2015, on lui doit le scénario des deux premiers épisodes de Glacé. Malheureusement, il n’a pas réussi à reproduire ce qu’il avait réussi à faire avec Un petit boulot (2015), son dernier film en tant que réalisateur avant qu’il ne décède.

Note : 3.5/10. En bref, Glacé est ambitieuse mais pas à la hauteur de ses ambitions. En se concentrant sur de jolis paysages plus que sur l’efficacité de son scénario, la série s’égare rapidement…


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