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Critique Ciné : Nocturnal Animals (2017)

Publié le 12 janvier 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Nocturnal Animals // De Tom Ford. Avec Amy Adams, Jake Gyllenhaal et Michael Shannon.


Adapté du roman d’Austin Wright, Nocturnal Animals avait tout pour être le nouveau film d’un certain David Lynch. Tom Ford tente alors d’adopter le style du réalisateur de Eyes Wide Shut ou encore Mlulholland Drive à sa sauce. Tom Ford (A Single Man) n’est pas spécialement un réalisateur chevronné avec une belle carrière derrière lui. On lui doit un film passable et rien d’autre. C’est donc avec ce second film qu’il tente de démontrer qu’il est réellement capable de quelque chose. Le résultat est forcément en dessous de ce qu’il cherchait à atteindre mais Nocturnal Animals n’est pas dénué d’intérêt. En effet, le film suit un schéma étonnant, mélangeant fiction et réalité afin de créer un vrai parallèle entre les deux et ainsi, une prise de conscience pour notre héroïne, Susan Morrow qui se rend compte de la bêtise qu’elle a faite quand elle a décidé de quitter celui qui était réellement fait pour elle, pas celui pour qui elle l’a quitté. Nocturnal Animals est un thriller psychologique, jouant avec la violence suggérée et avec des moments assez forts qui impliquent pas mal de choses tout au long du film. Le résultat mélange alors mélo sentimental et quelque chose d’un brin différent, tirant sur le polar noir mais pas totalement. Mais c’est aussi une certaine forme de critique de la société américaine profonde.

Susan Morrow, une galeriste d’art de Los Angeles, s’ennuie dans l’opulence de son existence, délaissée par son riche mari Hutton. Alors que ce dernier s’absente, encore une fois, en voyage d’affaires, Susan reçoit un colis inattendu : un manuscrit signé de son ex-mari Edward Sheffield dont elle est sans nouvelles depuis des années. Une note l’accompagne, enjoignant la jeune femme à le lire puis à le contacter lors de son passage en ville. Seule dans sa maison vide, elle entame la lecture de l’oeuvre qui lui est dédicacée.
Dans ce récit aussi violent que bouleversant, Edwards se met en scène dans le rôle de Tony Hastings, un père de famille aux prises avec un gang de voleurs de voiture ultraviolents, mené par l’imprévisible Ray Marcus.
Après lui avoir fait quitter la route, le gang l’abandonne impuissant sur le bas-côté, prenant sa famille en otage. Ce n’est qu’à l’aube qu’il parvient au commissariat le plus proche, où il est pris en charge par le taciturne officier Bobby Andes . Un lien fort va se créer entre les deux hommes, et lier leurs destins dans la poursuite des suspects, coupables d’avoir donné vie au pire des cauchemars de Tony.

Nocturnal Animals ne se refuse rien et parvient ainsi à faire quelque chose d’assez étonnant (et sympathique) à la fois. Tom Ford livre alors ici un film un brin viscéral, comme il faut, tout en ajustant le tout avec quelques bons sentiments ici et là. Tom Ford, plus connu pour être un créateur de mode qu’un réalisateur tente de démontrer qu’il a d’autres talents. Notamment celui de créer un univers particulier, proche de ce que David Lynch a pu notamment faire avec son brillant Mulholland Drive. Ce film me hante encore aujourd’hui alors que Nocturnal Animals n’est pas aussi frappant. Il y a des moments forts, avec de la violence et quelque chose qui tente de nous impliquer mais le récit est complexe et a énormément de mal à délier les choses au fil des minutes qui passent. C’est dommage car le casting est clairement une belle réussite. A commencer par Michael Shannon dans le rôle de cet inspecteur qui apporte une vraie touche d’humour bienvenue. Jake Gyllenhaal reste quant à lui fidèle à lui même, prouvant encore une fois ses capacités à jouer tout un tas de rôles différents. Je m’attendais à ce que son rôle soit légèrement différent compte tenu de la bande annonce mais le résultat reste séduisant. Enfin, il y a Amy Adams, convaincante mais qui n’a malheureusement pas beaucoup de choses à faire passer. Dans le récit son personnage reste un brin coincée dans son lit et dans le livre qu’elle lit. Dommage.

Note : 6.5/10. En bref, un film ambitieux qui n’est pas toujours à la hauteur de l’ambition qu’il s’est créé.


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