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« Imagine-t-on Mme De Gaulle mise en examen ... ? »

Par Pseudo

yvonne-de-gaulle-max-hymans.jpgBon Dieu, ils sont donc tous pareils ! Ils l'aiment donc tellement, ce fric !

Fillon était à peu près le seul, parmi cette armée de branquignols boquillant vers l'Elysée, à avoir une stature d'homme d'Etat – on a bien dit stature, pas programme, la comprendra-t-on jamais cette nuance ?

On ne s'apprêtait pas à élire le Premier ministre, le grand maître des affaires domestiques responsable devant le Parlement – notre Teresa May à nous. On allait désigner, par le plébiscite, notre reine Elisabeth ! Merde, c'est quand même autre chose ! Quand est-ce que ça va rentrer dans les ciboulots, citoyens ? C'est ça la Cinquième République, d'abord ça !

Les comptes et décomptes de fonctionnaires à virer, de pastilles Valda et autres potions à rembourser au quart ou à la moitié, d'heures à bosser, chômer ou faignanter au bureau, de pourcentage de céhessegé à faire muter en tévéha, de taux de nitrate ou d'oxychlorure de sodium à autoriser dans le biberon des bambini, tout ce bobinard d'apothicaire et le reste, ça n'était pas l'enjeu du jour !

L'enjeu du jour, c'était le monarque. Le pays, si l'on préfère. La nation, la France, sa tenue générale, son intégrité, sa place dans le reste du monde, sa réputation, sa représentation.

L'enjeu du jour, c'est ce qu'on nomme – ils en ont tous plein la bouche nos commentateurs – les affaires régaliennes : sécurité, justice, défense, diplomatie. Et rien de plus. Rien de plus, mais c'est énorme, parce que c'est le garant de l'essentiel : à l'intérieur, la cohésion, donc la paix civile, le bien le plus précieux pour toute société ; à l'extérieur, le respect de notre réputation et de nos intérêts, donc la paix tout court. Le suprême bien commun.

Le monarque, qu'il soit roi ou président, est celui qui prétend incarner cela. Tout ce que nous n'avons plus depuis dix ans au moins. Dix ans ! Le temps de deux quinquennats indignes et débiles, qui ont divisé, rabougri, et finalement ridiculisé ce pays.

Et on aurait adoubé un Filoche pour réparer les dégâts ? Une Sylvia Pinel, un Poisson, un Copé ?

A gauche, il n'en restera que deux : Mélenchon l'imprécateur rouge, enfant de Robespierre et de Pol Pot, qui nous rendra très vite insupportables aux autres nations d'Europe ; et probablement Hamon l'utopiste, qui ruinera tout à la fois les finances du pays et la confiance du peuple.

Il y avait bien Valls, mais les socialistes sont tellement écœurés d'eux-mêmes qu'ils préfèrent éliminer le seul ayant quelque chance de leur éviter une déroute infamante.

A droite, pourrait-on laisser les clés au couple Le Pen-Philippot ? On imagine un instant le bordel ambiant ! Le branle-bas de combat à l'intérieur, la mise au ban à l'extérieur...

Au centre Macron écrase la concurrence. Et alors ? Il n'est qu'un trompe-l'œil. Quelles épaules a-t-il, le petit démagogue en col blanc qui n'a connu que l'ENA et la banque Rothschild, pour affronter des Trumps, des Poutine, des Teresa May, des Angela Merkel ?... Et tout ce reste du monde qui ne se résume pas à quelques dossiers de cabinet ministériel, mais gronde, provoque, bouscule, menace, cherche la faille chez l'autre, la faiblesse, l'impréparation, l'intimidation...

Alors, il nous restait Fillon, l'outsider imprévu, ignoré par la clique arrogante des sarkozistes et des juppéistes, qui s'en sont bien mordu les doigts. Et voilà que lui aussi se retrouve avec une casserole... Qui pourrait bien lui avoir été accrochée au pantalon par un (une ?) de ses bons (bonnes ?) « ami(e)s »...

On le pressent, ça va lui coûter cher. Quand on commente le général De Gaulle dans le texte, il faut avoir fait le ménage chez soi, c'est bien normal : « la femme de César ne doit pas être soupçonnée ».

Tout ce gâchis pour n'avoir pas su résister à la tentation d'une manne trop facile d'accès. Comment faire pour protéger les hommes politiques d'eux-mêmes ?

(Photo : Mme Yvonne De Gaulle, 1959 © Musée Air France)


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