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Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 219

Publié le 29 janvier 2017 par Antropologia

Du caviar pour Noël, cela en jette

Pas toujours facile de faire des cadeaux pour Noël. L’alimentaire, je vais voir de ce côté là, cela plaît toujours, on est sûr de ne pas se tromper. Ma boîte à lettres regorge de suggestions avec ses catalogues publicitaires : Lidl consacre une page entière au «caviar, invité d’honneur…un mets délicat qui aime aussi la simplicité», Intermarché propose son «caviar d’Aquitaine», voilà, c’est celui- là qu’il me faut.

Je ne le trouve pas, je demande à la dame du rayon traiteur où je dois chercher, elle en a, mais derrière le comptoir, crainte des vols vu le prix, m’en sort une boîte, j’en prends plusieurs, toutes celles qui restent en fait.

Les boîtes de 20 grammes sont en gloire sous grand blister rond, présentées comme l’hostie dans l’encensoir, cela en jette, je lis sur l’étiquette : «Fabriqué à Saint- Loubès, 33452, à consommer avant mai 2017». J’en sais assez.

Pas besoin d’aller sur le net consulter Chef Simon, mon blog de cuisine de référence, je viens d’acheter, futur cadeau,  les Lettres à mon gendre de Bernard Manciet, il parle de servir « un ou deux grains de  caviar sous un œuf frais de poule à peine poché », moi j’en attaque direct retour des courses une boîte entière et encore plus simplement, sur de la baguette grillée à l’instant.  Il faut bien tester. C’est un régal !

Ravie, je range mes boîtes avec les autres cadeaux, des livres surtout.

Quelques jours plus tard, toute fière, je montre mes belles emplettes à quelqu’un de très proche qui regarde attentivement l’étiquette, déniche une mention microscopique, dessous, qui m’a échappé : «A conserver entre 0 et 4°, avant et après ouverture» !  Ces boîtes de conserve ne sont pas de vraies boîtes de conserve, juste des contenants métalliques clipsés très difficiles à ouvrir, la chaîne du froid a été rompue depuis plusieurs jours,  je ne vais pas rendre malade des personnes que j’aime,  je dois jeter mes précieuses boîtes.

Pourtant, avec l’alimentaire, de luxe en plus, chacun sait qu’on ne peut pas se tromper.

Thérèse Marsan

Noël 2016



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