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Benoît Hamon, candidat de l'inutile

Publié le 30 janvier 2017 par Despasperdus

Manuel Valls éliminé à l'issue du second tour de la primaire de la belle alliance populaire, je ne devrais pas bouder mon plaisir, sauf que le vainqueur n'est pas celui qui a gagné...

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En effet, en l'espace de 5 ans, la droite du PS est passée - en défendant sans ambiguïté ses idées - de 5 % à plus de 40 % des voix.

Cette droite du PS qui assume désormais son néolibéralisme et qui a gouverné se demande si elle ne va pas rejoindre en masse Emmanuel Macron, le représentant d'une droite qui ne veut surtout pas dire son nom. En l'occurrence, une droite à la fois économiquement et socialement thatchérienne , et progressiste au plan sociétal. Le tout enrobé dans un jeunisme médiatique pour créer l'illusion de la fraîcheur et de la nouveauté.

Petit aparté : cette double qualité de la droite Macron correspond en tous points à l'analyse de Michel Clouscard, dans son ouvrage Le capitalisme de la séduction, sur cette nouvelle bourgeoisie, libertaire dans les mœurs mais terriblement néolibérale dans les rapports de production.

De plus, le résultat de dimanche soir ne doit pas occulter un programme présidentiel qui ménage la chèvre et le chou :

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  • la gôche avec révision de la loi El khomri,
  • la droite du parti avec aucune de remise en question de l'ANI, du CICE, de la réforme de la retraite, de loi Macron et de la politique atlantiste.
  • les écolos, en vue de futures alliances, avec quelques bonnes paroles qui ne mangent pas de pain.

Ce programme est une sorte de synthèse improbable pour sauver ce qui reste à sauver de l'unité d'un PS démonétisé au plan électoral. Une synthèse que le candidat socialiste risque de droitiser pour empêcher une importante hémorragie de cadres et d'élus de la droite du parti. Après tout, le Benoît Hamon, ancien ministre de François Hollande, a été à bonne école...

Aussi, la candidature de Benoît Hamon est vitale, mais exclusivement pour le PS.

S'il gagnait, hypothèse improbable, il sauverait momentanément le parti, mais il ne pourrait - faute de plan B pour peser face aux instances fanatiques de l'UE - appliquer les rares mesures sociales de son programme. En effet, contrairement à Arnaud Montebourg, et plus encore Jean-Luc Mélenchon, le candidat du PS a encore quelques illusions sur l'UE et la mondialisation, n'ayant pas retenu la leçon du TSCG avec Hollande ou la défaite de Tsipras. Il se condamne à l'impuissance.

En définitive,Benoît Hamon est le candidat de l'inutile pour mettre un terme à la déréglementation économique et à la régression sociale.

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