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Trek de Gran Vilaya à Chachapoyas

Publié le 01 février 2017 par Tidus457 @perou_voyage

Gwendal a vécu dans la région de Chachapoyas pendant plusieurs mois, une région qu'il a découverte à travers des chemins peu connus, rencontrant des personnages sympathiques. Il s'est rendu à Gran Vilaya, un ensemble de sites archéologiques répartis dans une vallée qui conduit directement sur la route de Kuelap. Gran Vilaya est au peuple Chachapoyas ce que la Vallée Sacrée est aux Incas.

Il nous raconte son trek de Chachapoyas jusqu'à Gran Vilaya, en passant par Huaylla Belen et Congon.

J'ai effectué ce voyage avec une collègue de l'école de langue dans laquelle je travaillais. Nous nous sommes rendus au point de rendez-vous dans Chachapoyas, là où partait un camion chargé d'ouvriers et de matériaux de chantier.

Quatre heures de route à l'arrière d'une camionnette sous des couvertures et sur les pistes plus ou moins praticables des Andes étaient au programme.

Ce trajet était magnifique, d'abord les étoiles du ciel andin puis un lever de soleil au-dessus d'une mer de nuage. C'était indescriptible. Nous nous trouvions dans le brouillard qui allait vite se dissiper lorsqu'à six heures du matin nous avons commencé la marche dans la Huaylla Bellen.

Après une heure de découverte dans cette vallée, il s'agissait pour nous de passer de l'autre côté de la montagne. Nous savions qu'il existait un chemin serpentant dans la forêt et passant proche des principaux sites archéologiques de Gran Vilaya mais sans guide, nous ne l'avons pas trouvé et avons préféré suivre la piste en passant par un col à près de 3000 mètres d'altitude. Tout en bas, nous distinguions Congon tel un point minuscule et en toile de fond cette vallée sacrée du peuple Chachapoyas, la Gran Vilaya. Après quatre heures de descente depuis le col nous sommes arrivés à Congon - au bout du monde - pour une sieste régénératrice.

L'après-midi je me suis baladé dans les environs, je suis parti à la rencontre de la population locale. Je suis resté près d'une heure avec une famille qui m'a offert des noix. Leur maison m'était ouverte. Nous discutions dans leur jardin pendant que le papa coupait les cheveux de son ainé, que les grandes sœurs et la maman tricotaient et que la petite dernière était occupée à me faire de grands sourires.

Ici nous sommes loin, très loin du confort matériel et pourtant les gens semblent heureux, ils sourient. Cette rencontre restera longtemps gravée en moi. Ici les cochons, les poussins, les pintades attendent de servir de repas, le linge coloré sèche, les grains de café prennent le soleil en attendant d'être torréfiés, on respire l'eucalyptus. Un bonheur simple et efficace qui te fait réfléchir sur ce dont tu as vraiment besoin pour être heureux...

Le soir venu nous avons dormi chez Armando, l'aubergiste de Congon où les cinq chambres sont dotées d'un simple lit. La décoration est minimaliste : une table mais pas de chaise, un rideau sur un encadrement mais pas de fenêtre. La femme d'Armando nous a cuisiné une soupe, un plat de légume et la meilleure hierba buena que j'ai eu l'occasion de boire lors de ces quatre mois au Pérou.

Nous avons décidé de ne pas poursuivre le trek vers Kuelap et de rebrousser chemin vers Chachapoyas le lendemain car la fatigue avait envahie ma camarade de route. Nous nous sommes donc postés sur la route principale (la seule piste carrossable du village) à attendre la première voiture pour lever le pouce. Les voitures ne passant pas fréquemment nous avons joué au volley avec les enfants du village avant de grimper à l'arrière d'un pick-up en direction des sommets andins, les pieds au vent. Les joies de l'autostop dans les endroits reculés du monde !

Est-ce difficile de s'y rendre?

Il n'a pas été difficile de nous y rendre car la semaine précédant le voyage j'avais trouvé le camion qui nous amenait directement dans la Huaylla Belen et qui ôtait ainsi deux jours de trek. Cependant, les personnes ayant réalisé le trek dans leur intégralité, en passant par une agence, m'ont dit qu'il était exigeant. Généralement les touristes passent par une agence. L'aubergiste nous a confié qu'il avait été surpris de nous voir arriver seuls.

Sans guide, il faut être vigilent pour ne pas rater le chemin depuis la Huaylla Belen. Ce dernier nous fait quitter la piste principale pour emprunter un petit sentier passant par quelques sites archéologiques classés de Gran Vilaya. Nous avons malheureusement raté ce chemin et avons rejoint Congon par la piste. Nous avons cependant pu observer quelques ruines en arrivant au village.

Qu'est-ce qui t'a plu de l'endroit?

Nous avons adoré aller à la rencontre les populations isolées. Ces dernières ont partagé leur culture, leur histoire, leur quotidien. Elles nous ont apporté des précisions sur la culture Chachapoyas dont elles sont encore aujourd'hui imprégnées. J'ai été frappé par leur gentillesse et leur humanité et notamment celle de cette famille qui était prête à partager son repas avec moi.

Trek de Gran Vilaya à Chachapoyas

De plus, j'ai particulièrement apprécié le lever du soleil au-dessus des nuages et la dissipation du brouillard lorsque nous commencions à marcher dans la Huaylla Belen. C'était un moment émouvant, quasi mystique.

Recommanderais-tu le trek de Gran Vilaya?

Je recommande vivement ce trek et je recommande de passer par une agence pour le réaliser car les guides vous mèneront sur différents sites archéologiques, de Karajia à Kuelap en passant par Gran Vilaya (trek de 3-4 jours avec nuits dans des gîtes ou auberges rurales).

C'est un condensé de culture Chachapoyas, de nature et d'effort physique sur une petite semaine qui vous permet de découvrir une grande partie des hauts lieux d'intérêts de l'Amazonas, tout en sortant des sentiers battus.

Toutes les photos sont la propriété intellectuelle de Gwendal Manabre

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