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[Critique] Jackie

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

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22 Novembre 1963 : John Fitzgerald Kennedy, 35ème président des États-Unis, vient d’être assassiné dans les rues de Dallas. Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy (incarnée par Natalie Portman), First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d’en surmonter le traumatisme, décidée à mettre en lumière l’héritage politique du président et à célébrer l’homme qu’il fut.

Réalisé par le cinéaste chilien Pablo Larraín, à qui l’on doit notamment les films No et Neruda, Jackie est un biopic qui séduit principalement par la qualité hors norme de sa reconstitution historique, ainsi que par l’immense prestation de Natalie Portman.

Des costumes aux décors, en passant par la reproduction minutieuse d’événements marquants de la vie de l’héroïne, tout se veut extrêmement fidèle à la réalité. Une approche technique remarquable qui prend vraiment une tout autre dimension lors des séquences mêlant images d’archives et personnages véritablement incarnés à l’écran. Troublant de réalisme, le résultat confère au long-métrage un vrai cachet visuel, le différenciant ainsi nettement des biopics approximatifs auxquels on a parfois droit. Malheureusement, le scénario n’atteint jamais ce niveau d’excellence puisque si certains épisodes de la vie de Jackie s’avèrent captivants, et même déterminants dans l’optique de brosser le portrait d’une femme aussi fragile et vulnérable que forte et entreprenante, d’autres apparaissent en revanche totalement insipides. Il en découle un film terriblement inégal, seulement transcendé par quelques fulgurances.

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En outre, le script souffre également d’un gros manque de contextualisation, se refusant à installer le personnage de façon vraiment durable. Les spectateurs les moins connaisseurs de l’histoire américaine risquent ainsi d’éprouver les pires difficultés à appréhender toute sa complexité. D’autant plus que malgré la nature éminemment dramatique du récit, l’émotion peine étonnamment à prendre. Et pour une raison toute simple, celle-ci ne peut finalement compter que sur l’interprétation de Natalie Portman pour se manifester. Fort heureusement, l’actrice nous gratifie d’une prestation absolument remarquable, s’effaçant littéralement derrière le personnage. Dans ce qui est certainement l’un de ses meilleurs rôles avec Black Swan, elle impressionne par sa capacité à adopter si facilement toutes les particularités de l’icône (gestuel, diction, accent…). Enfin, on appréciera pour finir le traitement passionnant autour de la notion d’héritage, thème majeur du long-métrage et véritable moteur de l’héroïne pour rendre hommage une dernière fois à son mari, et ainsi surmonter son deuil.

Porté par une Natalie Portman éblouissante dans la peau de cette grande figure de l’histoire américaine, Jackie est donc un biopic séduisant qui vaut surtout pour son incroyable reconstitution historique. Dommage toutefois que le scénario soit si bancal car il empêche le film de vraiment sortir du lot. A voir tout de même !



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