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Descartes: « mais quoi ce sont des fous », la réponse.

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

Descartes: « mais quoi ce sont des fous », la réponse.

En écoutant une conférence audio de Monsieur Luc ferry sur Descartes, j’apprends qu’une phrase « » à provoqué un débat philosophique interminable sur le sens de cette phrase. J’ai toujours considéré les philosophes comme des gens sérieux s’occupant de choses sérieuses. Mais la, ça me laisse un peu dubitatif.
La réponse à leur interrogation me semble pourtant très simple.
Je vous expose tout d’abord un vieux film de série B. Dans ce film le héros est poursuivi par 60 gangsters. Il est pris dans un cul-de-sac face à tous ces tueurs. Il n’a aucune chance donc de s’en sortir. L’écran s’est éteint durant quelques instants, puis quelques étoiles. Et quand de nouveau, images et lumières sont revenues, les 60 malfrats étaient  tous étendus par terre raides morts, notre héros lui soufflait  la fumée du canon de son pistolet toujours vivant évidemment. Il a  à cette phrase. « C’est exagéré n’est-ce pas ».
C’est un procédé classique. Devant toute situation qu’on ne peut résoudre de façon logique,  on utilise une petite phrase de circonstance souvent amusante. Elle permet d’atténuer le côté exagéré de la situation.
Descartes a  procédé de la même façon.
Dans sa méditation, Descartes propose de rechercher un élément certain sur lequel il va bâtir une nouvelle philosophie. Pour cela il commence par un doute en plusieurs étapes. Il s’agit d’une juxtaposition de certitudes et de doutes. Descartes sait très bien que c’est une tâche difficile, car il fallait opposer à chaque fois des situations de certitudes et de  doute.
Il a utilisé d’abord l’argument de l’oubli, et celui du rêve.  Avec ces deux éléments, il a déjà épuisé tout ce qui peut être considéré comme argument acceptable par un esprit rationnel. Honnêtement l’argument du Dieu trompeur et celui de l’esprit malin sont extraordinairement pauvres et inacceptables.
Le recours à la folie constitue pour lui un argument supplémentaire. Même s’il le dénigre ensuite il en restera toujours quelques choses.
Il savait donc  pertinemment que cet argument serait décrié. Aussi prend-il les devants en ajoutant cette phrase « mais quoi ce sont des fous ». Cela rejoint le film de série B, évoqué plus haut.
Quant à la folie elle-même, il ne faut en retenir que la description que nous livre Descartes lui-même :
« qu’ils assurent constamment qu’ils sont des rois, lorsqu’ils sont très pauvres ; qu’ils sont vêtus d’or et de pourpre, lorsqu’ils sont tout nus ; où s’imaginent être des cruches, ou avoirs un corps de verre. ».

Pour les esprits chagrins, et pour ceux qui ne sont pas encore convaincus par mon exposé, écoutez ceci. :
Supposons que Descartes n’ait jamais écrit cette phrase « mais quoi ce sont des fous ». Tous les philosophes de la terre se seraient jetés sur lui à bras raccourci, lui reprochant d’avoir utilisé un argument lamentable.
Et tous les philosophes de la terre  auraient tous dit à l’unisson, la voie pleine de mépris et de condescendance. « « Mais quoi, monsieur Descartes, ce sont des fous ». (Avec ce sens : mais enfin monsieur Descartes, votre argument de la folie ne tient pas la route).

Et pour finir, je ne puis que saluer le tour de force de Descartes d’avoir réussi à faire passer un argument aussi folklorique grâce à cette petite phrase « mais quoi ce sont des fous ».

Avec cet exposé j’espère que le débat concernant cette phrase est définitivement clos.



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