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Festival du Féminin en Inde

Publié le 07 février 2017 par Vinna

J’ai eu la chance de faire connaissance avec deux femmes extraordinaires, Loli et Nirmala, organisatrices du 1er Festival du Féminin en Inde, qui va se dérouler à Auroville les 17, 18 et 19 Février 2017. Malheureusement à quelques jours du festival, Loli a eu un accident tragique sur la route et nous a quittés. Nirmala entourée d’une équipe de bénévoles continue les préparatifs. Je me souviendrais toujours de la passion qui animait Loli à réaliser cet évènement et de son immense enthousiasme face à la vie. Lors de cette interview, les deux femmes ont partagé avec moi leur profond désir de rassembler leurs soeurs du monde entier pour célébrer le féminin dans toute sa splendeur.

Loli Laurence Viallard, était plasticienne-photographe et poète, elle a crée des cercles et des performances « SacredLink » ( lien sacré) et organisait des Ateliers de création en pleine présence au Soi. Elle transmettait dans la joie son expérience créative, spirituelle et sa connexion à son féminin sacré. Nirmala Gustave est née à Pondichéry et vit en France. Elle est Enseignante Reiki, Relaxologue-Sophrologue, Accompagnante Holistique. Elle est l’auteur du roman initiatique « Et Mandakini devint Femme » et de « Shanti, de Pondichéry à Sarcelles ».

VV : Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs ce qu’est le Festival du Féminin ?

Loli: C’est un voyage initiatique fait par des femmes pour des femmes, un moment de partage et de rassemblement au féminin où on vit une expérience ensemble, accompagné par des femmes thérapeutes. C’est une exploration et des rencontres avec celles venues offrir généreusement leur savoir, leur expérience de vie et les participantes qui viennent s’ouvrir davantage à leur féminin. La volonté des créatrices du festival c’est la communion, le partage et la célébration du féminin, de la sororité. C’est pour ces raisons qui sont fondamentales pour moi, que j’ai dit oui pour créer cet “épiphénomène” du festival du Féminin en Inde à Auroville.

VV : Racontez-nous votre rencontre, comment est venue l’idée de créer ce festival en Inde ?

Nirmala : J’étais déjà une habituée du festival, qui a démarré à Paris, j’animais des ateliers. Pour moi, que ce soit en France, à Bruxelles, en Guadeloupe ou en Inde, c’est une grande rencontre de femmes entre femmes, entre soeurs pourrais-je dire, parce qu’on se sent en sécurité pour libérer sa parole. C’est aussi un grand cercle de guérison. Christine Gatineau et Delphine Lhuillier, les fondatrices m’ont contactée un jour et m’ont dit qu’une femme voulait faire venir le festival en Inde, et j’ai voulu la rencontrer. Loli et moi, nous nous sommes donc rencontrées à Paris avec les fondatrices et c’était très enthousiasmant de savoir qu’un premier festival en Inde allait avoir lieu. C’est aussi une célébration de la femme : nous allons explorer toutes les qualités et les facettes du féminin.

Loli : Je suis attachée à l’ashram de Pondichéry, à la communauté d’Auroville et à l’Inde et après 15 ans de vie ici, j’ai mieux compris la réalité et les souffrances des femmes indiennes, le manque d’espaces de rencontres, c’est cela qui m’a motivée. Il est important d’avoir ce festival du Féminin ici. Cela a construit en moi une conscience globale que souvent le féminin est sous-estimé et c’est ce qui m’a poussée à me mettre au service, à me mettre en action. J’ai été « trouvée » par Christine Gatineau sur Facebook, elle a vu mes créations, mes collages ; nous nous sommes rencontrées à Paris en 2013. Ensuite, nous avons créé le « Fil du féminin », création collective, qui circule de festival en festival et « Sacred Link » est devenue partenaire du festival. J’ai participé en tant qu’intervenante au Festival du Féminin à Paris, puis à Siorrac en Dordogne et Toulon. C’est comme cela que tout a commencé.

VV : Qui sont les intervenantes ? Quel type de public participe ?

Loli: Beaucoup d’intervenantes se sont manifestées pour participer au festival, nous avons dû faire une sélection. Les intervenantes sont des thérapeutes venues de France, du Québec, du Maroc et d’Auroville ou de Bangalore. Nous sommes très heureuses de faire connaître leur travail.

Le festival est un moyen d’ouvrir de nouveaux espaces en soi. Certaines femmes parfois ont des apriori, des croyances sur le féminin par exemple : « Se retrouver uniquement entres femmes ça va être ennuyant». Mais quand elles viennent au festival cela change leurs perceptions, cela guérit parfois des blessures aussi. C’est donner l’occasion à des femmes de tester, de goûter la sororité et de développer leur être profond différemment.

Nirmala : Il y a des jeunes thérapeutes. D’autres intervenantes sont plus expérimentées. Des femmes d’ici et d’ailleurs sont participantes et vont venir s’imprégner de ce partage. Toute femme qui ressent cet appel à venir célébrer, parler, expérimenter ou découvrir est la bienvenue. Les femmes trouvent beaucoup de guérisons, de joie et de sérénité. Elles ont la possibilité de réabsorber une puissance de femme et de l’incarner quand elles sortent de ce festival. Ici on peut manifester ces douleurs, ses difficultés, ses blessures, celles qu’on n’a pas envie de dévoiler à ses proches.

Au début en 2011, le festival a démarré par un petit cercle de 70 femmes et la parole était timide. On pensait qu’on allait parler de sexualité, d’intimité mais j’ai remarqué que les femmes avaient besoin d’être entre elles. Quand on est entre femmes, on ose révéler des choses qu’on ne révèlerait pas quand on est avec les hommes. L’évolution de l’humanité, c’est que l’être humain doit incarner des valeurs spirituelles, d’égalité, de fraternité.

VV: Le festival est-il une réponse aux besoins actuels des femmes dans le monde ?

Loli : Il y a partout dans le monde des initiatives de femmes, c’est un véritable réveil du féminin. Ce n’est pas comme dans les années 70, elles ne luttent plus pour des droits plus politiques ou sociaux, maintenant c’est un réveil spirituel où les femmes ont un rôle à jouer essentiel. Ce qui motive tout cela c’est d’amener la paix, l’humanité, plus de conscience. Mais pour pouvoir guérir l’humanité, il faut que la femme se guérisse.

C’est par cette prise de position, que la femme pourra faire du bien autour d’elle, aura plus de conscience et prendra plus de responsabilités et arrêter d’être dans une forme de soumission. Ces rencontres permettent de se rendre compte qu’on n’est pas seule et qu’on vit des mêmes expériences, qu’on fait face aux mêmes difficultés en tant que sœurs.

Nirmala : On ne peut plus rester dans une société patriarcale ni même retourner dans une société matriarcale, on ne peut plus être dans la guerre des sexes. L’émergence d’une complicité, une harmonie, un partage entre l’homme et la femme, le féminin et le masculin devient urgent. La société peut bénéficier à développer les qualités du féminin : l’accueil, l’écoute, la beauté, le prendre soin. Les femmes ont besoin de se rencontrer entre elles pour guérir leurs blessures, leurs lignées, pour se fortifier. De là, elles peuvent se tourner vers les hommes, œuvrer à la réconciliation, la pacification, la complicité ensemble avec l’Autre.

VV: Comment se passe l’organisation ? Avez-vous réparti les tâches ?

Loli : On est en train de constituer notre équipe avec des gardiennes (les volontaires) de cet événement. Pour créer ensemble une véritable expérience, nous devons faire attention aux détails, on accueille 130 personnes et on voudrait que tout le monde se sente bien accueilli. Je fais confiance aux personnes et à l’énergie du féminin en action pour cela.

Nirmala : Nous avons aussi envoyé des infos pratiques via mail et créé une page facebook pour que les femmes puissent communiquer entre elles, ne serait-ce que pour l’organisation pratique, que ce soit pour le transport, l’hébergement ou bien pour voyager ensemble après le festival. Nous faisons de la communication dans tous nos réseaux et encourageons tout le monde à le faire.

VV Avez-vous une devise ou un mantra de ralliement pour le festival ?

Nirmala : Je pense à un mantra qui m’est venue lorsqu’une intervenante m’avait demandée ce qu’on pouvait associer au mot « oser » ? », j’ai tout de suite dit « Om Shakti Éternelle Retrouvée ! ». Je pense que c’est une devise qui correspond bien à cet événement. On espère que beaucoup de femmes locales et d’ailleurs pourront participer.


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