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Traverses, de Jean-Claude Pirotte

Publié le 09 février 2017 par Onarretetout

pirotrave

« Il n’y a rien de plus ingrat que la tenue d’un journal ». De Jean-Claude Pirotte, je n'avais rien lu avant ce carnet intitulé Traverses. Une année de lutte intime contre une maladie très invalidante et contre une société en perte de dignité. Une année, de juin 2010 à juin 2011, tandis que le président de la République française a pour nom Sarkozy, « petit roi d’une principauté élyséenne, ignorant sans doute quel sens donner à l’Élysée, au mot élysée, à l’adjectif élyséen. Il ne s’agit même plus de détourner les mots, il suffit d’en méconnaître le sens, ou de l’ignorer ». Cette ignorance blesse Jean-Claude Pirotte qui découvre en ce temps un livre de Léon Werth, écrit entre 1940 et 1944, Déposition, où il fait le constat d’une similitude entre les périodes : celle de la présidence de celui dont je ne répèterai pas le nom et celle d’une France sous Pétain. Un profond désespoir envahit le poète qui n’arrive pas à écrire hormis dans ce carnet qui lui sera lieu de résistance, « tentative d’optimisme ». Et « en ces jours où (sa vie le) quitte », il va chercher chez d’autres de quoi tenir encore, « vivre dignement dans l’incertain ».

Après cette année dans une maison de douane dans le Jura, Jean-Claude Pirotte connaîtra, écrit dans la préface Sylvie Doizelet, « une intense vitalité (…), un incroyable moment créatif », avant de mourir en 2014, laissant une oeuvre abondante qu’il m’arrivera sans doute de croiser à nouveau.


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