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Fatigabilité mortelle

Publié le 18 février 2017 par Florent Kosmala @florentkosmala

Je suis   FA TI GUÉE !

Non ce n’est pas vrai, je ne suis pas fatiguée !
Je suis épuisée,
exténuée,
abattue,
accablée,
anéantie,
affaiblie,
esquintée,
flapie,
surmenée,
asthénique,
brisée,
cassée,
déchirée,
vannée,
assommée,
crevée,
harassée,
flagada,
éprouvée,
éreintée,
las…

Pourquoi l’oxygène quand la sat est bonne? Pourquoi des compléments alimentaires hypercaloriques, hyper-protéinés alors même que l’on mange pour dix? Et sans grossir ! (Le foie gras et le beurre d’escargot ne font pas grossir ! Si si! J’ai perdu 1 kilo pendant les fêtes de fin d’année !). Pourquoi? La fatigue pardi. Le stress. Aussi. Probablement.

  • Il faut savoir que le corps d’un SEDiste n’absorbe pas correctement les nutriments que l’on peut lui apporter. Le collagène étant de mauvaise qualité, rien n’est retenu. Ça passe, « Hello ! C’est moi O² ça va?! Bon j’vous laisse dans votre merde hein ! A bientôt peut-être! » Les muscles n’ont pas le nécessaire pour travailler correctement ni garder de la force. Porter une fourchette devient difficile. C’est lourd une fourchette, surtout si au passage on a démoli l’épaule en tentant d’accrocher son linge.
    L’oxygène a beau passer dans le sang, je ne sais pas franchement où il atterit (vu les ballonnement que je me trimbale j’ai ma petite idée ah ah ah). En tout cas avec tout ça, ce sang aussi qui circule mal, un nerf coincé dans la nuque… Je peux vous assurer qu’il ne monte pas au cerveau. Merci les difficultés de concentration !!! Suivre une discussion est dur, ça demande beaucoup de concentration. Fatalement je vous le donne en mille… ça fatigue…
  •  Chaque mouvement doit être pensé. Si on passe en mode pilotage automatique, il ne serait pas impossible de trouver les grains de cafés dans la gamelles du chat, et les croquettes flottant dans l’eau chaude dans un mug placé au frigo.
    —-> Règle d’un SED: « J’ai mis où mes clefs? »
    TOUJOURS le même réflexe: vérifier dans le réfrigérateur….
  • On doit tout penser. Porter la cuillère à sa bouche. Viser la porte pour la traverser. *bim* … Ah oui… on a beau se concentrer très fort il y a un petit tout petit soucis de rien du tout qui vient littéralement…. NOUS POURRIR LA VIIIIE ! Problème de  ⇒  proprioception ⇐    !!! Je n’expliquerai pas ici, là n’est pas le sujet. Google explique très bien, ou je m’en chargerais plus tard.

Attention je marche! Pied droit pied gauche pied droit pied… pied quoi? pied… Hein? *bim* cheville qui lâche ! Aïeuuuuuh. Une entorse. Encore une.

J’ai donc voulu prendre des notes pour ne plus oublier l’important et tenter de décharger mon cerveau. J’ai mis un mois complet à me souvenir qu’il fallait que j’achète le-dit carnet. Je l’ai eu ! Maintenant il faut que je pense à noter dedans. Et quand j’ai enfin le crayon en main… « Je devais noter quoi déjà »?

    La douleur Fatigue 

  • Il n’y a pas que la torture de la cervelle ou les efforts physiques qui fatiguent. La douleur en elle même tape sur le système. Elle est lancinante constante, voyageuse mais toujours là. Toujours.Parfois on la supporte. On peut même traîner une jambe dont la hanche est déboîtée et vivre avec.
    Cuisiner d’un seul bras, l’autre harnaché dans un dujarier parce que… Ben parce que l’épaule est tombée… Plouf… Partie… tombée… Bon… Mais okayyy c’est rien ! On va faire avec !Une belle entorse soudaine. La cheville gonfle ! Ouuuuuuh qu’elle est belle ! Elle n’est pas loupée ! L’hématome est particulièrement beau avec toutes ces nuances de bleu vert violé (le marronâtre vert caca doigt là j’aime moins, ça gâche tout je trouve)  ! Un chef d’oeuvre ! … Ah par contre j’ai oublié de préciser… Je suis à Paris… Je dois faire 300km pour rentrer et c’est moi qui conduis…. Pas de bandage ni orthèse à disposition tout est à la maison… Pourtant il faut rentrer… Mais cool ! Ça va ! Mais si ça va ! Bien sûr que je vais souffrir ! Bien sûr que l’entorse va s’aggraver, et en rentrant je n’aurai qu’une hâte: me jeter dans mon lit ! Mon meilleur ami ! C’est d’ailleurs l’unique idée à se fixer dans ce cadre là, on conduit et on imagine au bout de la route son lit. Lit douillé, chaud, à mémoire de forme, coton bio anti-allergie, oreiller spécial … Ah le pied ! (enfin… mauvais jeu de mot…) Ah le bonheur !

Oui forcément ça fatigue. D’emblée ces douleurs quotidiennes fatiguent. Il faut une sacrée force mentale pour les supporter. C’est possible ! Mais pas quand on est contrarié ou stressé. Là si le cerveau n’est pas concentré, s’il est occupé à cogiter sur des ennuis, s’il est rempli de ruminations on court à la catastrophe. La douleur n’est plus gérée, la fatigue augmente…

——> S’il vous plaît :

NE STRESSEZ JAMAIS UN SEDISTE QUAND IL N’Y A PAS LIEU.

Vous n’imaginez pas les répercussions que l’anxiété apporte sur la maladie! Jusqu’à la dépression souvent… (Confère l’article « dommage collatérale »). Là pour remonter c’est dur… Parce que le corps fait ce qu’il veut il a gagné sur le mental, il a pris le contrôle…

Je parle en connaissance de cause évidemment. Et là pour l’heure je viens d’écrire une page. Mon corps m’embête, mon cerveau me rappelle à l’ordre. J’ai dû utiliser bon nombre de subterfuges pour me forcer à me concentrer pour écrire sans perdre le fil. Maintenant il est l’heure pour moi de descendre le niveau de douleur de la migraine (déjà ! un bon commencement) et dormir… Parce que je suis stressée, et fort fatiguée.


Mon spécialiste m’a confié un jour « on ne peut pas tout traiter il va falloir faire un choix ! Qu’est-ce qui vous handicape le plus? »
-Sans hésiter j’ai répondu « La fatigue !!!! » CETTE fatigue là, pas la simple fatigue « bouhh j’ai mal dormi je baille », non cet épuisement sournois physique et psychique… Celui qui te murmure à l’oreille « tu n’as plus de force, tout est trop dur ! Tu n’y arriveras pas ! A quoi bon continuer » Celui là est mortel. Au sens propre. J’ai déjà tenter d’en finir avec la vie à cause de cet affaiblissement. Je peux survivre à tout ! Mais pas à l’épuisement. Pas l’épuisement…

Je suis fatiguée 
épuisée,
exténuée,
abattue,
accablée,
anéantie,
affaiblie,
esquintée,
flapie,
surmenée,
asthénique,
brisée,
cassée,
déchirée,
vannée,
assommée,
crevée,
harassée,
flagada,
éprouvée,
éreintée
Je suis las


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