Coffee Talks : Florent Toniello

On s'est retrouvés dans le café littéraire "Le Bovary". Plein de livres partout, un cadre chaleureux, boisé, intimiste, concocté à l'intention des amoureux de la littérature, de la poésie et de cet exercice étrange qui consiste à échanger des idées.
J'ai fait la connaissance de Florent lors du festival des migrations l'an dernier. Dans le cadre du salon du livre, je passais dans les petites salles aux étages pour photographier des rencontres auteurs-public; et c'est ainsi que j'ai assisté à la présentation de Florent, il a lu des poèmes tirés de son livre "Flo(ts)"; je me rappelle Florent debout devant l'assistance, enflammé d'une joie et d'une expressivité rares; sa femme et ses enfants dans l'assistance, radieux et fiers; je me rappelle la façon dont Florent faisait pétiller/tournoyer les mots, les phrases, les pensées. J'étais impressionné, à la fois par le personnage et par la ferveur des poèmes. En décembre dernier, j'ai proposé à Florent un coffee talk dans un bistrot de son choix; et Florent a suggéré le Bovary, qu'il fréquente régulièrement pour participer ou assister à de nombreux événements littéraires.
On a parlé de plein de choses; Florent m'a raconté son parcours, comment, il y a quelques années, il a changé de vie en quittant un poste de cadre dans une grande société transnationale pour se consacrer à la poésie et à l'écriture. Aujourd'hui, il fait des relectures, des corrections et des traductions pour divers éditeurs et journaux; il rédige aussi des critiques de cinéma, collabore à des revues poétiques. En 2015, son recueil "Flo(ts)" a remporté le premier prix du concours littéraire national du Grand-Duché de Luxembourg.
Changer de vie, oser changer de vie, ce n'est pas facile et ça peut faire mal, au début, mais un jour plus tard, on sait qu'on a fait le bon choix. Qu'il est possible de quitter l'autoroute pour emprunter des chemins de traverse. Et qu'on n'aurait pas pu faire autrement.
Je le sais, moi aussi je suis passé par ce genre de bouleversement d'itinéraire.
Je comprends la soif créative et l'appétit culturel qui habitent Florent.
Je fais quelques portraits en cours de conversation. Puis encore deux en guise de conclusion. Je sens qu'il faut capter la passion dans les yeux et la gestuelle de Florent, cela ne sert à rien de lui demander de poser. Pourtant sur la fin, on essaie: Florent prend en mains "Le petit Prince", et je fais deux photos.
Tout est hasard et tout a un sens.
Florent m'a offert son livre Flo(ts)s.
Plus tard, je le feuillette, je lis ici et là une phrase.
Plus tard encore, quelques jours après, je me lance dans l'exploration des textes.
Un déluge de mots et d'idées et de phrases. Des images virevoltantes. J'ai l'impression de suivre un coureur que rien ne peut arrêter.
Quelle liberté dans l'écriture. Un monde dans lequel les mots dansent, sautent et bondissent et rebondissent
Pour toujours retomber sur leurs pieds
Humour passion et invention de toutes les lignes
Et surprise et tête à queues
Je ne suis pas un expert en analyse poétique
Mais ces poèmes ont la saveur de l'irrévérence et des idées déchaînées.