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Photos de Pascal Reydet, à Latitude 21

Publié le 19 février 2017 par Doudonleblog

Pascal Reydet expose sa « déambulation subferroviaire » à Latitude 21, 33 rue de Montmuzard, Dijon, jusqu’au 18 mars. 9-12h et 14-18h. Samedi: 14-19h. Fermé dimanche et lundi. A voir.

On aurait pu en faire un roman, ou une autobiographie, ou un petit documentaire d’Histoire locale. Pascal Reydet, lui, a choisi la photo. Et, par ce moyen, il cumule parfaitement le récit historique, le reportage, la confession intime, la réflexion (sociale, philosophique, culturelle… tout ce que vous trouverez à méditer), l’acte artistique, et j’en passe!

Voici donc que Pascal Reydet raconte le destin de Laroche Migennes,  important noeud ferroviaire créée au XIXème siècle. Attaché à ce lieu par des souvenirs personnels, il en évoque la lente décrépitude. Mais je dirais, pour le regardant, peu importe la situation géographique. C’est un sujet universel. Quelque chose du temps qui passe. De la mort à petit feu des choses et des gens. Des traces du passé qui s’évanouissent peu à peu. De l’âme que l’homme attribue à certains lieux abandonnés.

Les photos, prises au « vieux » Rolleifleix, de format carré, encadrées de noir, sont rangées sur le mur dans une rectiligne qui rappelle (bien sûr) la perspective d’un rail. Et, d’un tableau à l’autre, les signes s’enchaînent. Ce qui fait lien entre eux est infime: un trait, un graphisme, une idée, une opposition, une teinte, une chronologie, une allusion. On avance ainsi. On chemine. D’une masure pourrie,  à une pousse sauvage de jolies plantes vaporeuses. D’un bout de plastique amarré à une branche, à l’enseigne tronquée d’un supermarché.  Et on atteint une photo grand format tirée sur bâche qui représente l’hôtel Terminus (qui d’ailleurs, lui aussi termine sa vie)! D’autres photos sur bâche occupent le sol de la salle. Scénographie intéressante.

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Par petites touches épurées, l’artiste photographe dessine la nostalgie, la mélancolie, le dérisoire… Rien de grandiloquent. Rien de pathétique. C’est modeste, juste, senti.

Pascal Reydet travaille à l’émotion. Mais il tient à la minutie aussi. A l’ordre. Recherche d’une certaine perfection (papier de choix, par exemple, pour un grain superbe). L’esthétique est très présente, souvent bien vue, mais un brin calculée. L’auteur se fait plaisir.

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Cette série intitulée « La belle idée » (nom donné à la cité construite autrefois pour les employés du rail) est suivie, dans la seconde salle, d’une vidéo et d’une autre série « La passerelle ». Présentées comme les images d’un film (successions de petits formats), ces photos ont pour thème un passage au-dessus des voies ferrées de Villeneuve St Georges.

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 Remerciements à l’artiste pour les visuels de cette page du blog (indispensable de cliquer dessus, en deux fois, pour agrandir, surtout la dernière)

 


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