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« ou sont les femmes qui chantaient ; enfants de la lune et du soleil ? »(2)mythologie et cosmogonie selk’nam

Publié le 20 février 2017 par Regardeloigne

« OU SONT LES FEMMES QUI CHANTAIENT ; ENFANTS DE LA LUNE ET DU SOLEIL ? »(2)MYTHOLOGIE ET COSMOGONIE SELK’NAM

Comme beaucoup de peuples qu'on a cru pouvoir qualifier de primitifs du seul fait de leur technologie, les chasseurs cueilleurs ,dont les Selk'nam possédaient une profonde sagesse du territoire, une adaptation à leur environnement pourtant hostile, une sensorialité affinée et une riche mythologie qui donnait sens à leurs existence. C'étaient donc des peuples de grande culture. Ces cultures ont ainsi disparu du fait des massacres et des épidémies.

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L'ethnologue et anthropologue franco-américaine Anne Chapman (1922-2010) a consacré aux Selk'nam de longues années de recherche à partir de 1964 afin de recueillir et mettre en forme leur patrimoine culturel avant que celui-ci ne s'efface complètement. Lola Kiepja et Angela Loij, nées vers 1880 et 1900, décédées en 1966 et 1974, lui ont été d'une aide précieuse par les témoignages de ce qu'était la vie de leurs ancêtres et de ce que fut leurs existences lors des temps incertains de la colonisation. Quand le Soleil voulait tuer la Lune paru en 1982, résume la somme du travail d'investigation qu'elle a mené auprès des derniers Selk'nam ayant mené une existence traditionnelle. Deux femmes en particulier,

Lola Kiepja la plus ancienne des survivants avait quatre-vingt dix ans lorsque l'anthropologue la rencontra en 1964(les Selk'nam n'étaient plus que 13).Elle avait participé à la vie nomade dans sa jeunesse, vêtue de la seule cape de guanacos et, en tant que chamane possédait un riche savoir de la culture des indiens disparus (rituels, chants mythes et aussi une connaissance de la faune et de la flore).

Parlant un peu espagnol, elle enregistra au magnétophone les chants qui véhiculaient la mythologie Selk'nam ou des rituels comme le deuil ou le chant d'initiation de la cérémonie du Hain. Elle mimait alors les faits et gestes des " esprits ". Par contre elle manifestait son mécontentement devant les productions ethnologiques comme le livre de Martin Gusinde " L'esprit Des Hommes De La Terre De Feu " qui présentait les photos des masques du Hain trahissant ce qui était pour elle un " secret " pas fait " pour les " étrangers ".

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A la naissance d'Angela Loij au début du siècle, il restait 500 Selk'nam. Sa famille travaillait déjà dans les estancias. Elle vécut dans les missions salésiennes(ce fut la dernière indienne à y séjourner) avant de s'émanciper par un métier de blanchisseuse....son travail avec l'ethnologue fut surtout de traduire les chants de Lola Kiepja et de rassembler ses souvenirs de la vie colonisée pour garder la mémoire des indiens .

" Lola Kiepja est morte en Terre de Feu le 9 octobre 1966. Avec elle disparaissait le dernier témoin direct d'une haute culture et d'une antique société, la dernière représentante d'un peuple de chasseurs, de guerriers et de chamans.

Lola Kiepja reste l'inspiration de tout mon travail en Terre de Feu.

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Quand je vois la pleine lune, je vois le visage de Kiepja. Kiepja, la plus vieille des derniers Selk'nam.

Le peuple évanoui, disparu, mort assassiné depuis plus d'un siècle en Terre de Feu.

Je l'entends psalmodier un chant pour Lune, "Kreeh", imitant l'appel de l'aigle, tandis que son esprit plane dans la nuit pour rendre hommage à Lune.

Lune, la puissante, redoutable et mythique matriarche, vaincue par Soleil et par ses alliés, les hommes.

Battue, écrasée par Soleil, elle s'échappa dans le grand vide nocturne.

Lune enragée, qui se venge lors des éclipses.

Lune déclinante, humble fugitive, qui traîne vers le large, la marée.

Lune croissante, lourde et grosse des forces de la gravitation cosmique,

maîtresse des marées rugissantes.

Lune pleine de la resplendissante beauté des cieux nocturnes et qui baigne la terre de sa douce et apaisante clarté.

Lune qui se retire dans ses secrètes retraites pour revenir soudain, mince et furtive, provocante.

Kiepja, dont la vie fut semblable, si semblable au cycle de la lune,

brûlante des sèves de la passion,

impulsive, entraînée par le magnétisme

des désirs et de la raison,

puis lentement évanescente,

harmonieuse cependant en sa constante symétrie. Anne Chapman. Quand Le Soleil Voulait Tuer La Lune. Metailié

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ANGELA LOIJ

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L'homme nomade marche et en marchant, il pense l'espace. Penser l'espace c'est- dire que d'une part nous l'habitons et aussi que nous nous y orientons et le parcourons .Ce qui parait idée simple, un espace d'habitation et un espace de mouvement est peut-être fondamental parce que renvoyant à deux modalités de " l'être au monde ". Le psychomotricien Benoit Lesage, (Naître A L'espace. Enfance Et Psy n°33°) y voit deux imaginaires et deux styles artistiques différents (ainsi l'art de aborigènes du désert australien peint -il des itinéraires et des cartographies mentales).Il s'appuie sur l'œuvre de Leroi-Gourhan pour qui l'obsession humaine est d'organiser un temps et un l'espace humain et donc d'abord de le symboliser (ainsi les gravures rupestres). L'aménagement de l'espace se serait fait selon l'auteur par deux modes différents ; d'une part échapper au chaos extérieurs par l'habitat, être au monde du sédentaire qui construit un espace rayonnant et à partir de celui-ci, par cercles successifs, augmente ses pouvoirs sur l'espace et les limites du connu ; mode d'être différent de la spatialité des chasseurs cueilleurs, lesquelles parcouraient l'espace en le reconnaissant par une perception dynamique et y mettaient de l'ordre en le nommant par des récits et des mythologies axées sur le trajet et les itinéraires.

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" La géographie des perceptions rappelle que la géographie est affaire d'hommes, qui vivent leur rapport à l'espace en fonction de leur sensibilité, de leur histoire et de leur psychologie propres. Elle s'est attachée à saisir une représentation individuelle et collective de l'espace autrefois négligée. La prise en compte de l'expérience subjective dans l'étude des relations homme - lieux constitue une avancée importante dans la compréhension des modalités d'anthropisation des milieux physiques. L'existence de la culture crée en effet le territoire et c'est par le territoire que s'incarne la relation symbolique qui existe entre la culture et l'espace. Le territoire devient dès lors un "géosymbole", c'est-à-dire un lieu, un itinéraire, un espace, qui prend aux yeux des peuples et des groupes ethniques, une dimension symbolique et culturelle, où s'enracinent leurs valeurs et se conforte leur identité." "Le territoire est tout à la fois "espace social" et "espace culturel." "... le territoire fait appel à tout ce qui dans l'homme se dérobe au discours scientifique et frôle l'irrationnel : il est vécu, affectivité, subjectivité, et bien souvent le nœud d'une religiosité, terrienne, païenne ou déiste. [...] Le territoire naît ainsi de points et de marques sur le sol : autour de lui, s'ordonne le milieu de vie et s'enracine le groupe social, tandis qu'à sa périphérie et de façon variable, le territoire s'atténue progressivement en espaces secondaires aux contours plus ou moins nets". BEATRICE COLLIGNON.LES INUIT.CE QU'ILS SAVENT DU TERRITOIRE.L'HARMATTAN.

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Notre contact avec le monde se fait donc d'abord par des sensations et des perceptions auxquelles s'ajoutent toutes les représentations mémorielles et conceptuelles qui nous permettent de connaitre et de reconnaitre les objets. Ce monde, pourtant, serait bien " pâle ", si nous ne le colorions affectivement par l'imagination. Ainsi un paysage, n'est-il pas un simple espace perceptif ; il est fait aussi de toutes les images, de tous les symboles, des significations analogiques, voire des mythes que nous projetons sur les lieux.

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Les mythes et croyances ne prennent sens qu'en réponse aux paradoxes de la vie humaine, " métaphysique ", sociale ou comme celles qu'ils rencontrent dans leur pratique quotidienne. Les principales interrogations ontologiques concernent bien sur le fait existentiel de naitre, vieillir et mourir. S'y ajoutent tout ce qui forge l'identité, la sexualité, les rapports sociaux de sexe (ou genre), la division sexuelle des tâches, et la définition de l'individu et de la personne, de la parenté et de la famille. Si ces mythes prennent ainsi parti au sujet des grands questionnements existentiels et ontologiques auxquels sont confrontés les humains dans leur réalité empirique quotidienne, ils stigmatisent aussi un certain nombre de comportements qui vont à rencontre des règles sociales

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Ainsi, pour maintenir l'harmonie, avec leur environnement et entre eux-mêmes, les Selk'nam depuis l'occupation de l'espace l'avaient ainsi divisé en quatre-vingts deux parties(correspondant à des divisions claniques), incluant les Haushs, sur un territoire de quarante-huit mille kilomètres carrés. Cette division se fondait sur le mythe, a l'instar du Dreamtime des aborigènes d'Australie. L'héritage de chaque territoire reposait sur l'idée qu'un ancêtre mythique avait légué à chaque selk'nam une partie de la Terre de Feu, assignée selon le lieu de naissance. à chaque territoire correspondaient des animaux, des phénomènes naturels, des peintures corporelles, des mythes, des chansons.

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Les Selk'nam avaient un mythe animiste de la création où un être fondateur Temaukel " Parole. " existait invisible quelque part dans le cosmos ; personne ne le connaissait et n'avait pas de contacts avec lui. Il était pourtant principe de vie. On ne lui vouait pourtant pas de culte , se contentant parfois de l'invoquer comme " celui qui habite le ciel ".

" Parole " envoya un messager Kenos pour engendrer le monde visible et l'ordre humain :

Une animation qui relate le mythe de la création du monde. Le rôle du démiurge Kenos.

" L'Etre Suprême " Parole " avait commandé à Kenos de venir sur terre pour créer la vie.

Quand il arriva sur le sol terrestre, il prit deux bouts de terre, et pendant la nuit les réunit, pour faire le premier ancêtre. Ainsi progressivement toutes les nuits les deux bouts de terre s'unissaient et créaient des êtres qui se développaient rapidement, jusqu'au jour où le pays des selk'nam fut formé, et sur celui-ci vivèrent tous les ancêtres semblables à des hommes et femmes, qui continuèrent à procréer. Kenos, ayant appris aux selk'nam à parler, les lois terrestres et quelques lois célestes, et après avoir conclu quelques autres mandats par ordre de l'Etre Suprême, partit dans un long voyage vers les constellations. " . Matías Paniagua

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De même qu'au temps du rêve , les ancêtres des aborigènes avaient fondés le paysage australien, le monde mythique Selk'nam était parcouru d'ancêtres qui se transmuaient en étoile, montagne, rivière, animal, neige, vent.

" Dans leur mythologie existent des héros civilisateurs, tel fut le cas de Taiyin, celui qui leur a appris à utiliser l'arc et la flèche, en vainquant l'horrible géant Taita. Le héros Kwanyip et son opposé Cénuke, ont été pourvus de pouvoirs, car ils étaient de grands et puissants chamans. Ils avaient le pouvoir de transmuer la nature, les phénomènes météorologiques, les expressions vitales de la vie et la mort. Par une action de Kwanyip, un jour tous les ancêtres mythiques finalement mourure en se transformant en hommes, leur âme ou Kaspi partant rejoindre le grand Temaukel. Finalement Kwanyip décida que son travail était achevé sur terre, et il partit vers le ciel avec son corps peint en rouge, avec toute sa famille. Les selk'nam le voient comme une étoile rouge, celle de la constellation d'Orion, la plus puissante entourée d'autres étoiles.

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D'autres métaphores poétiques ont été créées en observant le cosmos. Le soleil et la lune, qui reflète un perpétuel cycle de dualité des contraires qui pourrait être traduit entre homme et femme, sont demeurés dans les esprits humains comme des symboles très puissants et universels dénotant de cette manière à quel point les signes célestes ont empreint la vie humaine. Dans la mythologie Selk'nam le soleil et la lune constituaient les personnages principaux incarnant les origines du mythe fondateur de la société selk'nam, célébré dans le rituel du Hain, établissant une séparation par exemple entre hommes et femmes, car les ancêtres mythiques des selk'nam ont accompli un rôle, entre autres, éducateur " . Matías Paniagua.op.cité

Animation relatant la pensée du Hain: la domination des femmes (matriarcat mythique) reposant sur le subterfuge d'esprits dangereux joués par des femmes dans une hutte (le Hain). machination qui sera découverte par les hommes . Puis évoquant la colonisation et la disparition des indiens.

Le Hain dont il vient d'être question ci-dessus , est l'exemple privilégié pour comprendre le fonctionnement de la pensée des Selk'nam.Rite d'initiation, fondé sur un récit mythique , il garantissait la permanence de la división homme/ femme et de l'ordre social qui en découle , le patriarcat supposé avoir succédé au matriarcat existant au temps mythique. Le Hain était aussi un lieu éducatif, dont les Kloketen, ou adolescents initiés, apprenaient toutes les conduites nécessaires et indispensables, pour la survie personnelle et de la communauté.

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Tout se passait dans et autour d'une hutte-théâtre (d'où le nom de Hain),symbole du cosmos et de ses points cardinaux. La grande Hutte était circulaire et devait être placée toujours vers les points cardinaux, la porte d'entrée toujours face à l'Est, qui était le point principal, en relation directe avec le soleil. A l'intérieur l'ordre était d'une importance vitale, car la grande hutte était soutenue par sept piliers, chacun étant de plus représenté par un ancêtre mythique ou Hoowin (des êtres mi-humains qui avaient le pouvoir de se transmuer en étoiles, montagnes, animaux ou autres êtres de la nature). En effet, les Selk'nam concevaient et représentaient sept points cardinaux, car le huitième était signalé par la porte d'entrée à la grande hutte du Hain, l'est en représentation du soleil. à chacun était assigné un point cardinal, un ciel, des animaux, des montagnes, des oiseaux, etc.

L'importance de la grande hutte du Hain résidait dans l'idée qu'elle était associée au ciel et au monde souterrain, elle était considérée comme la représentation du cosmos à l'intérieur de la terre. A chaque fois que les hommes se réunissaient à l'intérieur, ils devaient occuper le lieu que leur avait été assigné depuis leur naissance. Ainsi au milieu était toujours placé le feu, il ne pouvait pas s'éteindre, car il était le symbole d'un puissant esprit et la porte d'entrée dans le monde souterrain. La grande hutte était divisée en deux demi-cercles, coupée par une ligne invisible, personne ne pouvait la traverser, il était strictement interdit de transgresser cette fissure, car cette ligne imaginaire symbolisait une ouverture par laquelle les êtres humains tombaient dans les profondeurs de l'univers.

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Anne Chapman. Quand Le Soleil Voulait Tuer La Lune. Metailié

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Selon Anne Chapman, cette grande cérémonie Selk'nam et Haushs, le Hain (prononcer "highn"), pouvait durer un an, voire plus. Avant la quasi-disparition de la culture Selk'nam, qui débuta en 1880, cette cérémonie d'initiation était destinée aux jeunes hommes âgés de dix-sept à vingt ans.

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Eparpillés sur de nombreux kilomètres, les Selk'nam s'appelaient par des signaux de fumée par des feux allumés sur la côte de la Grande Ile de la Terre de Feu, pour indiquer qu'un grand événement aurait lieu.

l'initié, le . Durant tout le déroulement du Hain, le Pendant les dix mois et plus de la célébration au

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Elle débutait par un rituel au cours duquel kloketen, était harcelé par un " esprit" nommé Shoort. Lorsque après un certain temps les anciens ordonnaient au kloketen de démasquer l'esprit, l'initié se retrouvait face à l'un de ses semblables. Alors, dans la grande hutte cérémonielle du Hain, on lui faisait jurer de garder le " secret " : à savoir ne jamais révéler aux femmes ou aux enfants que les " esprits " apparus au cours de cette cérémonie n'étaient en réalité que des hommes comme les autres déguisés kloketen devait se plier à une discipline sévère. Il apprenait ainsi à assumer son rôle d'adulte. . Il lui était indispensable d'apprendre les techniques de chasse, la fabrication des outils, les entraînements physiques, et tout ce qui est nécessaire pour la survie .il prenait part ainsi à de longues expéditions de chasse et devait se confronter aux difficultés auxquelles lui et sa famille auraient à faire face pour subvenir à leur existence. Il préparait aussi la mise en scène de multiples personnages incarnés par des esprits, la peinture corporelle, la confection des masques, les chants, la théâtralisation de ces personnages. Hain, les Kloketen devaient avoir acquis une 'rectitude et une responsabilité dans la vie', face aux autres, et plus tard face à leurs épouses et aussi démontrer avoir un grand respect pour leurs grands-parents et les plus âgés, tout en gardant avec méfiance envers les femmes le grand secret du Hain.

L'un des autres objectifs fondamentaux du Hain était d'assurer la prédominance de la structure patriarcale sur la société et de maintenir les femmes sous la domination des hommes, surtout sous celle de leurs maris. La société selk'nam était extrêmement patriarcale: le pouvoir de décision, pour l'ensemble de la communauté, était aux mains des hommes. À travers les institutions patrilinéaires et patrilocales, les hommes contrôlaient également les " moyens de production ", la transmission des terres, ainsi que les territoires de chasse et de résidence. Ils occupaient, et de loin, l'essentiel des positions de prestige, telles que chamans, prophètes ou sages: ils détenaient la connaissance la plus approfondie des traditions ésotériques. D'où le " secret " qui entouraient les " esprits " .Les femmes étaient censées croire en eux particulièrement à Shoort. Au début de la cérémonie, Shoort et sa femme Xalpen apparaissaient au centre de la hutte du Hain, surgissant des flammes des enfers. Si Xalpen se montrait rarement, on entendait souvent ses cris provenant de l'intérieur de la hutte, de même qu'on entendait les cris de ses victimes, lesquelles étaient exposées " sur scène ". Shoort était craint non seulement parce qu'il était l'allié surnaturel des hommes mais également en raison de ses visites quasi quotidiennes au camp, là où vivaient les femmes et les enfants. Il semait la panique parmi les femmes, renversant leurs affaires, allant jusqu'à les battre, tout spécialement celles dont les maris s'étaient plaints du fait qu'elles étaient des épouses désobéissantes et insoumises.

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Ce monde humain, que la cérémonie reproduisait et ravivait, en en rejouant l'origine ,était symétriquement inverse du monde mythique où avait dominé le matriarcat.(chaos du point de vue des hommes dont il fallait éviter le retour).

Si la femme-lune, la grande chamane, revenait au pouvoir, Lhomme-soleil, son époux, serait terrassé et tous les autres hommes avec lui. Il est possible que pour les femmes le matriarcat ait représenté une utopie, un vain espoir, ou encore la vision d'un lointain avenir, bien qu'elles fussent censées tout ignorer du " mythe du matriarcat ". Nous l'appelons mythe, mais pour les hommes selk'nam, il représentait une menace réelle.

Le mythe qui servait de fondement au Hain racontait justement le renversement (passage du mythe à l'histoire et à l'ordre social) du pouvoir des femme incarnée par la grande chamane Lune. Anne Chapman le reconstitua, comme suit, à travers les chants de Lola Kiepja, les travaux de Lucas Bridge et de Martin Gusinde.

On trouvera plusieurs videos d'animation illustrant le mythe du Hain telles qu'elles ont été présentées au 3ème festival du mythe ancestral chilien. Celui ci dessus expose la création et les débuts du matriarcat

" À l'époque de hoowin (l'ère mythique), les femmes régnaient sur les hommes de manière impitoyable. Elles les obligeaient à chasser, à apporter l'ensemble des moyens de subsistance, à s'occuper des enfants et à se charger des corvées ménagères. Les hommes vivaient dans un état de crainte et de soumissions totales. Ils avaient, certes, des arcs et des flèches pour assurer l'approvisionnement en viande, mais quelle était l'utilité de telles armes contre la maladie et la sorcellerie ?

S'il fallait débattre d'un sujet particulier, les femmes se réunissaient entre elles, reléguant les hommes dans les huttes. Ils n'étaient pas autorisés à se joindre aux cercles des femmes. Elles prenaient toutes les décisions et donnaient ensuite leurs ordres que les hommes devaient exécuter. Mais les hommes étant nombreux et forts, les femmes les plus clairvoyantes redoutaient qu'un jour ils ne se rebellent et refusent d'obéir. Comment alors les maintenir dans la sujétion? Les femmes réfléchirent longtemps à cette question, jusqu'à ce que finalement elles trouvent la réponse : leur vint alors l'idée de se déguiser en " esprits ", afin de duper et d'effrayer les hommes. C'est ainsi qu'elles inventèrent la cérémonie du Hain.

Pendant que les hommes travaillaient dur du lever au coucher du soleil, les femmes se prélassaient dans la grande hutte qu'elles avaient nommée Hain. Si un homme osait s'en approcher, il était tué. Mais un tel acte ne pouvait tout simplement pas leur traverser l'esprit, tant ils craignaient les femmes. La plus extraordinaire des femmes était Kreeh (Lune), une chamane à l'immense pouvoir, la chef indiscutée des femmes, et donc des hommes. C'était elle qui décidait et dirigeait tout ce qui se passait durant la cérémonie du Hain. Elle était si puissante qu'aujourd'hui encore, après l'extraordinaire victoire des hommes, elle est la seule, parmi les femmes de l'époque du matriarcat, à imposer le respect et la crainte, particulièrement quand " elle " entre en phase d'éclipse.

De temps en temps, la femme-lune décidait qu'une cérémonie du Hain devait avoir lieu. C'était une maîtresse impitoyable, connue pour tuer des jeunes femmes qui, après leur initiation, se révélaient être paresseuses, insolentes ou désobéissantes. Le but du Hain était de duper les hommes en leur faisant croire que les esprits qui se manifestaient durant la cérémonie (en fait, des femmes déguisées) étaient capricieux, arbitraires et d'une puissance telle que tous étaient à leur merci, y compris les femmes elles-mêmes. "Les femmes, ces fourbes, utilisaient de telles pratiques dans la diabolique intention de terroriser et d'intimider les hommes afin de les garder sous leur coupe à tout jamais. "

Dans le plus grand des secrets, la femme-lune déterminait quelles femmes joueraient le rôle de tel ou tel esprit. Celles qui étaient choisies passaient de longues journées à répéter les postures, la démarche, les gestes des esprits qu'elles allaient incarner afin de berner 1 hommes. On racontait aux hommes que certains esprits désireux de participer à la cérémonie surgissaient dans hutte cérémonielle des entrailles de la Terre pendant q d'autres descendaient des cieux et y pénétraient dura la nuit. Les femmes cherchaient à susciter la crainte l'admiration chez les hommes, à exciter leur imagination et à les impressionner avec le pouvoir des esprits Les hommes dont le comportement laissait à désirer , qui, parfois, protestaient un tant soit peu contre la tyrannie féminine étaient recherchés et punis par un esprit nommé Shoort. Shoort se rendait quotidiennement da les campements où vivaient les hommes. La cérémonie les mettait à rude épreuve et les impressionnait au plus haut point, à la limite du supportable. Conscients que 1es esprits dirigeant l'univers avaient une fois pour tout décidé que les femmes seraient leurs maîtres, les hommes n'auraient jamais osé se rebeller.

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Les femmes distribuaient les tâches que la femme lune avait assignées à leurs maris. Elles passaient pratiquement toute l'année dans la hutte du Hain. La journée il arrivait à certaines femmes de retourner passer un petit moment au campement afin de donner de nouvelles charges à leurs maris. Comme elles avaient toujours faim, elles dévoraient la viande rôtie qu'ils avaient préparée pour elles. Parfois, elles dormaient avec eux. Mais général, elles dormaient dans la grande hutte et rarement au campement.

Au cours de la cérémonie dans la grande hutte, un effroyable esprit femelle appelé Xalpen surgissait d entrailles de la terre. Xalpen était vorace et salivait à l'idée d'assouvir son appétit phénoménal avec la viande que les hommes lui apportaient (et que les femmes consommaient). On faisait croire aux hommes que Xalpen, dangereusement fantasque, même à l'égard des femmes, qu'elle pouvait à tout moment massacrer toutes celles qui se trouvaient réunies dans la hutte du Hain. Les hommes étaient donc doublement harcelés : obligés de chasser sa relâche afin de satisfaire la voracité de Xalpen, ils étaient aussi menacés de voir toutes leurs femmes exterminé par celle-ci malgré leurs efforts. Pendant ce temps, da la grande hutte, les femmes festoyaient avec la viande destinée à Xalpen, et se gaussaient malicieusement de stupidité et de l'incroyable crédulité des hommes. [...]

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Les hommes apprirent la nouvelle à leur retour au campement et furent scandalisés. Mais, comme Lhomme-soleil, ils refrénèrent leur indignation et ensemble ils décidèrent d'un plan pour renverser les femmes. Ils réfléchirent longtemps et finalement, sur le conseil de l'homme-soleil, décidèrent de l'action à entreprendre : les plus petits des leurs, qui étaient de rapides coureurs, iraient espionner les femmes dans la hutte du Hain. Les uns après les autres, donc, ils filèrent vers la hutte à travers champs, puis se glissèrent à l'intérieur de celle-ci sans que les femmes ne les voient. Ces espions furent plus tard transformés en petits oiseaux des prairies. À leur retour, tous racontèrent, excités, la même histoire : "Je n'ai vu que nos femmes et nos filles ! À part elles, il n'y avait personne dans la grande hutte ! Que des femmes et des filles ! Elles avaient chacune leur masque rejeté derrière la tête! Il n'y a que des femmes là-bas !"[...]

S'ensuivit un massacre. Des maris tuèrent leurs femmes, des pères leurs filles. L'homme-soleil tua même sa ravissante fille Tamtam, qui fut transformée en canari. Certains hommes ne purent supporter de tuer des membres de leur famille. L'un d'entre eux essaya de défendre sa fille qui s'agrippait à ses jambes en l'implorant mais elle fut massacrée elle aussi. Un autre essaya, mais en vain, de sauver sa fille en combattant son propre ami. Un autre se déshonora en violentant des cadavres. Les autres voyant cela furent si révoltés qu'ils le tuèrent. Le coupable fut transformé en ibis, cet oiseau qui a une tache rouge sur la gorge, à l'image d'une blessure béante. L'ibis arbore ainsi à tout jamais la marque de la blessure qu'il reçut en punition de son acte infâme. Le massacre ne s'acheva que lorsque presque toutes les femmes et les filles se retrouvèrent sur le sol de la hutte du Hain, gisant dans leur sang. Une seule femme survécut.

L'homme-soleil avait osé attaquer la femme-lune, son indomptable épouse, celle qui commandait. Il tira des braises un long brandon et l'en frappa à trois reprises. Alors qu'il l'assaillait, les deux se mirent à vibrer violemment et, de crainte qu'ils ne s'abattent sur la Terre, il cessa de la frapper. Mais sous ses coups puissants, la femme-lune était tombée face contre terre dans le foyer ardent. On prétend que le frère de l'homme-soleil, l'homme-vent, la frappa lui aussi avec une torche enflammée. Mais ni lui, ni aucun autre homme, n'osèrent l'achever. Le visage horriblement brûlé, elle s'échappa dans les nuées, son mari fou de rage à ses trousses. L'homme-soleil continuera éternellement à poursuivre la femme-lune. En vain. Quant à la femme-lune, elle contemplera à jamais la Terre avec mépris, sa face blafarde arborant des cicatrices, témoignage des blessures qui lui furent infligées durant la grande révolte. Elle ne pardonnera jamais à ses ennemis, les hommes, et cherchera à tout jamais à se venger d'eux.

Alors se posa une question majeure : maintenant que les hommes avaient la suprématie, comment allaient-ils la conserver? Un jour, lorsque ces petites filles atteindraient l'âge adulte, ne risquaient-elles pas de se regrouper et de recouvrer leur ancienne puissance ? Pour prévenir ce risque, ils créèrent leur propre société secrète.

En grand nombre, des hommes forts et intelligents se regroupèrent dans la région de Maustas (au sud-est de l'île, en territoire haush). Ils y érigèrent un formidable édifice en pierre, la première hutte du Hain mâle. Toute la montagne (Maustas) ressemblait à une immense hutte conique, notamment en raison des nombreuses falaises qui se dressaient vers le ciel telles des colonnes de pierre. Sept hommes, forts, beaux et puissants, les grands cha-mans de hoowin (l'époque mythique), y déposèrent chacun un énorme roc en provenance de sa propre région. Ce sont là les sept principaux piliers du Hain mâle. Chacun des sept hommes prit place au pied de son pilier. Plus tard, ce sont eux qui endossèrent l'habit des sept principaux Shoorts, car ils étaient grands et beaux. [...]

L'homme-soleil, le plus grand chaman d'entre eux, dirigea le Hain. Lui et les autres hommes illustres, assemblés dans la hutte, décidèrent du déroulement de la cérémonie. Il leur fallut longtemps pour choisir lesquels d'entre eux revêtiraient les habits de quels esprits. Ces esprits étaient les mêmes que ceux invoqués par les femmes pour duper et terroriser les hommes lorsqu'elles contrôlaient la cérémonie du Hain. C'est ainsi que fut créé le Hain mâle, et il en est ainsi depuis lors. Cet événement fondateur et de nombreux autres de l'époque hoowin devaient être conservés avec le plus grand soin dans la mémoire des hommes pour l'éternité. Les femmes ne devaient jamais rien en savoir. " Anne Chapman. Quand Le Soleil Voulait Tuer La Lune. Metailié

La lune vaincue garde depuis sur son visage les marques du combat sanglant et des brulures infligées. Le souvenir de sa défaite la rend plein d'amertume et d'esprit de vengeance .pour Lola Kiepja, par exemple, lorsque la lune était rouge c'est qu'elle était furieuse et pleine du sang d'hommes et d'enfants dévorés. Les enfants ne devaient jamais la regarder en face. Le moment le plus dangereux était l'éclipse de lune.

Par les rêves, les chamans savaient quand auraient lieu ces éclipses, et c'est alors qu'ils rendaient visite à Lune. Lors d'une éclipse de lune, s'il n'y avait pas de chaman dans le campement, les gens laissaient s'éteindre les feux dans les tentes et se cachaient sous les capes de guanaco jusqu'à ce que l'éclipsé soit passée. Si un chaman était présent, en revanche, il rassemblait tous ceux qui vivaient près de lui. Après que chacun eut éteint son feu, les femmes se peignaient le corps en rouge et traçaient une ligne blanche qui allait d'une oreille à l'autre en passant sous le nez. Le chaman se dessinait un rond rouge sur chaque joue afin de représenter Lune; puis il se mettait une coiffe spéciale (faite de plumes de l'aigle kex). Ensuite, avec de longs bâtons ou leurs capes de guanaco, les femmes faisaient de grands mouvements vers la lune pour chasser l'éclipsé. Elles chantaient alors à l'unisson pour apaiser Lune, afin qu'elle ne condamne pas les hommes.

Le chaman se recueillait afin de préparer son esprit (à s'élever vers les cieux, là où règne Lune. Il commençait par imiter le cri de l'aigle kex quand il vole haut dans le ciel. A mesure qu'il sentait son esprit s'élever vers son destin, il chantait: " Allons vers la fille du ciel ! ".

« OU SONT LES FEMMES QUI CHANTAIENT ; ENFANTS DE LA LUNE ET DU SOLEIL ? »(2)MYTHOLOGIE ET COSMOGONIE SELK’NAM

" Lune, dans sa demeure, attendait les esprits des chamans. Tout comme la hutte du Hain sur terre, la demeure de Lune symbolisait l'univers. Mais la "hutte" de Lune avait la forme d'un carré ou d'un losange, et ses quatre piliers étaient disposés horizontalement, tandis que la hutte du Hain était ronde et ses piliers verticaux.

Lune était assise tout au fond de sa demeure, dans l'angle correspondant au ciel du Sud, ciel de son territoire terrestre. Les quatre cieux y étaient représentés, comme dans la hutte du Hain. A la manière du conseiller du Hain, Lune désignait la place des participants à la cérémonie. L'esprit d'un chaman qui se voyait assigner une place dans le coin correspondant à son "ciel" terrestre savait qu'il ne serait pas tué au combat dans un avenir proche. Il s'en réjouissait tout en gardant une certaine crainte car les piliers de la demeure de Lune étaient très instables.

Si Lune dédaignait un chaman, l'esprit de ce dernier tombait dans l'ombre de Lune, derrière ses genoux. Sur terre, ce chaman comprenait ce qui était arrivé s'il voyait les plumes de sa coiffe dans l'ombre et derrière les genoux de Lune. Il savait alors qu'il devait périr au cours d'un prochain combat. Il se lamentait sur son sort en chantant : "Japôorjiman k'nooch kâin"([Lune] a ma coiffe derrière les genoux.)

Et les femmes insultaient Lune en chantant : "Kreeh koosh âixten" (Lune a le visage brûlé), "koosh hâàten" (Visage furieux).

Angela affirmait que si le chaman était condamné à mort par Lune, il était presque certain de mourir dans les deux ou trois mois qui suivaient.... Anne Chapman. Quand Le Soleil Voulait Tuer La Lune. Metailié

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